Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 14:34

 

UN ASPECT  MECONNU DU GRAND PUBLIC

LA LOI DES SIGNATURES

 

Des plantes qui indiquent leur indication thérapeutique

 

En Afrique, les jeunes filles utilisent, une "plante magique", le saucissonnier "Kigelia africana" afin d'augmenter la taille et le volume de leurs seins, ainsi que pour soigner la stérilité. Au Nord de l'Europe, les scandinaves depuis les temps préhistoriques, traitent les maladies respiratoires avec le "Lobaria pulmonaria". Le saule "Salix sp." guérit les rhumatismes et le marron d'Inde est censé soigner des hémorroïdes. 

 

Des indications similaires dans des cultures différentes

 

Ces quatre plantes médicinales sont  utilisées par des civilisations différentes, à diverses époques pour traiter des maladies différentes. Les découvertes de leurs  vertus ont été faites sans aucune corrélation. Pourtant, elles ont indéniablement des  facteurs communs. Toutes  quatre ont été découvertes grâce à la loi des signatures. Les fruits du saucissonnier ont une apparence  phallique. Le "Lobaria pulmonaria" est un lichen foliacé qui ressemble à un lobe pulmonaire. Le Saule pousse fréquemment  dans des terrains inondés et  marécageux et c'est un fait connu,  les rhumatismes sont influencés par l'humidité. Les racines de marronnier d'Inde ressemblent à des veines hypertrophiées.

 

Des vertus ancestrales confirmées par les recherches actuelles

 

Dans ces quatre exemples, la science moderne confirme les vertus thérapeutiques évoquées par les signatures. On a même réussi  à identifier et à isoler des composants chimiques qui "traduisent l'action thérapeutique du langage de la doctrine des signatures vers le langage de la chimie des médicaments du vingtième siècle".  Le "Kigellia africana" contient des stérols dont la structure chimique est identique  aux hormones sexuelles. Le saule contient des dérivés salicylés (comme l'aspirine). Un acide, proche de l'acide cétratrique, connu pour son fort pouvoir antibiotique a été isolé à partir du "Lobaria pulmonaria". Les saponsides anti-inflammatoires justifient les vertus du marronnier d'Inde.

 

Quelle est cette "formule magique" qui permit de  découvrir les vertus de diverses plantes ?

 

Comment les civilisations "primitives" ont-elles pu arriver aux mêmes conclusions et aux mêmes résultats  que les occidentaux du vingtième siècle. Nos ancêtres ne disposaient ni de labos, ni d'appareillages sophistiqués ni de chromatographie. Qui a été le premier à formuler la loi des signatures ?

 

Pour Paracelse, chaque plante porte son indication thérapetique

           

Nous ne pourrons jamais découvrir l'inventeur de cette  doctrine, elle est probablement apparue avec les premiers hommes. On ne peut même pas déterminer quelle  civilisation ou quel continent a été le précurseur pour déchiffrer les signes divins pour se soigner. Pour les européens, cette doctrine est liée à la médecine et à la philosophie de Paracelse. Certes, il a formulé l'ancienne règle en loi "simula similitibus curantur", et il l'a enseigné sur les chaires de médecine des écoles allemandes, italiennes et  autrichiennes. Simula similitibus curantur (les semblables sont guéris par les semblables) prétend que chaque plante porte un signe qui indique sa prescription. Par exemple une feuille en forme de coeur doit soigner des troubles cardiaques, celle en forme de foie et les fleurs de  couleur jaune sont bonnes pour la jaunisse (un chapitre est consacré à la présentation des signes). Le "Giambattista della Porta" associa la botanique à l'astrologie et consacra son ouvrage "Phytognomococa" à la recherche et à la description des signatures en relation avec le cosmos.

 

Cette théorie était connue dans la Grèce antique

 

 La base théorique de cette loi fait  partie de la conception hippocratique et est connue de la  Grèce Antique.  Mais c'est probablement au seizième siècle que la doctrine des signatures entre dans le canon de la connaissance médicale et de la philosophie occidentale. C'est aussi à cette époque que les voyageurs et les conquistadors espagnols en particulier, découvrirent que cette loi n'appartenait pas qu'aux européens. Au temps de Paracelse, la doctrine des signatures est devenue le véritable  paradigme de la connaissance humaine.

 

Des recherches conditionnées par des circonstances sociales ?

 

  On peut se demander pourquoi une découverte ou même une hypothèse se manifeste à une époque plutôt qu'à une autre. Fleck, dans son ouvrage sur la naissance du fait scientifique, démontra que les démarches épistémologiques sont toujours conditionnées par des circonstances sociales et des idées de base. Il constata également que même les faits scientifiques ne sont jamais entièrement objectifs. L'homme doit être préparé à observer des faits. Dans le cas contraire, les observations et les découvertes demeurent  inaperçues, mal interprétées  ou rejetées.  Il est évident que l'époque de Paracelse favorisait la redécouverte, la propagation et la prédisposition pour la doctrine des signes. Tout d'abord parce que l'homme (mais également  l'homme de science) vit  en ayant conscience de l'omniprésence divine et de la peur de la mort. Il s'adresse à Dieu, et lui demande de prendre en compte ses malheurs.  La certitude que nous ne sommes pas seuls avec nos maladies prédomine  dans ce contexte philosophique car "La providence veut  que l'homme soit  sujet à toutes sortes de maladies, mais elle a eu en même temps, le soin de faire pousser sur la terre des plantes appropriées à la guérison de chacun de ses maux".

 

Théorie reprise par les alchimistes 

 

Dans la conception des alchimistes, et de Paracelse en particulier, c'est la vision des relations entre micro et macrocosme qui est  la base importante pour la doctrine des signatures, car "il y existe une correspondance entre ce qui se passe dans les astres et ce qui se passe sur terre, une influence du Ciel sur les objets qui constituent la Nature".

Cette idée a joué un rôle important dans la philosophie du seizième siècle. La théorie des signatures est en accord avec la vision que les alchimistes ont de la matière, c'est-à-dire avec la conception de la  transformation. C'est en effet la Nature qui impose un signe sur "la matière première" (amorphe) et la transforme en "matière ultime", celle possédant la forme caractéristique liée aux vertus médicinales.

 

 

Comment les signes peuvent-ils être présents ? Que peuvent-ils  être ?

 

Les alchimistes, et surtout Della Porta et Paracelse ont développé toute une  théorie de la cosmogonie des signes. Il faut remarquer que les principes de cette théorie sont identiques ou au moins presque identiques dans toutes les civilisations. Les signes peuvent être assimilés aux symptômes, aux causes des maladies, ou aux organes (signes organoleptiques, et éventuellement aux processus physiologiques) du corps humain. La Ficarie (Ficaria sp.)  est le bon exemple de signe "symptomatique": ses racines sont enflées en forme d'hémorroïdes d'où elle tire son nom vernaculaire "l'herbe-aux-hemorroides". Les plantes dont l'apparence est proche de la forme  de  serpents ou de scorpions ont été longtemps utilisées pour neutraliser l'action des venins. Elles appartiennent au groupe de signes "causals" (liée à la cause de maladie). Dans certaines cultures, l'utilisation de ces signes  allait jusqu'au traitement des blessures faites par les flèches, avec les plantes qui servaient à la fabrication  des flèches.

