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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 16:29
Au cours de sa critique très pénétrante des principes qui sont à la base de la physique de l’atome, Heisenberg a été amené à une révision radicale des idées qu’on s’était fait jusqu’alors sur l’action réciproque qui, dans toute observation, s’exerce nécessairement entre l’objet et l’observateur. Les théories classiques regardaient une telle interaction comme négligeable ou tout au moins comme susceptible d’être éliminée des calculs par des expériences de contrôle. Pour Heisenberg, il ne saurait en être ainsi dans la physique atomique à cause des modifications relativement grandes et incontrôlables qu’entraîne nécessairement l’interaction entre l’objet et l’observateur.
A. Boutaric – les conceptions actuelles de la physique – la relation d’incertitude – p.188 – éditions Flammarion (bibliothèque de philosophie scientifique) 1942.

 

Cela veut dire en clair que lors d’une observation, l’observateur n’est jamais neutre par rapport à l’objet observé. Ce principe de la physique est quasi universel et s’applique à bon nombre des phénomènes de la vie courante, il a probablement échappé aux réflexions de nos commentateurs. Quant aux politiques, inutile d’en parler, pour eux ce sont des notions qu’ils ignorent et qui les dépassent.

 

Tiens, en passant, j’en ai même entendu un qui disait que les jeunes Français pour réussir, il faut qu’ils aient envie de devenir milliardaires ! Un autre s’est offusqué et à commenter le truc en disant que c’était réductionniste… n’ont rien compris à la vocation d’entreprendre. Ni au réductionnisme…. (J’aimerais qu’on m’explique ce que peut bien foutre là-dedans la théorie réductionniste) Devraient commencer par lire Karl Popper, ça complètera leur culture apparemment déficiente.  Évidemment, gérer l’argent des autres c’est tout de même plus facile. On peut dépenser sans compter. Hélas Messieurs, là encore vous n’avez pas compris grand-chose, pour entreprendre dans nos sociétés, il faut surtout ne pas être effrayé par les difficultés. Parce que pour les difficultés, on peut compter sur vous, vous êtes sur ce sujet particulièrement prolixes et imaginatifs. Réglementations et embûches en découragent plus d’un, et entreprendre dans nos contrées nécessite une certaine dose d’inconscience. C’est pour cela que bon nombre de jeunes entrepreneurs, s’expatrient dans des pays plus ouverts.

 

Je viens de te dire, que les Français s’exportaient bien. Même nos djihadistes on nous les envie et on nous en redemande. D’ailleurs quand ils rentrent couverts de gloire et de saines expériences, ils peuvent librement vaquer à leurs occupations partager leur savoir faire et former les jeunes générations aux joies inénarrables du maniement de la Khalachnikov.

 

Y’a p’t’être une solution, à nos problèmes de violences, d’incivilités et autres trafics en tous genre : créer un ministère ou à la rigueur un secrétariat d’état spécialisé dans l’aide et à la préparation au Jihad ; on pourrait nommer à sa tête Mme Taubira, vu qu’elle excelle dans la relaxe des délinquants. Paraît qu’elle s’est fait huer, lors de sa visite porte de Vincennes après l’attentat qui a touché l’hyper marché casher. Les ingrats, pas la moindre reconnaissance pour celle qui officie et se dépense (et qui en passant dépense sans compter notre fric) corps et âme pour veiller à notre sécurité. Ingrats va ! Y’a quand même eu rééquilibrage, y paraît que dans des banlieues les exploits de Colibany ont été fêtés comme il se doit à grands renforts de youyous et de feux d’artifice. Une chance pour la France qu’on te dit.

 

Z’ont tout de même fait fort. Même Choron, n’aurait pas pu prévoir. Dessouder toute l’équipe de Charlie hebdo. C'est vrai que des crayons cntre des kalachnikov, ça fait pas le poids. Sûr que ça va faire naître des vocations.

 

Lu ça :

4 – Ce ne sont pas les supposés « islamophobes » qui ont tué mais les islamistes

La confusion est à son comble quand, au nom de l’antiracisme, certains attribuent la responsabilité première des crimes islamistes comme une réaction au climat d’«islamophobie » censé être suscité et entretenu par certains intellectuels et écrivains. Tout ceci ne serait pas arrivé, nous dit-on, si Finkielkraut, Zemmour et Houellebecq n’avaient pas écrit « L’Identité malheureuse », « Le Suicide français » ou « Soumission ». Tous les inquisiteurs vertueux de la pensée désignent ces trois-là comme les principaux responsables des malheurs actuels de la société française. C’est contrevenir aux canons de la pensée éclairée que de considérer le port du voile islamique comme faisant problème. Ce serait là faire preuve d’un manque de respect pour les différences culturelles et « stigmatiser » les musulmans, installés dans la position de « victimes ». Sur un autre front, on juge « néo-réac », avant tout examen, toute pensée critique portant sur la notion d’identité nationale. Il n’y a pas pire en France, dans la sphère intellectuelle, que d’être qualifié de « néo-réac » ou de « néo-con ». La gauche de la gauche, qui va de Médiapart aux Verts en passant par le NPA, a tout compris, et le « pas d’amalgame ! » sonne comme une injonction conjuratoire. Le souci légitime du « pas d’amalgame », résonne désormais comme un interdit de penser. Avec la peur d’être pris en flagrant délit de « stigmatisation » de l’islam, il justifie le refus de voir la part proprement raciste de l’islamisme.

La responsabilité de ces crimes ne serait donc pas à chercher du côté des tueurs à kalashnikovs mais du côté de ces intellectuels déclarés « islamophobes ». C’est ce que Médiapart, Edwy Plenel et Noël Mamère, parmi bien d’autres, s’acharnent à instiller dans les esprits. Plus sommairement, c’est ce que certains élèves des écoles ont dit dans le 9-3 – « ils l’ont bien cherché ! » – pour justifier leur refus de respecter la minute de silence pour les morts de Charlie Hebdo. Ce renversement pervers, qui transforme la victime en bourreau, s’inspire de la grande astuce mise au point par la gauche de la gauche, consistant à transformer les Juifs/Israéliens/sionistes en nazis dans le conflit israélo-palestinien

http://www.israel-flash.com/2015/01/video-je-suis-un-epicier-casher/

 

Nous gargarisent de chiffres, de statistiques et de pronostics aussi désuets qu’inutiles, car ainsi que le cite Boutaric, ils sont incapables de prendre en compte le simple principe d’incertitude. La dangerosité des dirigeants politiques, c’est que le doute ne fait pas partie de leur conception des systèmes qui interfèrent sur le vivant. Alors ? rejettent la responsabilité sur les Zemmour de service. S’il existait pas, aurait fallu l’inventer. Il est dangereux tout est de sa faute ! Il a de la merde dans les yeux, pourtant on arrête pas de le lui répéter…. On va même jusqu’à faire des pressions discrètes… y comprend rien, y récidive et y persiste le bougre. J’vois qu’un moyen le laisser lui et autres Houellebecq défaitistes à outrance les livrer pieds et mains liés à des camps de rééducation spécialisés afin de remettre de l’ordre dans leurs idées.

 

Je est un autre…mais, heureusement fort souvent moi

Pas été à la manifestation populaire. Je n’achèterai pas le dernier Charlie hebdo, n’est plus de ma mouvance. J’ai fait  partie des pionniers pourtant, j’étais fidèle lecteur d’Hara kiri mensuel et hebdo. Est-ce moi qui ai changé, ou eux qui sont partis vers un ailleurs différent.  Inconditionnel du célèbre professeur Choron. À mon avis, il pouvait tout se permettre. Il a dû se retourner dans sa tombe quand il a entendu Mélanchon faire l’éloge funèbre de Charb. Sûr que lui et Cavanna, pères fondateurs en compagnie de quelques individus hétéroclites, aujourd’hui pour la plupart disparus n’auraient pas apprécié..

