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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 16:25

Dieffenbachia seguine,

 plante symbole des crimes contre l'humanité ?

 

 On s'est aperçu qu'un cancer bien spécifique  touchait des survivants des camps de concentration, il a  la particularité de    se manifester chez certains d'entre eux,  avec quelques 60 ans de retard !  cette référence provient d'un journal scientifique spécialisé. (ref.Urology 48 (6) 1996).

Pour les spécialistes américains, ces cancers sont le résultat de l’expérimentation criminelle de scientifique nazis sur les déportés et sur des prisonniers. Les chercheurs se sont posés et se posent encore des questions afin de connaître quel est le type de substance injecté qui en porte la responsabilité. Il faut savoir que ces substances ont été administrées à des fins de stérilisation. La réponse a cette question  est d’autant plus difficile à mettre en évidence, que les victimes sont dans l’incapacité de pouvoir apporter de quelconques  précisions sur  les expérimentations qu’elles ont subies.

 

Un mystère difficile à élucider

Jusqu’à ce jour, ce mystère perdure, et n’est toujours pas élucider malgré de nombreuses recherches   effectuées dont celles patronnées par le Musée de l’Holocauste en Israël.

Ceci nous fait penser à une  expérience nazie méconnue du public et on peut ajouter de la plupart des  spécialistes. 

Vous avez très certainement rencontrées et peut être en avez vous même chez vous, des espèces du genre Dieffenbachia.  Ce sont des plantes ornementales qui entrent  souvent dans les décors de nos appartements. Elle sont très populaires. On les trouve très facilement  chez tous les fleuristes, pépiniéristes  et même dans les supermarchés. Elles émettent des substances volatiles intéressantes pour nos organismes que l'on appelle phytoncides. Le Dieffenbachia seguine jouit depuis longtemps d’une réputation particulière. C’est  "le curare de la Haute Amazonie", les indiens l'utilisent pour empoisonner leurs flèches. The Gardner's and Botanist's Dictionnary  dans sa version publiée par Philippe Miller en 1807,  relate qu’il était utilisé dans les Caraïbes pour châtier les esclaves récalcitrants. A cette fin, on introduisait dans  la bouche des victimes, des feuilles ou du jus de Dieffenbachia seguine.  Les indigènes l’utilisaient également à faibles doses comme contraceptif et à plus fortes doses pour stériliser  leurs ennemis.

En 1940, G. Madaus et R. Koch, deux chercheurs publièrent en Allemagne un article sur les stérilisations d’animaux de laboratoire obtenues à l’aide du Dieffenbachia seguine. Un médecin allemand, le Dr Adolf Pokorny  considéra que  cette découverte était "primordiale pour l'intérêt politique du Troisième Reich". Il adressa une note personnelle au chef des S.S. Heinrich Himmler, pour lui proposer cette plante afin de stériliser "les ennemis du peuple allemand  ” : quelques millions de prisonniers de guerre, des détenus politiques, des prêtres et des juifs. Le Dr. Pokorny suggéra de garder secrètes  toutes les recherches et d’entreprendre la  culture intensive du Dieffenbacchia dans des serres prévues à cet effet.

Himmler fut extrêmement intéressé par le communiqué de Pokarny. Il  approuva  cette proposition et la trouva "de la plus haute importance" pour les nazis. La réalisation d’une  politique massive  de stérilisation des citoyens des pays occupés, était désormais possible, il fallait l'entreprendre au plus tôt.

Pohl, responsable S.S. des camps de concentration fut chargé de fournir toute l'infrastucture et la logistique pour  la production et les premières expérimentations  du Dieffenbacchia seguine sur les humains. Les Tziganes détenus dans le camp de concentration de Lakenbach ont éte les premiers cobayes.

La culture en serre du Dieffenbachia seguine ne donna pas  les résultats préalablement escomptés par les nazis. Pris par le temps, et désireux de mener à bien leur projet les responsables de cette expérimentation  décidèrent alors d’importer massivement la plante d’Amérique du Sud, d'où elle est originaire. Mais en 1942,  fort heureusement, le Brésil déclara la guerre à l'Allemagne et les sous-marins alliés assurèrent un  blocus efficace qui ralentirent notablement l'application industrielle à grande échelle  de ce projet. Ils n'en demeurent pas moins exact, que cette expérimentation a pu se faire tout de même à un échelon que l’on peut qualifier de plus artisanal.

L’utilisation du Dieffenbachia seguine  à des fins criminelles a fait  l'objet d'enquêtes du  Tribunal International de Nurenberg. Ce qu'il faut savoir, c'est que cette tâche a été particulièrement ardue pour les enquêteurs par le  fait que la majorité des documents avaient été détruits dans les derniers jours de la guerre par les nazis. Ceci on le comprend bien afin de laisser le moins de traces possibles disponibles.

 Des recherches qui ont fonctionné jusqu’en 1945

 Les enquêteurs réussirent néanmoins à découvrir que l'Institut mis en place pour cette expérience  a fonctionné  jusqu'en avril 1945. Le Tribunal de Nurenberg n'a toutefois jamais réussi à définir l’endroit précis des cultures. Ils en conclurent  qu'elles devaient se situer "à proximité d'un des camps de concentration".

Lorsque l'on interrogea les botanistes allemands qui  participèrent   à ce projet, il  prétendirent ne pas connaître la finalité et l'objectif de leurs recherches. Le Dr A. Pokorny soutint même que "son travail sur le Dieffenbachia seguine avait pour but de saboter  les projets d’Himmler. De son avis cette plante n'avait aucune action stérilisante, et son application sur les humains était impossible". Parmi les officiers S.S. jugés comme criminels de guerre, quelques-uns se montrèrent plus coopératifs et dénoncèrent  ou plus exactement se déchargèrent sur leurs complices scientifiques. Ainsi, R.Brandt reconnut que : "grâce à la proposition du Dr Pokorny, des expériences avaient bien été faites sur des détenus des camps de concentrations et que celles-ci avaient pour but de tester l’efficacité de cette plante.”

M. Dvorjetski, survivant du ghetto de Vilnus, professeur de médecine et d'histoire des sciences à l'Université de Tel-Aviv consacra plusieurs années de sa vie, afin de  tenter d’élucider l'énigme sur les recherches secrètes faites par les botanistes nazis. Il retrouva plusieurs témoins et de nombreux nouveaux documents. Il localisa même les terrains de cultures qui étaient situés à proximité du camp de concentration de Dachau*.

Il nous semble d’autant plus important de rappeler que cette plante est étroitement liée et directement impliquée dans le génocide,  que les protagonistes de ces crimes n’ont jamais été punis ni même inquiétés. Mieux encore,  ces derniers  réussirent à semer le doute dans l’esprit des juges et il fallut plusieurs années de recherches au professeur  Dvorjeski et aux historiens des sciences anglais pour convaincre le public, les médias et démonter les thèses négationnistes qui avaient trait à  ce sujet. 

 

 

Piotr Daszkiewicz - Historien des Sciences – biologiste – Dr es-sciences

Jean Aikhenbaum - HSTES Paris

* Cet article est fait à partir des publications et communiqués du professeur Dvorjetski.

 

 

 

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