           

La forme des plantes indique la similitude avec l’organe

 

Les signes organoleptiques étaient probablement les plus fréquents. Les plantes qui ont  la forme du foie (comme l'Hepatica nobilis) ou des poumons (comme le Lobaria pulmonaria) sont présentes dans toutes les ethnopharmacopées. Enfin, il ne faut pas oublier les signes assimilés aux  processus physiologiques. Les plantes à suc blanc étaient censées stimuler la lactation. Chez les indiens, la pierre rouge "eztetl" avait le pouvoir d'arrêter l'hémorragie.

 

La couleur indicateur de similitude

           

Quels étaient ces signes ? Souvent, c'est la morphologie d'une plante (ou d'une  partie) qui constitue le signe. Les feuilles de l'Hepatica nobilis (anémone hépatique) sont découpées en trois lobes profonds, qui ont la forme du foie. Ainsi, le thalle du "Lobaria pulmonaria" fait penser aux alvéoles pulmonaires. Les couleurs constituent la deuxième grande classe des signes. Les plantes jaunes sont souvent  utilisées dans le traitement de la jaunisse ou les affections de la vésicule biliaire.  Souvent, ces deux signes (la morphologie et la couleur) sont présents ensemble. Les feuilles de la pulmonaire ont l'apparence des alvéoles par leur  forme mais aussi par leurs  tâches blanches. La couleur rouge de la partie inférieure d'une feuille d'anémone hépatique renforce sa similitude avec le foie. Le goût et l'arôme sont aussi les signes utilisés par l'homme. Toutes les parties d'une plante peuvent constituer des signes: la racine (Ficaria, Orchidées), la tige (les lianes), la fleur (Sarothamnus), le fruit (Kigleya) mais aussi le latex (Chelidonium majus). Dans la tradition chinoise, on a utilisé aussi la répartition anatomique des signes: les boutons et les fleurs représentaient  les parties supérieures du corps et les racines  les parties inférieures. Les signes peuvent être liés non seulement à la plante, mais aussi à son écologie. Le saule et la reine-des-prés utilisés comme antifébrifuge et pour soigner les rhumatismes appartiennent à la classe de signes  définis par l'habitat car toutes deux poussent sur des terrains souvent inondés.

 

Millepertuis et brûlures de la peau

 

L'homme a souvent cherché les capacités particulières des organismes afin de les  déchiffrer. Ainsi, en Amérique du Sud, on utilisait la peau de nandou contre les maux d'oreilles, en raison des grandes oreilles que possède cet animal. A cause du   courage et de la force du tigre, les Chinois utilisent la poudre de ces os comme une panacée nécessaire pour retrouver les forces de l'organisme affaibli par la maladie. Les fleurs de Millepertuis sont jaunes mais si on les écrase entre les doigts elles deviennent rouges, ce qui fait penser à la réaction de la peau aux brûlures de soleil (c'est pour cette  raison que les fleurs de cette plante sont utilisées dans de nombreuses crèmes cosmétiques).

 

Des signes liés au système reproducteur

 

 

Il ne faut toutefois pas oublier que certains signes n'ont  jamais été confirmés  (par exemple l'utilisation de noix, qui par sa forme ressemble au cerveau, n'a jamais montré une quelconque efficacité contre  les maux de tête). Pour découvrir certains signes, l'homme observa des animaux comme dans le cas de la chélidoine (d'après une  tradition populaire cette plante est utilisée par les hirondelles). Les signes liés au système reproductif de l'homme (phallique, testiculaire ou vaginal) constituent une grande partie  des aphrodisiaques, mais également  des plantes antisyphilitique. Il ne faut pas oublier la catégorie des signes linguistiques, où le nom de la plante  nous indique ses propriétés. Depuis longtemps cette catégorie  semble être secondaire, car l'homme à tout d'abord découvert les caractéristiques  des végétaux et les a ensuite nommés. L'acceptation de l'existence des signes linguistiques demande obligatoirement l'acceptation de l'existence de "noms primaires" (censés exister avant la connaissance). Par ailleurs, il faut souligner que certaines conceptions psycholinguistiques (sur les relations entre le cerveau, l'espace, le temps et la langue) tentent d'expliquer ce phénomène. L'homme a toujours cherché la  panacée à ses maux. La logique de la théorie des similitudes porte sur  la recherche d'une plante qui possède  le plus grand nombre de signes possibles. C'est de là que découle les recherches sur des plantes qui ont la  forme du corps humain comme la mandragore et le ginseng.

 

 Des résultats de découvertes empiriques qui n’ont à l’heur actuelle pas délivrés tous leurs secret.s

 

Nous avons commencé ces quelques réflexions par les exemples des signatures qui sont confirmées par la biologie moléculaire. Nous pouvons démontrer que de nombreuses signatures utilisées par  le passé  n'ont aucun pouvoir  thérapeutique (ou peut-être n'ont-elles tout simplement pas encore livré  leurs secrets à nos laboratoires). Cela signifie-t-il que la doctrine des signatures n'est pas crédible ? Que toutes les plantes découvertes par cette  loi sont le résultat d'un jeu de hasard ? Ou peut-être que ce sont de "faux signes" (mal choisis ou mal interprétés) qui ne sont pas le reflet de  la conception exacte ? Il est certain que la doctrine des signatures a été  une hypothèse pour un  travail de  recherches qui a donné des résultats très intéressants. Elle  permit  non seulement  la découverte de nombreuses plantes médicinales, mais il ne faut pas oublier  que Paracelse son ardent partisan,  est à l'origine  des bases de la chimie et de la pharmacologie moderne. Même ceux qui ridiculisent les signatures ne peuvent pas occulter  l'importance de l'apport que peut avoir  cette théorie dans le domaine de phytothérapie.

 Piotr Daszkiewicz

JeanAikhenbaum   

 

Sources :

Réussir votre santé 1996

Jean Aikhenbaum – Piotr Daszkiewicz - Le pouvoir de guérir par la Nature – Editions Christian Godefroy

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 12:40

 

  (article publié dans le n° 5 de Réussir votre santé - 1996)

 

 

 

La contraception végétale fait-elle partie de la sagesse perdue par notre civilisation ?

 

 

 

Nos ancêtres ont-ils connu une plante contraceptive ? 

 

 

 

 

 

Pendant longtemps, les scientifiques et les médecins "modernes" ont eu des doutes sur cette possibilité. Il a fallu "la longue marche", des botanistes, des ethnomédecins, des historiens, des anthropologues et des chimistes, pour pouvoir reconstruire une partie de la Connaissance traditionnelle. Pour convaincre les sceptiques, il a fallu prouver que les plantes peuvent produire les œstrogènes, car ces hormones, contrôlant le cycle d'ovulation, n'étaient connues que dans le monde animal. Le mythe, des œstrogènes "d'origine uniquement animale", prit fin grâce aux recherches des phytochimistes.