Ainsi, z’ont tous été à la manif ! tous contents ! belle cérémonie en vérité, réunis presque tous les hommes d’état que compte la planète et de têtes pensantes que compte la France. Ceux qui se sont désistés le regrettent encore. Magnifiquement gérés, les 17 morts peuvent maintenant dormir tranquille, la grand’messe républicaine n’a pas lésiné sur les détails. Leur ont donné l’absolution, c’était bien la moindre des choses. Et comme un seul homme, le bon populo admiratif, fait remonter nos dirigeants au zénith de tous les sondages….. le mérite bien, la popularité tient à peu de choses. Certains, des voyous, des mal appris pensent encore que si on avait préalablement dessouder ces trois malfrats, on aurait économisé 17 vies qui ne demandaient rien à personne. Les ingrats, n’ont rien compris. Le  combat contre la délinquance doit être fait en respectant les règles républicaines et proportionnellement aux risques encourus. D’où la nécessité de la Licra et associations droits de l’hommiste, que tu finances grassement avec tes impôts, y veillent et fixent aux règles, avec eux de victime tu te retrouves, si tu as le malheur de te défendre et de blesser ton agresseur en délinquant dans le box des accusés….

On est en guerre…. Pas tous d’accords, le PC par exemple pense que la guerre n’est pas le meilleur moyen pour résoudre les problèmes, ils nous avaient déjà servis ça dans les années 30, on a vu sur quoi ça à débouché. Discute fort, sur les mesures à prendre, nouvelles lois ou pas ? z’en ont déjà plein leurs tiroirs, savent pas quoi inventer… la finalité, faire croire qu’ils sont indispensables.

 

Jean Aikhenbaum

 

 

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15 janvier 2015 4 15 /01 /janvier /2015 10:07

 

Avec quelques moyens simples, il est possible dans la plupart des cas de contrôler l’hypertension artérielle, sans avoir recours aux médicaments.

 

Il est important de savoir  que l’hypertension, phénomène qui touche bon nombre de citoyens des pays riches,  est le premier facteur de risque de pathologies cardiaques et coronariennes. Il est d’autre part certain notre pression sanguine est directement influencée par nos habitudes vie. Cette pathologie est silencieuse, et ne s’accompagne, surtout lorsqu’elle est modérée que de peu de symptômes notables.

 

Etes-vous un sujet à risque ?

 

Nous ne sommes pas égaux devant l’hypertension – il est des facteurs sur lesquels il nous est impossible d’agir :

  • le sexe, les jeunes hommes et ce jusqu’à la cinquantaine, sont plus touchés que les jeunes femmes, au-delà ce cet âge la tendance s’inverse chez les personnes âgées,
  • les femmes sont plus touchées que les hommes
  • d’une manière générale, les risques d’hypertension augmentent avec l’âge<
  • Les antécédents familiaux
  • La dépendance au tabac et à l’alcool
  • L’embonpoint (d’une manière générale le surpoids et l’obésité)
  • Une alimentation inadaptée, la suralimentation l’excès de sel…
  • Le stress
  • Le diabète
  • La prise de certains médicaments
  • L’inactivité physique
  • Certaines pathologies<
  • Taux élevé de cholestérol

     

    Aliments à privilégier :

     

    tous les fruits frais, et les légumes verts, les artichauts, les salades vertes laitue, mâche, chicorée, le cresson, concombres, tomate, l'ail et l'oignon (pour leurs propriétés détoxicantes), la carotte, le céleri, le persil, le navet, le chou blanc ou rouge, la choucroute (sans les accompagnements), le radis, les champignons, l'abricot, l'ananas, la pomme, la poire, la mure, le cassis, le citron, la cerise, la groseille, la pèche, la pastèque, le raisin, le citron, le pamplemousse, le raisin, la carotte, les aubergines, le chou, l’oignon, la ciboulette, l’ail (qui a une action spécifique sur la structure des artères, démontrée par H. Heinle par l’adjonction d’ail à la nourriture) fait diminuer de manière significative le taux de cholestérol et ont une action bénéfique sur l’hypertension. Cette étude a été confirmée par le Professeur A. Arekhow de Moscou qui a constaté que la prise régulière d’ail empêche l’accumulation de cholestérol et la formation de plaques athéromateuses dans les vaisseaux sains, comme dans ceux déjà atteints. Plus curieusement, celui-ci a constaté également que l’ail différenciait les cholestérols, qu’il combattait le nuisible (LDL), mais privilégiait le bon(HDL).. Mais l’ail est aussi un agent anti-oxydant et il s’oppose aux effets des radicaux libres (l’ASP + l’alliine inhibe environ 46 % la péroxydation des lipides au niveau sérique et tissulaire). Ceci expliquerait que les régimes “à la méditéranéenne” sont protecteurs contre les  maladies coronariennes et que les gens qui vivent au nord de l’Europe y sont plus sensibles. L’acide O-linoléique contenu dans l’huile d’olive aurait une action également protectrice. Les poissons gras, maquereaux, sardines…

     

    Céréales, légumineuses, huiles

     

    Les céréales à consommer ainsi que les légumineuses avec modération. Les graines germées blé, tournesol, les huiles végétales obtenues par première pression à froid olive, tournesol, sésame, carthame. l’huile d’onagre, l’huile de pépins de cassis ont une action anticholestérolémiante. Le soja, ainsi que les huiles de poissons (elles comportent des acides gras polyinsaturés oméga 3)., les huiles végétales (de première pression à froid) lin, noix, sésame, d’oeillette, et de tournesol.

    Les céréales complètes, le riz, le millet, A privilégier également les vitamines du groupe A, C  et B, le sélénium, le magnésium.

     

    Cures de fruits - jour de fruit  - Jour de diète hebdomadaire boire en abondance de l'eau ou des infusions.

     

    La préparation des repas est prépondérante ainsi que la manière dont les prend. On veillera autant que possible de les prendre dans le calme. Nous rappelons également que tous les aliments doivent être soigneusement mastiqués de façon à ce l'insalivation permette leur assimilation.

     

     

     

    Les plantes qui combattent  l’hypertension

     

    L’Alfalfa - le pissenlit - le bouleau – feuilles d’olivier - l’aubier de tilleul - la bardane - le chiendent - la saxifrage - le romarin - le solidago - l’écorce de frène - l’Eupatoire -

    Toutes ces plantes peuvent être préparées sous forme de décoction à raison de 5 grs pour 1 litre d’eau. Porter à ébullition pendant 15 minutes, infuser 30 minutes, prendre 4 à 5 tasses par jour loin des repas.

     

    Efficace également :

     

    1 tête d’ail pilée dans un litre d’eau – ajouter un citron  coupé en morceaux – laisser macérer 72 heures, - filtrer – boire ½ verre avant chaque repas, est une rectte qui à la réputation de faire baisser hypertension et cholestérol.

     

     

    Mais aussi :

    - l’activité physique régulière, la pratique régulière d'une activité physique est vivement conseillée pour prévenir et soigner les incidents cardiovasculaires – 30 minutes de marche quotidienne, diminuent sensiblement les risques liés à l’hypertension.

    - Eviter le stress – pratiquer la relaxation- yoga – natation etc

    jean Aikhenbaum

     

    Références :

    Réussir votre santé 1996

    Le Pouvoir de guérir par la nature – Jean Aikhenbaum – Piotr Daszkiewicz – éditions Christian Godefroy

    Comment aider vos artères à se nettoyer naturellement – Linda M. Sciullo et Sherryl D. Wade – Presses du Châtelet

     

     

     

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5 janvier 2015 1 05 /01 /janvier /2015 10:21

 

Quelle est la portée du putsch des nazis berlinois ?
Les dissensions chez Hitler

L'union douanière austro-allemande, les revendications extérieures sur la Sarre, Eupen-Malmédy, sur les territoires polo­nais, la préparation de la conférence du désarmement, toutes les revendications concernant l'égalité absolue des droits avec les puissances ex-alliées, voilà un programme extérieur qui suffit, ces temps- ci, à retenir l'attention de tout bon citoyen du Reich.

La nouvelle constitution munici­pale de Berlin, la nomination du nouveau bourgmestre, les recommandations de la commission instituée pour combattre le chômage et la crise économique, la prise en considération des commandes soviéti­ques, autant de préoccupations ou de cu­riosités « intérieures, susceptibles d'in­téresser ceux qui, bien rares, ne se soucie­raient pas du relèvement extérieur de la patrie allemande...

Aussi, le mouvement de dissidence qui s'est produit dans les organisations nationales-socialistes risquait-il assez peu de porter sur le public germanique et sur l'opinion internatio­nale...

 

Il faut cependant se souvenir. Le rêve passe... 14 septembre 1930, 107 députés hitlériens sont élus grâce à six millions et demi de suffrages. Dix ans avant ? Humble origine... Point négligeable pour­tant, ni dénuée de beauté. Au milieu de la champignonnière de sociétés secrètes, d'associations militaires, de ligues natio­nalistes et de groupes armés, de la pre­mière Reichsbanner au Loup-garou, en passant par l'Oberland ou le Casque d'acier, sans oublier les Sainte-Vehme caractérisées par des exécutions sanglantes

 

 

Allemagne –
Sous la rafale

.....A lire la presse allemande depuis quinze jours, on ne peut s'empêcher de songer à ces nuits d'énervement, à ces aubes de dé­sespoir. Pendant tout le temps des négo­ciations Hoover, les journaux de Berlin et de Francfort ont crâné, suivant un mot d'ordre évident, affectant une confiance solide et désintéressée, malgré les retraits mas­sifs de capitaux qui écrasaient déjà la Reichsbank. Quand l'accord eut été conclu, on se crut même sauvé et naturellement on en profita pour chercher à la France mille chicanes, accompagnées de sourires pro­vocants vers Rome, Londres et Washing­ton. Le paragraphe final de l'accord, où la France se réservait de demander à l'Alle­magne de ne pas mal user de l'argent qu'on lui laissait, fut un prétexte à défis, a menaces dont nous avons donné, la se­maine dernière, des échantillons. Le 9 juil­let, tout change : les feuilles qui avaient crié le plus fort enregistrent sans com­mentaires la démarche de M. de Seheen et déclarent que  Paris est rassuré. C'est le premier signe de la débâcle : l'Allema­gne, renonce à ses défenses avancées.

Les malédictions

C'est que déjà les événements la débor­dent : M. Luther s'envole vers les capitales de l'Ouest, le moratoire Hoover n'a plus de sens : on l'oublie. ; ce ne sont plus six milliards, mais vingt, mais trente qu'on mendie. Le Président des Etats-Unis, de­vant une seconde prière, hésite et se dérobe. La presse s'affole. Plus de mot d'ordre, plus de ces articles calculés, mas­qués, chiffrés, qui s'étaient répétés pendant des jours et des jours. Mais une série de cris incohérents, où se-mêle la colère et la supplication, la haine de l'ennemi hérédi­taire et le regret des occasions d'entente perdues, la bonne foi  et la mauvaise foi, la crainte et le désir des folies dernières. Au cours de cette semaine, les journaux allemands ont projeté sur l'âme allemande une lumière crue : c'était l'heure des mes­sages en clair...

Il y a eu d'abord les malédictions : on nous a appelés Shylock, maîtres chanteurs. On a dénoncé en nous le sang des cruels Gaulois, fidèles à leur devise : Vœ victis ! La Deutsche Allgmeine Zeitung nous a même prêté ce sentiment, qui pourtant n'a de nom qu'en langue allemande,  la « Schaden­freude » joie d'assister et de présider au mal d'autrui : « La crainte de noire catastrophe financière et de ses conséquen­ces économiques et politiques est couverte, à Paris, par la Schadenfreude qu'on éprouve devant ce qui arrive à l'Amérique et à l'Allemagne. On se réjouit à voir le moratoire Hoover, ou du moins ce que la France en a laissé, incapable de sauver l’Allemagne, à voir l’Angleterre impuissante sans la France. On triomphe : la France tient la clef de la situation......

 

.... Aucun ap­pel à la justice immanente ne peut rien changer au fait que la politique allemande se trouve présentement devant un Olmütz. Depuis quand marche-t-elle, avec l'assu­rance d'un noctambule, vers cet Olmütz ? La date est aisée à préciser : depuis que Stresemann est mort. Le rafraîchissement voulu de nos relations - avec la France, notre opposition systématique à Genève, lors des discussions préparatoires à la conférence du désarmement, enfin la folie de l'union douanière austro-allemande et, parallèlement, la construction du croiseur, les élections de septembre, la résurrection du Casque d'Acier, les poursuites pour  trahison littéraire ... Aveugle aux signes avertisseurs qui pourtant ne manquaient pas, sourde à tout conseil, la politique alle­mande a marché, volé vers l'heure où une coalition invincible devait l'écraser, la ré­duire sans qu'un coup de feu fût tiré. Et, maintenant encore, visiblement, elle ne comprend pas ce qui est lumineux aux yeux de toute l'Europe... L'Olmütz du siè­cle dernier aura été peu de chose pour la Prusse au regard de ce que celui-ci sera pour la malheureuse Allemagne. Hier, nous avons entendu la fanfare de ceux — Hitler et Hugenberg — qui veulent tirer leur pro­pre- victoire de la défaite nationale et qui ont tout fait pour amener cette défaite dont ils attendent leur triomphe... Olmütz va nous amener, au poste de chancelier, un demi-maniaque; il va nous apporter la ruine des droits ouvriers comme des liber­tés bourgeoises, l'effondrement économique et la rupture complète de nos rela­tions internationales. Peut-être, après une brève période de fascisme, nous conduira-t-il à la révolution communiste. Une lon­gue suite de défaites nationales va suivre la première ; ce sera, sur le peuple allemand, une misère telle que en regard, son état actuel aura la saveur du bien être.....

 

.... les socialistes de Londres, les fascistes de Rome et les capitalistes d’outre-Atlantique formaient devant les français et les allemands une sorte de ligue des neutres dont les sympathies n'allaient pas à la France. L'affai­re de l'Anschluss, politiquement, ne mar­chait pas mal la France elle-même, incertaine risquait de passer, au prin­temps prochain, sous la férule de M. Léon Blum...  Et voilà que la crise financière ren­verse ce château de cartes.

 

Choix de textes et mise en forme

Jean Aikhenbaum

Sources

Je suis partout 1931

 

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 09:57

 

 

 

Les cellules terroristes en action

Le jour du plébiscite a marque pour le parti communiste allemand le début d'une ère de répression. Le lendemain, l'organe  des bolcheviks allemands, était suspendu, et la maison Karl-Liebknecht fermée. On envisageait même une interdiction générale du parti rouge.

En définitive, le parti n'a pas été interdit, le gouvernement s'étant rallié à l'opinion exprimée à la fois par les politiciens libé­raux et par ceux qui ne se font pas d’illusion, dans l'état actuel des choses, sur la portée d'une pareille mesure. « L'interdic­tion dont il était question, explique la Frankfurter Zeitung, serait vaine. La ligue du Front rouge a été dissoute ; elle n'en poursuit pas moins sa carrière sous d'autres formes. En 1924, le parti lui-même fut interdit pendant quelques mois, aux élections de mai, il entraînait 3.700.000 suffrages. »

Mais la Rote Fahne fut bien suppri­mée et la Maison rouge, Bülowplatz, sur­veillée jour et nuit par la police. C'est que l'alerte avait été chaude, à Berlin surtout. Là participation communiste au plébiscite s'était, en effet, traduite beaucoup plus par des incidents sanglants que par l'afflux des bulletins de vote, et l'on se préoccupe encore en Allemagne des attentats méthodique­ment organisés par les bolcheviks à cette occasion. Les cellules de terrorisme, formées sur l'ordre de Moscou, et dont, on parlait depuis quelque temps, avaient, cette fois, manifesté leur existence.