 

En 1930, Boleslow Skarsynski, un chercheur polonais, réussit a isoler et à extraire du saule « une substance qui ressemble aux gonadotrophines de la femme ».

 

 

 

Présence d’hormones dans les dattes et les grenades

 

 

 

Quelques mois plus tard, A Butenandt et H. Jocobi, deux chercheurs allemands, trouvent la présence d'hormones féminines dans les dattes et les fruits du grenadier.

 

A titre de curiosité, on peut ajouter que, dans Ici tradition européenne, le saule était l'une des plantes le plus souvent utilisée dans un but contraceptif. Diascoride en recommande les feuilles en décoction.

 

 

 

Les applications de la feuille de saule

 

 

 

Avicenne conseille de les placer dans le vagin après les avoir préalablement trempés dans leur suc. Constantine, auteur du 15ème siècle, célèbre botaniste, propose une boisson stérilisante basée sur les feuilles du saule. Certains auteurs, comme Pierre d'Espange, le futur pape Jean XXII, conseillent de l'utiliser en mixture, mélangé avec du sabot de mule. La loi des similitudes "simula simulibus curontur", attribua au saule un rôle bien défini.

 

L'arbre qui, lui-même, ne fructifie jamais, se doit de garantir la stérilité. Bien évidemment, le saule fructifie comme tous les autres arbres mais étant l'une des plantes dioïques c'est-à-dire que les organes sexuels mâles et femelles sont portés par les individus différents. Nos ancêtres durent connaître des arbres, isolés, donc stériles. Mais, curieusement, la phytochimie moderne "confirme" le pouvoir magique du saule.

 

En Australie, les éleveurs constatent la chute de la fécondité dans les élevages de brebis mangeant          du          Trifolium subteraneum. Dans les  années quarante, les chercheurs réussissent à isoler de cette plante, une substance stimulant la  sécrétion des œstrogènes chez les animaux.

 

 

 

Une plante contraceptive efficace chez les juments 

 

 

 

Les éleveurs des chevaux connaissaient bien le fait que les juments perdent leur fécondité par la consommation des Philocarpus jaborandi, mais les animaux ne réagissent pas toujours comme I’homme. De plus, la pilocapine, isolée du Philocarpus jaborandi efficace sur les juments, est totalement Inopérante chez la femme.

 

Pour convaincre les sceptiques, il fallut donc isoler   une substance "anthropogène". En 1960, D. Bounds et G. Pope, deux chercheurs américains, analysaient le Pueraria mirifica. Cette plante contraceptive est utilisée par les indigènes de Thaïlande. Les américains réussirent à extraire, de la racine du Pueraria mirifica le "miroesterol". Cette substance            montra            les capacités contraceptives chez l’homme. Le miroesterole appartient au groupe de «  phytoestrogène », c'est-à-dire substances contraceptives connues seulement dans le monde végétal.

 

 

 

Pourtant, déjà les anciens grecs (et probablement même les Egyptiens car les plus  anciennes            ordonnances contraceptives proviennent d'un papyrus de Kuhun daté 1850 avant Jésus-Christ), connaissaient et utilisaient les plantes contraceptives.

 

 

 

L'économie entière de Cyrénaïque, une ville-colonie  grecque en Afrique du Nord, était basée sur le commerce du "silphion" ("silphum" pour les Romains). Cette plante, l'un des contraceptifs le plus efficace de l'Antiquité, est représentée sur les monnaies de Cyrénaïque et sur les images datant du 6ème  siècle avant J.C. Hippocrate décrivait les efforts pour la domestication et l'acclimatation du Silphion à Rome et en Syrie. Mais la plante, avant sa disparition définitive, poussait seulement dans la région de Cyrénaïque.

 

D'après Aristophane, elle valait "plus que de l'argent". La destruction totale de cette espèce causait une véritable catastrophe économique pour Cyrénaïque. Grâce aux recherches ethnobotaniques, nous savons que le silphon appartenait au genre Férule. Les recherches contemporaines, sur les espèces voisines telles que la Férule

 

assa-fetida, Férula orientalis et surtout Ferula joeschaena, confirmaient les thèses de l'Antiquité. En 1963, les chercheurs ont démontré que le simple extrait alcoolique de Ferula joeschaena, avait 100% d'efficacité chez les rats.

 

 

 

Une diversité impressionnante et pour certaines  un rôle dans la spermatogénèse

 

 

 

La culture antique et médiévale connaissait les effets contraceptifs de d’Artemisia absinthum. Un grand botaniste de l'époque, Mercer expliquait que le nom "Artemisia" vient d'Artemide, déesse des femmes, des forêts et des femmes en couches. Certaines recherches relèvent de l'action multiple de l'Artemisia absinthum.

 

Actuellement, on suppose qu'elle peut jouer un rôle intéressant dans la fécondité masculine, de par son influence sur le processus d'un spermatogénèse. De plus, cette plante retarde l'ovulation et interrompt le développement de l'embryon. L'Artemisia absinthum est connue pour sa toxicité et ses effets secondaires. Les médecins grecs les connaissaient et en supprimaient les conséquences en l'associant à d’autres plantes. Une autre tradition contraceptive est liée aux arbustes du genre « Commiphora » (Myrte° smyrna). D'après Ia mythologie, Myrra était la fille d'un roi assyrien Kinyros.  Le roi indigne viola sa fille. Adonis est le fruit de ce péché. Myrra demanda la protection divine. Les dieux écoutèrent sa prière et la changèrent en un arbuste le Myrra. Les larmes de Myrra violée sont devenues le "jus de l'arbuste" qui protège les filles contre les pères indignes.

 

Le Commiphora est également un  contraceptif utilisé par la pharmacopée indienne.

 

L'action contraceptive de cette plante n'a jamais été examinée scientifiquement et nous ne disposons pas de données sur ses effets.