 

Les communistes allemands ont renoncé depuis longtemps à l'usage exclusif des « masses » bolchévisées pour provoquer des troubles. Nantis d'une expérience cruelle­ment acquise au cours des nombreuses jour­nées sanglantes que le Reich a connues de­puis 1918, les chefs rouges avaient, il y a deux ou trois ans, organisé des escouades d'assaut. Le rôle de ces formations, composées chacune de cinq ou six militants, consistait à transformer les foules prolétariennes conglomérat informe, malléable, peu résistant en un bloc de béton armé....

 

Les soviets s’occupent eu ce mo­ment, avec une attention particulière, des événements germaniques, et la presse alle­mande souligne la campagne formidable faite par les journaux ou la T.S.F. russes pour annoncer au public que « l'Allemagne est à bout..., que les prolétaires ne peuvent plus y vivre..., que la révolution y est iné­vitable... ».

Il est même amusant de cons­tater comment, à ce sujet, la Frankfurter Zeitung conteste, dans une certaine mesure, cette « détresse allemande », qu'en d'autres occasions elle peint avec les couleurs les plus sombres. Cela ne va évidemment pas, accorde-t-elle ; mais, tout de même, les So­viets exagèrent pour convaincre leurs su­jets de leur bonheur relatif, pour les per­suader de la prochaine extension du régime révolutionnaire à l'étranger et aussi pour leur faire admettre la nécessité de traiter avec la France, puisque l'allié allemand est trop affaibli. D'ailleurs, d'autres organes — tous les journaux nationalistes d'extrême droite, avec le Volkischer Beobachter, et même des feuilles nationalistes modérées, tel le Jungdeutsche vont jusqu'à parler d'un « encerclement de l'Allemagne » à pro­pos des négociations franco-soviétiques et polono-soviétiques. L'U.R.S.S. ne reconnaî­trait-elle pas indirectement l'état de choses créé en 1918 aux frontières orientales du Reich ?

Il y a, enfin, pour expliquer les actes ter­roristes, d'autres causes, qui appartiennent, celles-là, à. la politique intérieure du parti communiste allemand un ancien député bolchevik, passé à la Sociale-Démocratie, M. Bartels, nous le fait pressentir en révé­lant dans la presse socialiste les incidents du Comité central communiste. Le chef of­ficiel du parti, Thälmann, était hostile à toute participation au plébiscite. Les mas­ses, disait-il, ne comprendraient jamais l'ap­pui apporté à une manifestation de l'extrê­me-droite. Heinz Neumann, l'homme de confiance de Moscou, et ses amis étaient persuadés, au contraire, que le bolchevisme ne peut aboutir pas ses propres moyens mais doit se faire ouvrir la voie par le fascisme....

 

Le chancelier Brüning

Les moindres gestes du Chancelier Brüning appartiennent aujourd'hui à l'histoire. Pour­tant l'homme reste à peu près inconnu, même dans sort propre pays. Certes, ennemis comme amis s'accordent pour rendre hommage à sa prodigieuse énergie, à l'incorruptibilité et aux conceptions d'envergure du Chancelier du Reich, mais l'auteur des décrets-lois est tou­jours, aussi bien pour l'immense majorité des politiciens que pour le grand public, un être distant, inabordable et énigmatique. Il n'est pas de ces personnalités qui passionnent les foules, car ce n'est ni un coup prodigieux de la fortune, ni une ambition âprement défendue qui l'a placé, à l'âge de 46 ans, au gouvernail d'un Etat de premier rang. Les qualités qui ont assuré le succès de sa carrière n'ont rien qui puisse donner prise à une publicité tapa­geuse : une étonnante capacité de travail, une volonté de fer et surtout un ascétisme rigou­reux.

L'auteur de l'unique brochure publiée jus­qu'ici sur la vie du Chancelier, M. R. R. Beer, commence son ouvrage par deux citations que nous jugeons intéressantes de reproduire. La première est tirée d'un numéro de l'Evening Standard de Londres : Le Chancelier du Reich est l'unique homme d'Etat européen qui ne possède qu'un seul complet de rechange. Lorsqu'il emménagea au palais de la Wilhelms­trasse, il n'apportait avec lui qu'une valise ; nul doute qu'en le quittant il n'aura pas un bagage plus encombrant.

L'autre citation reproduit les paroles de Brü­ning lui-même, prononcées, il y a quelques an­nées, lorsqu'il n'était que le syndic modeste des organisations d'ouvriers chrétiens :  La société ne peut avoir confiance dans l'homme d'Etat qu'à condition d'avoir la certitude que le politicien est à même de pousser à l'extrême l'abnégation et le dévouement dans l'intérêt de la communauté.

 

Un homme qui ne cherche pas à éblouir

Un an plus tard, lorsque Stegerwald, ministre de l'Hygiène sociale, et membre du parti catholique, a besoin d'un secrétaire particulier, c'est à Brüning qu'il s'adresse. Cependant, le ministre est de plus en plus occupé de ques­tions politiques et c'est à son secrétaire qu'in­combe le labeur écrasant de l'organisation mo­derne des syndicats ouvriers.

Sa prodigieuse capacité de travail, ses dons d'organisation tout comme sa remarquable érudition lui assurent, de plus en plus, l'estime de ses camarades de parti. C'est ainsi qu'on va lui confier bientôt le poste de rédacteur en chef de l'organe officiel des syndicats chrétiens. Toutefois, le travail de journaliste avec la re­cherche continue de l'effet qu'il comporte ne lui convient guère, et c'est avec un soupir de soulagement qu'il quitte cette fonction. Malgré son désintéressement et son intégrité incontes­tables, c'est avec une certaine réserve qu'on l'accueille, à son retour, dans les syndicats chrétiens. Néanmoins, on est vite obligé de se rendre compte que cet homme est un fanatique de l'action et qu'il ne vient pas là pour se mettre en vedette, mais pour travailler.

En 1924, Brüning est élu député. Son élec­tion n'a pas eu lieu sans difficulté. Il était le deuxième de la liste de son parti dans une circonscription paysanne où son attitude gau­che, son air myope de rat de bibliothèque et sa sobriété oratoire sont peu faits pour plaire aux foules. Ce n'est que grâce à la popularité du premier candidat catholique qu'il parvient à conquérir un siège au Reichstag.

Une fois dans l'assemblée, il se comporte comme autrefois dans son organisation poli­tique : il n'avance que très lentement. Il ne cherche ni à éblouir ni à attirer l'attention de ses collègues ; il s'occupe des questions les plus ingrates des problèmes financiers et particuliè­rement de ce qui concerne l'organisation des im­pôts. ....

 

Choix de textes :

 

Jean Aikhenbaum

 

Sources : Presse années 1930 /35 - Je suis partout 1931

 

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 17:24

Il y a deux ans, une querelle s'était élevée entre l'action catholique et les dirigeants fascistes parce que ceux-ci craignaient qu'à la suite du Concordat de Latran l'activité de cette organisation parvint à regrouper sous le signe de la Croix la jeunesse italienne que le fascisme avait enrôlée sous le signe du lecteur.

Cette querelle, qui avait paru s'apaiser après la visite de l'ancien secrétaire général du parti fasciste au Pape, s'est ranimée il y a quelques semaines. Il semble que la campagne de presse menée contre l'Action catholique par la presse fasciste, et en faveur de l'Action catholique par l'Osservatore Romano, organe officieux du Vatican, ait atteint, il y a quelques jours, son paroxysme. Nous publions ci-dessous un certain nombre de citations à titre strictement documentaire.

Le Lavoro fascista, au mois d'avril déjà, déclarait que :

« L'Action catholique » avait pris une position nettement antifasciste et contraire aux lois de l'Etat alors que son activité devait se borner au domaine religieux et moral, tandis qu'elle s'occupe résolument de l'organisation des forces ouvrières.