 

La mythologie et la tradition médicale de l'Antiquité parlent parfois de la menthe comme étant une plante contraceptive. Proserpine changea la nymphe Mintha, aimée par Pluton, en plante. Dans une comédie d'Aristophane, Hermès conseille l'utilisation de la menthe à Triagus. Les recherches phytochimiques du vingtième siècle font ressortir que l'huile extraite du "Mentha pulegium" contient du pulegon. Cette substance, fortement abortive, a aussi la capacité de détruire le foie des mammifères. Il y a une quinzaine d'années, au Colorado, l'huile "de Mentha pulegium", utilisée comme abortif, causa la cause de la mort d'une jeune femme. Diascoride décrivait l'action des graines de carotte "Daucus carota". Dans l'état de Caroline du nord, les femmes indiennes utilisaient la décoction des graines tirées de cette plante. Depuis 2000 ans à Rajasthane (Inde), les femmes mâchent ces graines, pour éviter les grossesses. Les analyses font ressortir que l'extrait des graines de Daucus carotta empêchait la Nidation de l'embryon, le développement des ovaires et retardait l'ovulation chez les souris, les lapins et les cochons. Les scientifiques supposent que cette action est due à l'effet antagoniste des terpènes non identifiés et de la progestérone. Dans diverses cultures, les femmes utilisent les plantes de la famille des Rutaceae, comme contraceptif. Aujourd'hui encore, le "Ruta gravolens" est utilisé en Amérique Latine, par les habitants du Nouveau Mexique ainsi  qu'aux Etats-Unis. Le proverbe polonais et lituanien dit que "les vieilles filles ensemencent buta".  La pharmacopée traditionnelle chinoise connaît le Murraya particulata et le Murraya sapienatum. Les scientifiques chinois isolaient le

 

"yuekchukene", une substance dont l'efficacité contraceptive atteint 100% chez les rats. Hippocrate décrivait une plante comme remède idéal pour les divers problèmes féminins y compris une grossesse indésirée. Cari Linné pense qu’il s'agit de "Ecabillium elaterium" (en grec akbalion signifie l'avortement). Les analyses phytochimiques montrent l'efficacité de l'extrait des fleurs et des tiges dans la stérilité de la souris. Cette plante, par ailleurs si commune, est capable, à de faibles doses, d'arrêter l'ovulation Jusqu'à            présent,          les expériences n'ont pas pu confirmer son action abortive pourtant décrite par les médecins anciens.

 

  Piotr Daszkiewicz

 

 

 

 

 

Sources

 

Ostrumov, Wptowodrenie do eicologi

 

biochemirny

 

Scientific American 5-6/7991

 

Problemy 1/1991 Historia Lekow

 

Yokimycz, PWRL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 08:46

 

 

Article publie dans « Réussir cotre santé n° 8 » 1994.

 

 

Certains travaux restent pratiquement inconnus, malgré le grand intérêt que leur accorderait d’abord, l’histoire de la médecine et ensuite la médecine elle-même. C’est malheureusement le cas de la majorité des thèses !

 

 L’excellente étude de Mme Elisabeth Kind sur “L’Ecole physiologique de Broussais et l’utilisation des sangsues au dix-neuvième siècle” fait  partie de ces travaux qui mériterait  une publication à grand tirage. L’auteur y décrit l’utilisation des sangsues au cours de l’histoire.

 

Utilisées en médecine depuis la nuit des temps !

 

   Elles font   partie des traitements médicaux   depuis la nuit des temps (on les trouve dans la Bible  sous le nom d’Aluca). Leur  usage a été redécouvert par les Grecs, les Hindous, les Arabes et les Chinois. Au seizième siècle, cet animal a été étudié par le grand naturaliste Conrad Gesner. L’utilisation des sangsues était  très répandue à l’époque de la saignée thérapeutique. Elles ont retrouvé leur place  dans la médecine grâce à l’école et à la doctrine de Broussais. La victoire de la conception pasteurienne diminua la présence de cet annélide dans les hôpitaux. Pourtant, les recherches démontraient leur grande utilité.

 

Un pouvoir anti-coagulent

 

En 1884, Haycraft découvrait l’hirudine et son pouvoir anticoagulant. Sept ans plus tard, Heidenhain observe l’action  de  l’extrait de sangsues. En 1895, Ledoux confirme leur pouvoir antiinfectieux en constatant l’imputrescibilité du sang des hirudinés. Sali démontra que l’injection intraveineuse d’hirudine s’oppose à la formation d’un caillot au cours de la pénétration d’un corps étranger intravasculaire.

 

 

Des effets thérapeutiques nombreux

 

Ainsi, il démontra que ce n’est pas à la petite saignée locale provoquée par la succion de la sangsue qu’il faut attribuer les effets thérapeutiques,  mais à la pénétration dans l’organisme de la protéine qu’elle secrète: l’hirudine. De nombreux auteurs confirment leur efficacité en  traitement  médicaux et chirurgicaux. En 1946, Durant utilise l’hirudine dans le traitement des crises d’asthme. Bach découvre ses propriétés diurétiques   et les utilise dans l’éclampsie. Mohard conclut  que “les indications de la sangsue concernent d’abord les maladies du système veineux, notamment thromboses et embolies, les phlébites, les hémorroïdes, les inflammations phlegmoneuses, les abcès amygdaliens, ainsi que de nombreuses affections occulaires. Certains troubles mentaux seraient améliorés  mais  également  ceux occasionnés par la ménopause.”

 

 

Différents pays en  ont  utilisé diverses espèces :

 

 l’Hirudo officinalis (espèce protégée) et l’Hirudo  trochina en Europe, l’Hirudo mysomelus au Sénégal, l’Hirudo granulosa en Inde, l’Hirudo sinica en Chine. L’utilisation de la sangsue relève d’un art thérapeutique particulier. Le médecin était obligé  de choisir la fréquence des applications, la place et le nombre des hirudinées. L’hirudinothérapie comportait des complications comme d’éventuelles  hémorragies ou  la transmission de maladies contagieuses.

 

Utilisée en chirurgie

 

   Actuellement, l’industrie pharmaceutique utilise ces annélides pour produire de l’hirudine. Les sangsues sont encore  utilisées aujourd’hui dans l’un des hôpitaux les plus modernes de New-York dans un service de microchirurgie  postopératoire. D’autres  hôpitaux (dont l’hôpital Pellegrin de Bordeaux) les utilisent en chirurgie cardio-vasculaire et  plastique.  Elles sont également utilisées dans les réimplantations des doigts sectionnés lorsque le chirurgien ne trouve pas de petites veines.

Les sangsues depuis des siècles fascinent l’homme. Hérodote décrit un pluvier d’Egypte qui va chercher la  sangsue d’origine égyptienne “Ozobranchus quatrefagesi” dans la gueule des crocodiles.  Les voyageurs racontent qu’en Asie vivent de  grandes sangsues “vampires” qui attaquent les hommes.  Ces  sangsues exotiques de  grande taille de la famille des “Haemapsidae”, nichent sur les arbres ou dans les hautes herbes. Quand l’homme passe à leur portée elles se jettent sur lui par dizaines ou même plus et lui infligent  de multiples saignées et  le sang continue de couler longtemps après que ces animaux se détachent de leur victime.

 

Des applications encore à découvrir

 

  Les nombreux caractères biologiques des hirudinées demeurent toujours inconnus. Les biologistes sont étonnés par  leur extraordinaire résistance   au jeûne. Les sangsues médicinales supportent des privations de nourriture de six mois. On a observé chez “l’Hemiclepsis marginata” des jeûnes de trois cents jours. Leur  capacité à conserver le sang est également très étonnante. Pendant des semaines le sang pris par l’animal ne présente aucune modification, on peut  observer des corps immunisants et des bactéries pathogènes assimilés par la sangsue avec le sang. Il faut plusieurs semaines et même parfois des mois avant que l’hémolyse commence.