Plus récemment, le même journal écrivait que : Si l'Action catholique » juge nécessaire d'élargir son activité à l'assistance ouvrière, cela signifie qu'elle estime que les ouvriers ne sont pas protégés suffisamment par le syndicalisme fasciste. Et si elle refuse d'accepter cette thèse, cela signifie qu'elle cherche, par des manœuvres silencieuses et averties, à saper les fondements du syndicalisme d'Etat en espérant le supplanter dans ses fonctions et, dans ses buts.

 

D'ailleurs, ajoute le Lavoro fascista, cette manière d'agir de « l'Action catholique ne nous étonne pas, tous ses dirigeants étant d'anciens éléments du parti démocrate dissous par le fascisme. L'antifascisme et l'illégalité « l'Action catholique » sont clairs jusqu'à l'évidence, .......

 

Quant au Lavoro fascista, son langage devient de plus en plus dur et il imprime que, en organisant cette année quatre grandes manifestations :

la célébration du concile d'Ephèse, celle de l'anniversaire de l'Encyclique de Léon XIII De Rerum novarum, l'assemblée générale de « l'Action catholique » elle-même et une semaine sociale qui aura lieu à Padoue, « l'Action Catholique » s'est appliquée, à l'instigation du Vatican et de la secrétairerie d'Etat, à grouper toutes ses forces en sections spéciales afin que de telles manifestations servent d'avertissements à ceux qui, avec les erreurs actuelles, répandent comme autrefois l'hérésie à Rome même.

Tout cela, et en particulier la commémoration de l'Encyclique De Rerurn novarum qui, en raison même du changement des conditions économiques et sociales et surtout de l'organisation du mouvement syndical et corporatif en Italie, a perdu toute valeur d'actualité, se concilie mal avec le programme exclusivement religieux que l’A.C. se doit d'observer. D'ailleurs, l'activité de l'A.C. inquiète les milieux fascistes. Il n'y a pas bien longtemps qu'à Milan M. Giurati a dit : Mussolini a exprimé sa pensée religieuse et antimaçonnique avant la marche sur Rome.

 

C'est pour cela que nous assistons avec une certaine surprise à toute une grosse manœuvre destinée à sauver ce qui a été déjà sauvé. Et à ceux qui, pour justifier une action peut-être inutile et périlleuse, font appel à un paragraphe du Concordat, nous répondrons seulement que le Concordat a été stipulé par le Saint-Siège avec le régime totalitaire fasciste et avec le régime corporatif fasciste.....

 

Les jours traversés par l'A.C. sont des plus difficiles. L'ennemi a peur de nous soit à cause du courage de nos amis toujours prêts à obéir à nos ordres, soit à cause de la puissance de notre organisation répandue dans toutes les régions.

 

Nos groupements préoccupent le fascisme parce que, s'ils agissaient à un certain moment, d'accord et simultanément, ils pourraient changer la situation...

On voudrait détruire notre organisation.

Nous devons la garder et la défendre à tout prix. Nous devons agir avec une grande prudence. Notre activité doit se déployer de façon à être et à ne pas apparaître. La presse catholique a dû tomber en léthargie. Mais sa léthargie est comme celle du blaireau qui, après son sommeil, est plus fort et plus agressif qu'avant, car ses ongles ont poussé et il est mieux en mesure d'arracher sa proie.

 

D'ailleurs, nous aurons bientôt quatre grands journaux catholiques, que nous opposerons avec efficacité à la presse fasciste délétère. Le lendemain, en citant et commentant le discours fait par le Pape aux élèves de l'Institut Pie XI des Salésiens, reproduit avec vue, le Pape a qualifié l'heure présente « la plus triste parmi les plus tristes de sa vie » et a ajouté : Vous venez nous consoler au soir d'un jour qui a vu la brutale violence atteindre ce qui nous est le plus cher, « l'Action catholique, dans son élite, c'est-à-dire la jeunesse.

 

Nous avons naturellement le droit et le devoir d'invoquer un traité et un Concordat, et des démarches diplomatiques ont déjà été entamées, mais rien ne peut empêcher l'évêque de Borne d'élever la voix. On peut nous demander notre avis, mais non pas notre silence...

l'Osservatore Romano de dire : Le monde sait maintenant, au contraire, de quelle façon a été traité l'A.C. dont nous avons, à plusieurs reprises, indiqué le caractère religieux et non politique. A l'heure actuelle, étant donné les tentatives de conciliation qui ont lieu entre le Quirinal et le Vatican, le Lavoro fascista et l'Osservatore Romano ont suspendu, mais pour combien de temps ?

Choix de Textes proposés par Jean Aikhenbaum

Sources : Je suis partout du n° 31 et articles de presse divers

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 13:45

 

Quelle est la portée du putsch des nazis berlinois ?
Les dissensions chez Hitler

L'union douanière austro-allemande, les revendications extérieures sur la Sarre, Eupen-Malmédy, sur les territoires polo­nais, la préparation de la conférence du désarmement, toutes les revendications concernant l'égalité absolue des droits avec les puissances ex-alliées, voilà un programme extérieur qui suffit, ces temps- ci, à retenir l'attention de tout bon citoyen du Reich.

La nouvelle constitution munici­pale de Berlin, la nomination du nouveau bourgmestre, les recommandations de la commission instituée pour combattre le chômage et la crise économique, la prise en considération des commandes soviéti­ques, autant de préoccupations ou de cu­riosités « intérieures, susceptibles d'in­téresser ceux qui, bien rares, ne se soucie­raient pas du relèvement extérieur de la patrie allemande...

Aussi, le mouvement de dissidence qui s'est produit dans les organisations nationales-socialistes risquait-il assez peu de porter sur le public germanique et sur l'opinion internatio­nale...

 

Il faut cependant se souvenir. Le rêve passe...

le 14 septembre 1930, 107 députés hitlériens sont élus grâce à six millions et demi de suffrages.

Dix ans avant ? Humble origine... Point négligeable pour­tant, ni dénuée de beauté. Au milieu de la champignonnière de sociétés secrètes, d'associations militaires, de ligues natio­nalistes et de groupes armés, de la pre­mière Reichsbanner au Loup-garou, en passant par l'Oberland ou le Casque d'acier, sans oublier les Sainte-Vehme caractérisées par des exécutions sanglantes

 

 

Allemagne –
Sous la rafale

.....A lire la presse allemande depuis quinze jours, on ne peut s'empêcher de songer à ces nuits d'énervement, à ces aubes de dé­sespoir.

Pendant tout le temps des négo­ciations Hoover, les journaux de Berlin et de Francfort ont crâné, suivant un mot d'ordre évident, affectant une confiance solide et désintéressée, malgré les retraits mas­sifs de capitaux qui écrasaient déjà la Reichsbank.

 

Quand l'accord eut été conclu, on se crut même sauvé et naturellement on en profita pour chercher à la France mille chicanes, accompagnées de sourires pro­vocants vers Rome, Londres et Washing­ton.

Le paragraphe final de l'accord, où la France se réservait de demander à l'Alle­magne de ne pas mal user de l'argent qu'on lui laissait, fut un prétexte à défis, a menaces dont nous avons donné, la se­maine dernière, des échantillons. Le 9 juil­let, tout change : les feuilles qui avaient crié le plus fort enregistrent sans com­mentaires la démarche de M. de Seheen et déclarent que  Paris est rassuré. C'est le premier signe de la débâcle : l'Allema­gne, renonce à ses défenses avancées.

 

Les malédictions

C'est que déjà les événements la débor­dent : M. Luther s'envole vers les capitales de l'Ouest, le moratoire Hoover n'a plus de sens : on l'oublie. ;

ce ne sont plus six milliards, mais vingt, mais trente qu'on mendie. Le Président des Etats-Unis, de­vant une seconde prière, hésite et se dérobe. La presse s'affole. Plus de mot d'ordre, plus de ces articles calculés, mas­qués, chiffrés, qui s'étaient répétés pendant des jours et des jours. Mais une série de cris incohérents, où se-mêle la colère et la supplication, la haine de l'ennemi hérédi­taire et le regret des occasions d'entente perdues, la bonne foi  et la mauvaise foi, la crainte et le désir des folies dernières.