 

Efficace pour lutter contre le staphylocoque

 

Autrefois, les sangsues étaient  utilisées dans trois optiques différentes (d’après leTraité de Zoologie de Grasset):

 

- Pour effectuer des saignées importantes   (la pose simultanée d’une vingtaine de sangsues peut  en quelques heures prélever un demi litre de sang)

 

-  la saignée locale dans une région enflammée afin de calmer les phénomènes douloureux et congestifs

 

- la saignée  aux endroits où l’on pressent la formation d’un caillot (phlébites).

 

Elles étaient conseillées dans les parties du corps  où les ventouses ne pouvaient pas être placées.

  Grâce à l’action lymphagogue de l’hirudine, la saignée a aussi une action antiinfectieuse. Le rôle des bactéries symbiotes des hirudinées est encore  toujours très peu connu. La bactérie intestinale “Pseudomonas hirudinis” a  une  action antibiotique particulièrement efficace contre le Staphylocoque doré. De nombreux auteurs font état de l’action antiallergique (antihistaminique) des hirudinées. 

Source :

Ecole physiologique de broussais et l’utilisation des sangsues au XIX° siècle, Elisabeth Kund

 

Piotr Daszkiewicz

Jean Aikhenbaum

 

 

Partager cet article
Repost0
15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 12:01

Il nous a semblé intéressant de republier cet article paru dans « Réussir votre santé 1994 »

 

 

Tiens, en passant, E. coli a fait des siennes, vous savez cette vilaine bactérie mutante qui résiste à tout les antibiotiques que nous avons à notre disposition, penicilline, tetracycline, nalidixic acid, trimethoprim-sulfamethoxazol….

(voir : http://www.hstes.com/article-j-me-demande-parfois-si-l-espece-humaine-est-frequentable-76305979.html)

 

En 1899, Vuillemin crée le terme "antibiose "

pour désigner les phénomènes

d'antagonisme entre les micro-organismes vivants.

Le mot "antibiotique "est dérivé de ce terme.

En 1942, Sehman Waksman, inventeur

de la streptomycine et lauréat du Prix

Nobel, définit les antibiotiques comme

"des substances chimiques naturelles

produites par des micro-organismes qui

le pouvoir d'inhiber la croissance, ou même

de détruire d’autres micro-organismes".

 

 

 

 

Cette définition s'avère rapidement insuffisante et actuellement, sous la notion d'antibiotique, on comprend "toute substance d'origine naturelle ou synthétique qui a une toxicité sélective envers le ou les micro-organismes visés et au contraire une toxicité suffisamment faible vis à vis de l'hôte humain, animal et végétal, pour que son administration puisse être réalisée par une voie générale ".

 

Une conséquence logique

 

Alexandre Fleming est reconnu comme l'inventeur du premier antibiotique : la  « pénicilline». En étudiant l'histoire de la chimiothérapie du vingtième siècle on s'aperçoit que cette découverte est la conséquence logique de l'évolution de la médecine et de la biologie des 19 et 20" siècles.

La théorie pasteurienne a longtemps dominé la science, mais les praticiens ne disposaient

d'aucun moyen thérapeutique (sauf vaccins et sérums ) permettant la mise en pratique d'une thérapie relative à la conception microbienne des maladies.

 

Les pharmacopées traditionnelles utilisaient divers agents bactériostatiques :

 

- les Chinois : les moisissures pour soigner furoncles et infections ;

- les indiens du Pérou : le quinquina contre le paludisme

- l’Europe médiévale : du pain mélangé la toile d'araignée (Ce mélange contient de la

pénicilline).

Les techniques de la chimie des années trente étaient suffisamment développées pour pouvoir déterminer et isoler ce type de substances.

La découverte de Fleming (un peu hasardeuse) avait des précurseurs théoriques avec les travaux d'Ernst Duchesne qui rapporte dans sa thèse l'action antibactérienne de " Penecillium glacum " et avec les travaux de nombreux autres biologistes sur le phénomène d'antagonisme biochimique entre divers micro-organismes.

 

Une découverte attendue par les chercheurs

 

La découverte des antibiotiques était attendue par des chercheurs comme un complément logique du développement de la conception pasteurienne, car si on a trouvé un coupable : le "microbe ", il fallait trouver le moyen pour le détruire "l'antibiotique ". Le succès rencontré par les antibiotiques est donc logique ; ils allaient croyait-on, permettre à l'humanité de se débarrasser définitivement des maladies.

Leur pouvoir médiatique dure encore ; il suffit de se souvenir de la "staphicylline qui sauva la vie de Liz Taylor ".

La production commence au cours de la deuxième guerre mondiale et les antibiotiques arrivent en Europe avec les alliés.

 

Ces médicaments sont considérés comme une victoire de la démocratie.

 

La pénicilline règne sur les marchés noirs des pays occupés et elle est l'objet de recherches par la police allemande, car pour les nazis, elle est la preuve de relations entre les propriétaires d'antibiotiques et la résistance. Anecdote véridique qui renforce la légende des antibiotiques vis à vis des agressions externes.

Mais il a suffi de moins de cinq ans pour que la réalité jette le doute sur les belles promesses, des producteurs d'antibiotiques. Dès 1 946 on découvre des staphylococcies résistantes à la pénicilline. La résistance des microbes était pourtant prévisible puisqu'elle est parfaitement en symbiose avec la théorie de la sélection naturelle et des adaptations, mais cette résistance dépasse toutes les craintes. Au début, une grande partie des chercheurs a cru qu'il serait possible de venir à bout des capacités d'adaptation bactérienne et qu'enfin on découvrirait un "super antibiotique ", qui rendrait les micro-organismes inoffensifs à jamais. Mais encore une fois les scientifiques ont sous-estimé les forces de la Nature.

 

Le phénomène de résistance bactérienne toujours peu connu

 

Pourtant, on connait les capacités d'adaptation de la vie dans des conditions extrêmes, telles les bactéries dans les sources chaudes, dans la neige des hautes montagnes, ou la survivance à des solutions élevées dans diverses substances chimiques. Le phénomène de la résistance bactérienne est toujours peu connu, mais les résultats des recherches sont très décourageants pour les partisans des antibiotiques.

On a découvert des bactéries qui n'ont lamais eu de contact avec les antibiotiques et qui ont pourtant un niveau très élevé de résistance.


Des bactéries capables de résister  tous les antibiotiques connus !

 

Les biologistes américains ont décrit des bactéries capables de résister à plus de cent antibiotiques différents, et autre phénomène, une bactérie traitée par un antibiotique, développe par anticipation sa résistance aux autres antibiotiques.

C’est-à-dire qu'elle "prévoit "la réponse à l’action des agents chimiques qu'elle n'a jamais encore rencontrés.