Au cours de cette semaine, les journaux allemands ont projeté sur l'âme allemande une lumière crue : c'était l'heure des mes­sages en clair...

Il y a eu d'abord les malédictions : on nous a appelés Shylock, maîtres chanteurs. On a dénoncé en nous le sang des cruels Gaulois, fidèles à leur devise : Vœ victis ! La Deutsche Allgmeine Zeitung nous a même prêté ce sentiment, qui pourtant n'a de nom qu'en langue allemande,  la « Schaden­freude » joie d'assister et de présider au mal d'autrui : « La crainte de noire catastrophe financière et de ses conséquen­ces économiques et politiques est couverte, à Paris, par la Schadenfreude qu'on éprouve devant ce qui arrive à l'Amérique et à l'Allemagne. On se réjouit à voir le moratoire Hoover, ou du moins ce que la France en a laissé, incapable de sauver l’Allemagne, à voir l’Angleterre impuissante sans la France. On triomphe : la France tient la clef de la situation......

 

.... Aucun ap­pel à la justice immanente ne peut rien changer au fait que la politique allemande se trouve présentement devant un Olmütz. Depuis quand marche-t-elle, avec l'assu­rance d'un noctambule, vers cet Olmütz ? La date est aisée à préciser : depuis que Stresemann est mort. Le rafraîchissement voulu de nos relations - avec la France, notre opposition systématique à Genève, lors des discussions préparatoires à la conférence du désarmement, enfin la folie de l'union douanière austro-allemande et, parallèlement, la construction du croiseur, les élections de septembre, la résurrection du Casque d'Acier, les poursuites pour  trahison littéraire ...

Aveugle aux signes avertisseurs qui pourtant ne manquaient pas, sourde à tout conseil, la politique alle­mande a marché, volé vers l'heure où une coalition invincible devait l'écraser, la ré­duire sans qu'un coup de feu fût tiré. Et, maintenant encore, visiblement, elle ne comprend pas ce qui est lumineux aux yeux de toute l'Europe... L'Olmütz du siè­cle dernier aura été peu de chose pour la Prusse au regard de ce que celui-ci sera pour la malheureuse Allemagne.

 

Hier, nous avons entendu la fanfare de ceux — Hitler et Hugenberg — qui veulent tirer leur pro­pre- victoire de la défaite nationale et qui ont tout fait pour amener cette défaite dont ils attendent leur triomphe... Olmütz va nous amener, au poste de chancelier, un demi-maniaque ;

il va nous apporter la ruine des droits ouvriers comme des liber­tés bourgeoises, l'effondrement économique et la rupture complète de nos rela­tions internationales. Peut-être, après une brève période de fascisme, nous conduira-t-il à la révolution communiste.

Une lon­gue suite de défaites nationales va suivre la première ; ce sera, sur le peuple allemand, une misère telle que en regard, son état actuel aura la saveur du bien être.....

 

.... les socialistes de Londres, les fascistes de Rome et les capitalistes d’outre-Atlantique formaient devant les français et les allemands une sorte de ligue des neutres dont les sympathies n'allaient pas à la France. L'affai­re de l'Anschluss, politiquement, ne mar­chait pas mal la France elle-même, incertaine risquait de passer, au prin­temps prochain, sous la férule de M. Léon Blum...  Et voilà que la crise financière ren­verse ce château de cartes.

 

Choix de textes et mise en forme

Jean Aikhenbaum

Sources

Je suis partout 1931

 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 12:19

 

 

 

S.A.I.  Louis Nataniel de Rotschild

Certes ce n’est pas une personnalité médiocre que celle du baron Louis Nataniel de Rothschild, à qui il fut donné de tirer pour un temps les finances de son pays d'une bien fâ­cheuse posture. Il serait cependant exagéré d'affirmer que c'est une personnalité brillante.

Le baron Louis de Rothschild n'a pas la téna­cité farouche de son arrière-grand-père, Salo­mon Meyer, ni la conception originale de son père Albert Salomon. Il tient plutôt de son grand-père Anselme qui, en l'année noire de 1873, au plus fort de la crise économique, char­gea son intendant, Jules de Goldschmidt, de la mission délicate qui consistait à  casser les reins a de la spéculation en matant ainsi les banquiers qui s'opposaient encore à la suprématie des Rothschild, tandis que lui-même retiré des affaires dans son château, consacrait ses loisirs à sa collection de tableaux, de statues et surtout d'orfèvreries, dont il avait constitué un véri­table petit musée. Son petit-fils, le baron Louis, de Rothschild, est un homme frêle, tout en nerfs, à la parole douce, qui regarde le monde avec l'air désabusé de ceux qui n'ont pas eu à lutter pour conquérir leur haute posi­tion.

Encore en pleine force de l'âge et grand sportif, le baron Louis Nataniel ne parait pas avoir personnellement à souffrir du système matrimonial en vigueur chez les Rothschild qui veut que les mariages ne se contractent que dans les cadres de la famille, alors que son frère Oscar semble avoir été moins favorisé puisqu'il fut assez faible pour se suicider par chagrin d'amour. Le baron Louis ne ressembla pas non plus à ses deux autres frères Alphonse et Eugène. Loin de mener comme eux une existence oisive de grand seigneur, le baron Louis Nataniel, malgré les traditions de la famille, a pris personnellement la direction de la Kreditanstalt, la puissante banque fondée par son grand-père, tâche dont il s'acquittait merveilleusement, car il possède un sens des affaires particulier aux Rothschild qui permet, non seulement de voir clair dans une situation, mais encore d'en tirer parti.

 

Bien qu'il n'y ait pas de comparaison possi­ble entre cet homme et les spéculateurs âpres et avides de l'époque de l’inflation, son flair prodigieux ne lui a pas permis de laisser échapper l'occasion unique offerte par les temps fiévreux d'après guerre pour accroître son patrimoine.

Certes, il est toujours resté au-dessus de la mêlée, assistant en contempla­tif à cette véritable ruée vers l'or, où se dis­tinguaient des financiers nés de la veille, tel le fameux Castiglioni et son rival Bozel. Néanmoins il sut découvrir en l’un de ses directeurs, un nommé Ehrenfest, les mêmes talents qui avaient assuré le succès à ces deux aventu­riers de la finance. Ehrentest qui, trois ans durant, trans­porta infatigablement, dans des valises à po­che secrète, des milliards de couronnes de billets de banque autrichiens pour les conver­tir en valeur stable, dollars ou livres sterling. Grâce aux bénéfices ainsi réalisés, Ehrenlest fonda dans toutes les grandes villes d'Europe, de Vienne à Amsterdam, des entreprises indus­trielles les plus diverses.

Ce fut également lui, qui, basant toutes ses opérations de change sur l'avenir du franc, dans lequel il n'avait jamais cessé de croire, par un coup téméraire réduisit à la merci de son patron tous les rivaux de celui-ci...

Choix de texte et mise en forme

Jean Aikhenbaum

 

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 12:01

 

 

France - Le nouveau film de Charlot

Le correspondant du Times à Los Angeles envoie un compte rendu sur le nouveau film de Charlot, Les Lumières de la ville, dont la présentation a déchaîné à Hollywood un en­thousiasme délirant.

M. Charlie Chaplin, vient de faire un su­prême effort pour rendre au film muet sa place au soleil. Si, après deux ans de travail, le résultat n'est ni supérieur, ni inférieur à ceux qu'il avait obtenus dans ses dernières œuvres, cela ne prouve nullement que M. Cha­plin n'ait pas atteint son but.

Les ovations délirantes de ses camarades d'Hollywood et du public idolâtrent de Los An­geles ne sont évidemment pas des gages cer­tains d'un succès mondial, mais le génie de M. Chaplin, en tant qu'acteur, et le fou rire qui s'est emparé de la salle prouvent certai­nement que Charlot et ses pairs (s'il en a) peuvent sauver l'art de la pantomime sur l'écran au moins au même degré que des gé­nies isolés ont pu le prolonger sur la scène.

L'intrigue des Lumières de la ville est natu­rellement tout à fait dans la manière de Char­lot ; c'est un échafaudage de farces plus ou moins invraisemblables. Portant son costume habituel de vagabond et son inévitable cha­peau melon, Charlot devient amoureux d'une petite marchande de fleurs aveugle qui se tient à un carrefour tumultueux d'une ville américaine.

Un jour, il rencontre un Américain milliar­daire typique, avec lequel il s'enivre dans un club de nuit. Il l'amuse, lui enlève ses idées de suicide et devient son ami intime. A cela près que, lorsque le Crésus est dans son état normal, il ne se souvient ni de son compa­gnon, ni de ses expéditions nocturnes. Dans un de ses moments de générosité, l'Américain donne à Charlot 1.000 dollars qui lui serviront à payer l'opération qui fera recouvrer la vue à la petite aveugle....

 

Une autre scène extrêmement comique nous fait assister au combat que Charlot, pour gagner la main de la jeune fille, livre à deux boxeurs redoutables, un nègre et un blanc.

Pourtant, on retrouve aussi les sentiments charmants et émouvants du Charlot que nous avons connu et aimé dans La Ruée vers l'or. La petite aveugle le prend pour un milliardaire, et Char­lot se garde de la détromper.

 

Le livre du mois à Milan : Les Hébreux

De plus en plus nombreux deviennent les romans qui traitent du problème (si ce n'est, toutefois, un dilemme) d'Israël chez les nations. Dans les livres des auteurs juifs, un Jacob Wassermann en Allemagne, un Ludwig Lewisohn aux Etats-Unis, l'inven­tion romanesque ne sert qu'à introduire un poignant examen de conscience, qu'à justi­fier une profession de foi. Wassermann, qui écrivit, à ses débuts, les « Juifs de Zirn­dorf », évocation du grand rêve messianique de la race, parvient à résoudre l'antinomie de sa double nationalité : il aura parcouru son chemin à la fois comme Allemand et comme Israélite. Ce conflit des deux tradi­tions, des deux caractères ethniques et na­tures morales, est présenté dans « Lévy », de M. J.-R. Bloch, comme une crise passa­gère ; son histoire nous conduit des jours troublés de l'Affaire jusqu'à la veille de la guerre, où les Juifs ne formeront plus, se­lon le mot de Barrès, qu'une des familles spirituelles de la France. Un Lewisohn, par contre, fait, avec amertume, ses adieux à la civilisation chrétienne ; pour se réfugier où ? Il est détaché des rites ancestraux, ne croit pas au retour dans la Terre promise.

il lui reste « l'île intérieure »; un territoire non géographique, mais intellectuel, la sphère idéale du judaïsme, l'héritage indélébile d'une manière d'être et de penser nationale. Cette thèse de l'originalité fon­cière, inaltérable du peuple élu (conception à double tranchant, car elle sert, à la fois, à glorifier Israël et à l'exclure de la vie des nations) est illustrée, du côté chrétien, par le célèbre cycle des frères Tharaud, explo­rateurs minutieux des ghettos de Galicie et autres royaumes de Dieu ; ils peignent, avec une sympathie compréhensive, la sain­teté sordide, la poétique misère des exilés à l'ombre de la croix ; mais ils s'élèvent dans un âpre pamphlet contre l'action révo­lutionnaire et destructrice des Juifs dans la Hongrie de Béla Kun.

 

Stefan Zweig : La guérison par l’esprit.

 

Dans ce livre imprévu d’une conception hautement originale, Stefan Zweig aborde un domaine nouveau, celui de la guérison par l’esprit, titre qui reproduit sans presque le modifier, celui d’un ouvrage célèbre de Charcot.... il nous montre ces grands remous d’idées et de force par quoi l’humanité désespérée déserte la médecine matérialiste, ses vaccins et ses routines pour s’attacher aux hérésies idéalistes des empiriques des docteurs miraculeux excommuniés par la faculté. Le monde veut être trompé, surtout s’il cherche à s’évader de la souffrance : et si grand est ce désir, que l’imposture en devient salutaire....

la suggestion victorieuse parvient à altérer profondément le proces­sus physiologique de la maladie. Des rites de « grande médecine » du féticheur sioux au « je vais mieux » du pharmacien Coué,  des simagrées du rebouteux de village aux guérisons de Lourdes, nous voyons le corps en peine délivré de ses maux par l'âme consentante, avide de miracle croyante ou tout simplement, crédule.

La guérison par l'esprit est donc une réalité ! Mais le mot « esprit » crée une confusion. Il ne s'agit pas de la raison, car  pour participer du miracle l'intelligence doit abdiquer, mais de forces psychiques irrationnelles, d'une exaltation de la volon­té par l'imagination qui permet au perclus de jeter ses béquilles et à l'aveugle de voir la lumière. « Vous devez savoir que l'ac­tion de la volonté est  un grand point en fait de médicament, écrivait le Paracelse, précurseur faustien des guérisseurs moder­nes. M. Zweig cite cette autorité dans la lutte contre l'autorité. Mais il dédie son livre à Albert Einstein, le mathématicien ; contradiction plus apparente que réelle, puisque Einstein a détruit l'image que nous nous faisions du monde pour la reconstrui­re sur des bases nouvelles. Et ce n'est que le semblant d'un paradoxe, si j'affirme que l'auteur traite son sujet avec une impartia­lité passionnée ou encore avec un scepti­cisme enthousiaste. A aucun moment il n'est dupe des théories qu'il expose, ni des caractères qu'il peint. Mais il voit dans la superstition absurde autant qu'elle est sa­lutaire dans les cures imaginaires triom­phant de la maladie organique, dans ces phénomènes de suggestion qui magnétisent les multitudes ignares et inertes, moins une déformation qu'un enrichissement de la vie intérieure....

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10 décembre 2014 3 10 /12 /décembre /2014 10:04
Le sculpteur Epstein

Cet israélite, venu un jour des Etats- Unis à Londres, y est aussi dépaysé qu'une sculpture nègre dans un salon Louis XVI.

Il faut croire, cependant, qu'il a trouvé, sur les bords de la Tamise un climat moins défa­vorable qu'on ne pense puisqu'il s'est hâté d'y revenir après un voyage récent aux rives de l'Hudson. Vingt-cinq ans de séjour l'ont accli­maté. Epstein est, avant tout, un bohème. Le bohème de génie, admis ou contesté, adoré ou exécré, selon les individus ou les milieux. Rien au monde ne pourrait l'amener, à mettre un faux-col, un smoking ou, un chapeau haute forme..

Si violemment critiquées que soient ses œu­vres du pays de l'art conventionnel, qu'il s'agisse de « Rima », de « Nuit », des bas relief ornant la gare du chemin, de fer souterrain, de la hideuse « Genèse », ce symbole de la maternité, Epstein, n’en est pas moins, à l'heure actuelle, le plus célèbre sculp­teur du monde.

 

 

Modigliani

Pour inaugurer leur nouvelle installa­tion, rue de la Boétie, MM. Marcel Bern­heim ont eu l'excellente idée de nous donner une rétrospective de Modigliani. Réparties dans des salles fort heureusement disposées pour la présentation des œuvres d’art, une trentaine de toiles, une vingtaine de dessins et une sculpture per­mettent au visiteur de se faire une idée juste de l'artiste dont la carrière fut trop brève. Arrivé à Paris à vingt-deux ans, il dut, a cause de sa médiocre santé, aban­donner la sculpture pour la peinture. Il mourut en 1920 à trente-six ans, après des années de lutte contre la misère.