 

Des réservoirs innombrables

 

Les circonstances de cette propagation de résistance ne sont pas très encourageantes pour l'homme. Citons :

 

- Les aliments, les hôpitaux, les animaux domestiques; sont des réservoirs naturels de ces

foyers de résistance ; la vitesse de sa transmission, (une bactérie peut donner environs 17 millions de nouveaux micro-organismes en 24 heures, alors qu'il faut aux chercheurs, en moyenne huit ans pour mettre au point un nouvel antibiotique) ; le caractère planétaire d'apparence de ce phénomène (on trouve au même moment en Europe, en Amérique Latine et aux Etats-Unis des bactéries résistantes à l'antibiotique en question ).

 

Des mécanismes de résistance complexes

 

La connaissance de plus en plus détaillée des mécanismes de cette résistance (la neutralisation enzymatique, le changement de la perméabilité cellulaire, la fixation de l'antibiotique ou son rejet à l'extérieur, le développement des voies métaboliques parallèles à celles affectées par l'antibiotique ) et des mécanismes de la transmission (par les plasmides et par les transposons ) limitent et mettent fin à la croyance de l'existence d'un super antibiotique.

Depuis un certain temps, les médecins constatent le retour de maladies contagieuses que l'on croyait à jamais disparues : tuberculose, choléra et des cas graves, souvent mortels, de pneumonies. L'impuissance des traitements par antibiotiques parait de plus en plus évidente, et les maladies "sans espoir " sont de plus en plus fréquentes.

 

Un bilan décevant

 

Il est temps de faire le bilan de cinquante ans d'utilisation des antibiotiques. Ce qui est hélas certain, c'est que "la victoire sur les infections", promise au début de l'ère de la chimiothérapie moderne; reste du domaine de l'utopie.

Soyons honnêtes, les antibiotiques ont sauvé des millions de vies humaines. Mais leur utilisation qui ne se justifiait pas toujours, (pour soigner un simple rhume par exemple ), donc inutile, ainsi que leur emploi très répandu dans l'agriculture, ont des conséquences graves, et toujours difficiles à évaluer pour l'humanité.

Au début, les antibiotiques sont utilisés pour soigner des maladies contre lesquelles les autres moyens thérapeutiques ont échoué. Les médecins, les pharmaciens, et surtout les producteurs, commencent à les considérer comme un remède anodin, comparable aux vitamines.

 

Souvent ils sont aveuglément prescrits sans analyse bactériologique préliminaire.

 

 Le public, trompé par les médias, boude les rares médecins qui contestent "la panacée du vingtième siècle ".

Très rapidement on oublie que par définition les antibiotiques sont le résultat d'un compromis entre la toxicité ciblée sur la bactérie et la toxicité pour l'organisme humain (difficile à estimer ).

Le résultat de cette mauvaise politique est double. D'abord c'est la pollution de l'environnement par des agents chimiques puissants (surtout par l'intermédiaire des aliments) ; ensuite la création d'une nouvelle génération de micro organismes. L'homme a déclenché un processus dont les conséquences à long terme sont imprévisibles.

 

Le pouvoir pharmaceutique : un lobby toujours présent

 

Il faut ajouter que "le lobby des antibiotiques " dispose de tous les éléments nécessaires pour avoir conscience de la gravité de ce choix. On s'aperçoit qu'une fois de plus, les grands laboratoires ne se sont pas inquiétés des processus biologiques, mais ont recherché uniquement le profit et la rentabilité. De plus, les énormes moyens financiers destinés aux recherches sur les antibiotiques ont fait que les études sur les thérapies alternatives ont été abandonnées.

 

La faillite des antibiotiques est un échec de la science réductionniste qui veut réduire les processus vitaux, si complexes par nature, aux simples relations "bactérie-toxine ".

Existe-t-il une solution ? Faut-il abandonner totalement l'usage des antibiotiques ? Les antibiotiques sont-ils remplaçables par d'autres moyens thérapeutiques ? Il est impossible de répondre à la question car on ne connaît pas les évolutions des bactéries. Il est bien évident qu'il faut en limiter l'usage et renforcer le contrôle des nouveaux produits.

 

Quelle solution envisagée ?

 

La richesse de biens que nous dispense la nature permettra peut-être de trouver une solution. Peut-être faudra-t-il diriger les recherches vers des produits issus des plantes supérieures ? Ce qui est certain, c'est que nous sommes condamnés à trouver une solution alternative aux antibiotiques.

 

    Jean Aikhenbaum

 

Bibliographie

- The end of antibiotics, de Sharon Begley,

Nasweek 28/94

- The Antibiotic Paradox, par Stuart Levy

- Ecology of Antibiotics resistance determinants, par Stuart Levy

-          Bambury Report 24, Antibiotic Resistance genes

-          The history of antibiotics, symposium

American institut of the history of Pharmacology

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 09:07

 

       

 

( Article publié dans Réussir votre Santé n° 8 août 1994)

 

 

 

L’ Aloes est aussi un arme de séduction !

 

 

 

L’aloes est une plante d’Afrique, cultivée aussi en Amérique et en Asie. Les feuilles charnues fournisssent une résine amère employée commpe purgatif et en teinturerie. L’apparence de cette plante est trompeuse : on pense à tort que d’est un cactus . En réalité c’est une plante de la famille des liliacées (Liliacae actuellement classée Asphodellacae)

 

     

 

 

Deux cent cinquante espèces environ déterminent l'aloès. Les plus grands (comme l'Aloe arborescens) peuvent atteindre cinq mètres de hauteur.

 

 

 

L’un des plus anciens remèdes de l’humanité

 

 

 

L'Aloe succotrina fut l'un des plus anciens remèdes de l'Humanité. Son jus "alonne" était connu il y a plus de 3 000 ans en Somalie et en Egypte.

 

L’aloès est mentionné dans la Bible et fait partie des remèdes cités par le papyrus d'EdwinSmith. En Egypte, il avait la réputation de garder la vitalité et la beauté. Il est présent lors des funérailles comme le signe divin du renouvellement de la vie. Les légendes lui attribuent le rôle de composant à la préparation pour la momification.Ce n'est pas par hasard qu'il est planté autour des pyramides et le long des routes menant à la Vallée des Rois.

 

 

 

Il fait aussi partie des plantes secrètes de l'Athharvaveda

 

(l’un des quatre Veda, livres sacrés de l'hindouisme - 1800 av. J.-C.).

 

 

 

L'aloès était connu des Grecs

 

 il provenait de l'île de Socotra.

 

 

Dioscorides lui attribue des vertus de cicatrisation pour les blessures, les écorchures et les plaies ouvertes. Pline l'Ancien décrit, dans son Histoire Naturelle la guérison de la dysenterie par l'injection d'aloès par voie abdominale. La légende attribue au jus d'aloès la guérison d'Alexandre le Grand lorsqu'il fut blessé par une flèche.

 

 

 

Hippocrate mentionne les capacités de guérison des tumeurs par cette plante.

 

 

 La "plante panacée" a été découverte à nouveau par Albert le Grand, elle entre par son intermédiaire dans la pharmacopée médiévale.