Lorsque l'on examine les toiles expo­sées rue de la Boétie, on est tout d'abord surpris, que si peu du sculpteur, que fut premièrement Modigliani se retrouve dans sa peinture. Rien dans ces figures ne ré­vèle l'homme qui cherche à rendre le vo­lume dans l'espace, comme c'est le cas de  Segonzac ou de Derain. Nul souci,  non plus, de traduire les variations de la lumière, comme le fait un Bonnard. Si l'on veut chercher à Modigliani une parenté parmi ses contemporains, il n'y a guère que Dufy que l'on puisse citer. Mais Dufy est un coloriste autrement raffiné et subtil que l'Italien. La palette de Modigliani est limitée : il ne sort guère d'un petit nom­bre de tons, des roux, des ocres, des noirs, des bleus clairs et des roses.

Pour lui, un tableau est avant tout une surface plane et qui doit rester plane, ne comporter que deux dimensions, Le mo­dèle qu'il a devant les veux n'est qu'un prétexte à composer un équilibre de lignes souples.....

 

Né a Livourne, Modigliani etait un toscan : et ce peintre qui passa pour un ré­volutionnaire apparaît comme un héritier lointain mais authentique des Florentins du Quattrocento. Comme eux, il est avant tout préoccupé par le dessin...Par son goût pour une, peinture plane, pour une palette réduite et sans complications, il est un fresquiste qui par malchance ne trouva pas de murs. En lui, et non en Holman Hunt et en Burne-Jones, revit, l'esprit d'un Benozzo Gozzoli ou d'un Botticelli.

Il mourut à trente-six ans, épuisé par la misère, la maladie et l'alcool ; que se­rait-il devenu s'il avait vécut ? Prophétiser est facile, mais périlleux ; pourtant, il ne semble pas que l'œuvre existante de Modi­gliani contienne des germes de développe­ment. Une grande partie de l'attrait qu'exerce son art provient de son graphis­me, de ces arabesques élégantes et non­chalantes ; mais si le graphisme a sa séduction, c'est aussi, comme toute formule, une prison dont il  est malaisé de s'évader.

Comme il est arrivé pour Van Gogh, l'art de Modigliani a bénéficié du roma­nesque de sa carrière ; sa silhouette de peintre maudit, bohème et buveur, et sa fin tragique, ont illuminé son œuvre d'une lueur troublante. Mais ce genre de lumière n'est pas celles qui permettent de bien ju­ger les qualités véritables de la peinture. On a vu en Modigliani un grand peintre " méconnu ; c'était le placer trop haut. Il fut un peintre charmant, doué, et dont l'art réunit, en une mixture séduisante, la mo­dernité de son temps à d'anciennes et ins­tinctives traditions. Il aurait mérité que la vie lui fut plus douce et lui permit de travailler dans de meilleures conditions. Mais ce n'était pas un grand peintre.

 

Textes choisis et aménagés

Jean Aikhenbaum

 

SOURCES / presse 1931

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 09:42
Pour limiter les naissances

La province suit l'exemple d'Oslo dans la propagande méthodique pour la restriction des naissances dans les classes populaires. Le Tidens Tegn, du 27 avril, a annoncé que le 25 du même mois s'était ouvert, à Skien, un bureau d'hygiène maternelle analogue. à celui qui fonctionne à Drammen, depuis la fin de janvier, et à, ceux qui s'ouvriront prochainement à Bergen et à Trondhjem.

A Skien, deux jeunes femmes d'Oslo, l’une doctoresse, l'autre sage-femme, le dirigent. Elles se sont heurtées à bien des difficultés, mais nous sommes pleines d'entrain, dit la doctoresse au reporter. Nous ouvrons notre bureau dans de bonnes conditions relative­ment. Nous avons, en effet, la chance de pouvoir offrir deux salles à nos clientes... L'une sert à l'examen médical et l'autre à l'enseignement de la technique préventive. Un encouragement de très grande impor­tance pour nous,- c'est que l'Association des médecins. du Télernarlien (une des provinces norvégiennes) a voté à l'unanimité une réso­lution déclarant notre institution justifiée. En plus d'un grand appui devant l'opi­nion, cela signifie que les médecins nous enverront leurs patientes.

—         En quoi consiste votre action dans ses grandes lignes ?

—      A enseigner la puériculture, les soins aux nouveau-nés, l'alimentation des nour­rissons, à enseigner l'emploi de moyens pré­ventifs, à diriger et conseiller autant que nous le pouvons. Les consultations sont en­tièrement gratuites.

—         Vous attendez-vous à beaucoup de dif­ficultés ?

La plus grosse, sans doute, sera, com­me dans les autres bureaux d'hygiène, que les  gens confondent les moyens préventifs et l'avortement provoqué..

Nos bureaux se bornent à aider à prévenir la conception. Et malheureusement, bien souvent, on vient à nous, quand c'est trop tard. L'avortement n'est pas notre affaire....

L'Eglise luthérienne, en face de ces pro­grès méthodiques, apparaît décidément bien divisée et impuissante. A une réunion de pasteurs, à Oslo, l’un a dénoncé les progrès de «la nouvelle mo­rale sexuelle » dans toutes les classes de la société et  réclamé, devant le scandale d'Oda, où toute la, population ouvrière pra­tique l'union libre, plus de fermeté chez les pasteurs dans l'affirmation d'une morale chrétienne. Un autre a nié qu'il y eut une nouvelle morale : villes et campagnes ont déjà connu, en Norvège pareil relâche­ment des mœurs.  Mais il s'agit pour le clergé de « vivre une vie foncièrement chrétienne conforme à ce qu'il exige d'au­trui. Pour un troisième, au contraire, on est bien en présence d'une « morale nouvel­le» en train de révolutionner le mariage, morale pratiquée pour des raisons spéciales qu'il faut avoir le courage de mentionner. Le problème du logement et le chômage ren­dent impossible aux jeunes de se marier à un âge raisonnable. Un quatrième a remer­cié le précèdent de lever le voile sur les conditions sociales » aujourd'hui du ma­riage et de ne  pas, fermer les yeux sur ce qu’on trouve en  Norvège et qui s'appelle « mariage camaraderie ».

Sources :

Je suis partout du n° 25 du 16.05.31 p.8

 

 

Allemagne - Victoires nationalistes

Nous écrivions la  semaine dernière que, contrairement à certaines appréciations trop officieuses, il ne fallait pas croire que le natio­nal-socialisme était abattu, et nous énumérions divers indices d'une « seconde vague hitlé­rienne ». Les élections, qui ont eu lieu dimanche dans le pays  d'Oldenburg pour renou­veler le Landtag, sont venues confirmer notre pronostic, et le Volkischer Beobachter, l'orga­ne officiel d'Hitler, peut déclarer fièrement : Oui, la seconde vague est là ! Et bientôt elle formera un véritable torrent !

Le fait est qu'à peu près tous les partis politiques s'accordaient depuis quelques semai­nes pour reconnaître dans leur presse que ces élections partielles prendraient la valeur d'une indication barométrique. Le baromètre a fonc­tionné et il a marqué : Nazis. Le parti d'Hitler augmente ses voix dans la proportion d'un quart, tandis que ses alliés, les nationaux-allemands d'Hugenberg, se maintiennent à peu près. Les populistes, les démocrates du parti d'Etat, le parti économique et les agrariens perdent la moitié de leurs électeurs ; seul, le Centre catholique conserve ses positions. Les communistes gagnent des voix, mais les socia­listes en perdent le double, si bien que la presse nationaliste peut cette fois-ci proclamer qu'elle a entamé gravement le marxisme.

Les organes des partis de droite qui, tout en se rangeant dans la majorité du gouverne­ment Brüning, combattent la collaboration du Centre catholique et du socialisme en Prusse, tentent de dissimuler leur déception en inter­prétant la nouvelle avance hitlérienne comme une conséquence de l'alliance regrettable du chancelier centriste avec les « bonzes » rou­ges de la sociale ». Mais la presse démocra­tique est plus positive lorsqu'elle reconnaît avec la Frankfurter Zeitung que malgré tout l'affaire est peu encourageante pour le gou­vernement...

 

Sources :

Je suis partout du n° 26 du 23.05.31 p.3

Sélectionné et mis en forme

Jean Aikhenbaum

 

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