 

 

 

 

L'aloès était fréquemment utilisé comme remède hépatique. La  médecine byzantine le connaissait par le Codex de Mélétios. Il était utilisé aussi par la pharmacologie chinoise. LiShih-Shen le cite comme moyen tonique en cas de maladies d'estomac ou de l'appareil digestif. Les grands voyageurs portugais, espagnols et anglais apportaient les nouvelles espèces d'Aloès avec leurs différents pouvoirs, notamment: l'aloès du Cap et l'aloès du Natal.

 

 

 

Les vertus de l'aloès sont multiples. Il est cicatrisant, cholagogue, laxatif et bon purgatif en usage interne.

 

 

Il protège des brûlures jusqu'au point de la justification de son utilisation dans les cas d'irradiation. Certaines tribus d'Afrique du Sud l'utilisent comme moyen antisyphilitique et antibiotique. Le docteur Jeffrey Bland qui étudiait l'influence de l'aloès sur le système digestif évoque :

 

l'amélioration du pH gastrique, la meilleure absorption des protéines.

 

   

 Certains chercheurs parlent de son utilité à combattre les ulcères. La tradition africaine, mais aussi les recherches américaines attribuent à l'aloès une action bienfaitrice dans les maladies des yeux.

 

On peut encore ajouter que l'aloès fut utilisé en ophtalmologie par le docteur Vladimir Filatow, l'auteur de la théorie des biostimuloteurs. Enfin, certains font état de sa capacité à diminuer les risques de crises cardiaques. On le conseille aussi en chirurgie buccale.

 

 

Quels sont les composants de l'aloès ?

 

 Il semble que la majorité de ses vertus soient liées aux hétérosides anthracéniques (au moins une quinzaine) dont l'aloine, et probablement certaines substances aromatiques.

 

Les autres éléments (les vitamines, les enzymes, les acides aminés) ne semblent pas être spécifiques à cette plante car ils sont représentés en abondance dans le monde végétal.

 

 

 

Diverses cultures primitives lui attribuent un rôle magique.

 

 

 

 En Afrique, l'aloès est sensé combattre l'influence des morts qui reviennent sur terre pour nuire aux vivants.

 

 

 

Au Cameroun, il protège les femmes contre les accidents qui pourraient leur arriver en cultivant le jardin. Au Mali, suspendu au toit, il éloigne les esprits et attire la chance.

 

Les jeunes filles Mayas enduisaient leur visage de jus d'Aloès pour attirer les garçons. La capacité phéromonique fut observée et utilisée en Afrique du Sud. Les Afrikaners et les Zoulous affirment que "l'odeur de l'aloès a une puissante force attractive sexuelle".A Santa Caterina Villarmosa, on purge au suc d'aloès les femmes soupçonnées d'adultère. L'examen des selles par une "soupçonneuse" , révèle si oui ou non les incriminées ont trompé leur compagnon. Dans différentes régions d'Asie Orientale, du bois d'aloès est brûlé pour le culte et l'odeur dégagée est reconnue comme force mystique de purification et comme protection contre les démons.

 

 une grande variété

 

La grande variété des espèces d'aloès, ainsi que l'existence de leurs différences biochimiques, obligent à une identification soigneuse. Certaines études montrent par exemple que les aloès de Curaçao ne contiennent pas d'oloine. Thomas Gthens, dans "Drug Plants of Africa*, pense que les espèces médicinales  sont limitées à A. succotrina, A. perryi, et aux aloès du Cap (A. Ferox, A. africana, A. Okatais).

 

Certes, les plantes cultivées sont fiables, plus homogènes, il est difficile de garder toute la richesse biochimique des formes sauvages dans les cultures. L'expérience montre que les monocultures appauvrissent la composition génétique des plantes, donc leur richesse biochimique.

 

De plus, on sait que certains aloès sauvages contiennent jusqu'à dix-huit pour cent d'aloine, est-ce toujours vrai pour les plantes de  culture? Il est évident que les cultures sont l'avenir de l'aloès car diverses espèces sont menacées par l'homme. L'Aloe albida est en  voie de disparition. Le nombre d'Aloe polyphylla varie entre 200 et 3000 dans le monde ; il est très difficile de le cultiver hors de ses sites naturels.

 

 

 

Certaines "interprétations biochimiques" de l'histoire de l’Aloe sont difficiles à accepter.

 

On a la certitude  que les Grecs ont utilisé l'A. succotrina, ainsi que les Egyptiens et les Somaliens.

 

Aujourd’hui,  de nombreux auteurs transposent les pouvoirs non contestables de l'Aloe succotrina sur des espèces voisines notamment de l'Aloe vera. Cette pratique est-elle acceptable ? Les différences biochimiques entre les espèces d'Aloès doivent retenir l'attention. Les produits à base d'aloès doivent être analysés avant leur mise en vente sur le marché des produits naturels, ceci permettra d'éviter des comparaisons abusives et  de jeter le discrédit sur une plante aussi précieuse en raison de raccourcis et  de simplifications hâtives.

 

 

 

Piotr Daszkiewicz

 

 

 

Sources :

 

-         La médecine des plantes à travers les âges, Loïc Gire

 

-         Encyclopédie des herbes magiques, Scott Cunningham

 

-         Guérir par l’Aloès, Wolfang Wrigth

 

-         Drugs, Plants of Africa, Thomas Githeres

 

-         Magie et pouvoir des plantes, Sciences et magie n° spécial n° 8

 

-         Le docteur vert ou docteur Aloes, Robert Dehin

 

-         L’Aloe vera, thérapeutique naturelle aux effets universels, Les médecines nouvelles

 

-         L’Aloe vera, plante des brûlures, la Vie Naturelle 89/93

 

 

 

 

 

-          

 

      

Partager cet article
Repost0
15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 16:13
​Bio technologies – Procréation médicale assistée – OGM

 

« Mais tout projet particulier, quel qu’il soit, n’a de sens que comme partie d’un projet général. Toutes les adaptations fonctionnelles des être vivants comme tous les artefacts façonnés pas eux accomplissent des projets particuliers, qu’il est possible de considérer comme des aspects ou des fragments d’un projet primitif unique, qui est la conservation et la multiplication de l’espèce » Jacques Monod – Le hasard et la nécessité.

 

Le Rapport d’Information déposé  à l’Assemblée Nationale en juin 2001 sur le Projet de révision des « lois bioéthiques de 1994 » ne laissent planer aucun doute sur les enjeux innombrables que présentent l’irruption de nouvelles techniques dans notre vie quotidienne et de la manière dont le législateur entend les encadrer afin d’éviter les dérives qui, de toutes façins, ne manqueront pas de se produire.

A titre d’exemple, l’annexe 289 dudit rapport mentionne qu’une femme de 62 ans accouche en France après avoir été bénéficié d’un don d’ovules aux Etats Unis et avoir été inséminée par le sperme de son frère, lui-même ayant sollicité de son côté une mère porteuse pour donner naissance à un autre enfant….  Cet exemple caractéristique des aberrations et des dérives de nos techniques pourrait, s’il n’était pas cité par un rapport officiel, être considéré contre une extrapolation fantaisiste, d’un auteur en manque de sensationnel.  Hélas ; la réalité on l’a vu à maintes reprises dépasse et de loin, tout ce que la fiction est capable d’imaginer.

Le législateur reconnaît d’ailleurs, qu’il est en porte-à-faux lorsqu’il dit que les réflexions éthiques sont une préoccupation constante, ne serait-ce que par le fait, que chacun d’entre nous en a une perception différente qui peut varier en fonction de l’intérêt du moment. D’où l’impossibilité de mettre en œuvre des règles strictes qui limiteraient les activités humaines dans un cadre strictement défini de manière à juguler toutes dérives potentielles. Le politique reconnaît également que chacun d’entre nous doit interroger « sa conscience » et que le parlementaire aborde ces questions en fonction de ses convictions personnelles, conformément au principe de l’intérêt général….

C’est à partir de là que le bât blesse, comment en effet, satisfaire à une demande qui va croissant et satisfaire au principe qui consiste par le biais de la législation à souscrire au principe de précaution, qui voudrait que soit effectuée des expérimentations qui mesureraient les risques potentiels de ces nouvelles techniques ? Intervient alors la subtilité langagière qui permet en quelque sorte au législateur de se dédouaner : le principe de précaution, auquel il est souvent fait référence désormais, est parfois l’objet de confusion ou de malentendu.  Il ne saurait être perçu comme synonyme d'un repli sur soi et d'un refus de décider. Le principe de précaution n'est pas la consécration juridique et politique d'une méfiance généralisée à l'égard de la science. La précaution ne consiste pas à interdire toute activité scientifique, dès lors qu'un doute pourrait apparaître dans les esprits. Elle est, au contraire, un principe d'action. Elle place le politique devant sa responsabilité, celle de choisir entre plusieurs solutions. Pour ce faire, une méthode doit être suivie, celle de l'évaluation, qui permet au législateur et au citoyen d'agir en connaissance de cause, trouvant un équilibre fécond entre le progrès scientifique et le respect des principes essentiels, comme la dignité humaine.

La démonstration fait référence à Max Weber, celui qui a à charge, la responsabilité de l’action, ne peut s’encombrer « d’éthique de conviction » son éthique se fonde sur le pragmatisme, les résultats, son choix est nécessairement « l’éthique de responsabilité ». Le politique humblement reconnaît qu’il est démuni, que la science elle-même est pleine d’incertitudes, mais il ne faut pas entraver sa marche et le meilleur moyen d’agir selon le principe de précaution est de permettre à la science d’avancer. Cette règle doit pouvoir être réversible si les nouveaux produits technologiques mis en œuvre font courir des risques sanitaires…

C’est le même type de raisonnement qui fait office depuis tout temps, nous n’avons pas à démontrer l’innocuité d’une technique, mais vous devez nous démontrer que nous trompons et que les choix que nous avons fait pour vous ne sont pas les bons, auxquels cas, après démonstration, nous reviendrons à interdire une pratique que nous avions autorisée. Si ces choix nous ont conduits à des situations irréversibles, ce n’est pas la faute du législateur, ce n’est pas non plus celle des diverses autorités morales consultées, c’est la rançon du progrès, nous devons donc en assumer le(s) prix.

Le législateur doit donc tenir compte des « aspirations des citoyens » en tentant de concilier deux impératifs contradictoires, ceux qui tiennent à profiter  des bienfaits de la science, afin d’améliorer leur quotidien, pour traiter des maladies jusqu’alors incurables, et ceux qui tentent de prévenir les débordements potentiels des applications scientifiques supposés, mais non encore démontrés. 

 

Notre monde matérialiste est merveilleux et cruel, mais en même temps il dépasse notre compréhension,  est plus grand que la matière. Il est impossible de le réduire à cette matière".    Carl Jaspers

 

Tous les systèmes thérapeutiques ont en commun le désir de préserver la vie. La santé peut être considérée comme un état de la vie. L'un des paradoxes, et ils sont nombreux dans la science moderne, est l'incapacité d'expliquer ce qu'est la vie. La biologie (qui par son étymologie, n'est autre que la science de la vie) n'est pas en mesure de définir son objet ! On a essayé de la définir par sa structure chimique, par l'interprétation de certains phénomènes, mais jusqu'à présent ces explications s'avèrent  toutes  insuffisantes.

L'histoire de la biologie a été marquée par le discours des vitalistes à la recherche de la célèbre vis vitalis, propriété ou  substance propre à la vie, et par les réductionnistes (mécanicistes du 19°siècle) qui ne voyaient dans la vie que de simples phénomènes physico-chimiques identiques. Aucune des deux écoles n'a apporté de réponses satisfaisantes. Depuis l'expérience de Wohler au début du dix-neuvième siècle, nous savons que nous sommes en mesure de synthétiser des substances organiques, mais  nous n'avons jamais réussi à trouver un état particulier à la matière vivante, ni même une substance de la vie. Les réductionnistes n'ont jamais réussi à créer la vie "in vitro" (même si les dernières recherches américaines sont en mesure de créer des systèmes polymoléculaires capables de se reproduire et d'utiliser des  ressources nutritives). Ils  n'ont pas non plus été capables d'en expliquer l'origine.

On peut proposer diverses définitions, comme celle  du célèbre biologiste hongrois Szent-Georgyi (prix Nobel en 1935, pour avoir découvert la vitamine C): "La vie est une pollution protéinique de l'eau".  Cette définition proposée pour ridiculiser les efforts de certains mandarins et idéologues de la science officielle, a la qualité de faire la démonstration de notre ignorance, mais également de souligner l'importance de l'eau et des protéines dans les phénomènes de la vie.

La majorité des dictionnaires se contentent quant à eux, de définitions tautologiques (qui définissent la vie... par l'organisme vivant) de ce type : "La vie est un ensemble de phénomènes qui comporte principalement l'assimilation, la croissance, la reproduction et la mort qui caractérisent les êtres vivants".

Actuellement,  la biogenèse (recherche de l'origine de la vie)  porte son intérêt principal aux définitions et caractéristiques de la vie. Ce domaine de la science contemporaine se développe de manière dynamique. On peut compter une bonne centaine de théories sur l'origine de la vie. Bien entendu, elles restent toutes des hypothèses d'école... invérifiables.

Quelles sont les caractéristiques de la vie ? Où se trouve la frontière qui sépare le vivant du non vivant ?

Pour Henry Quastler, l'unité de la vie  doit être caractérisée par la capacité de transformer la matière,  la stabilité de l'organisation, la capacité de l'adaptation, la capacité à l'auto-reproduction.

Pour H. Kuhne, la qualité la plus importante de la molécule vivante est sa capacité dans la recherche, dans le stockage de l'information sur son milieu, ainsi que la capacité de se reproduire.

Quant aux spécialistes de la biogenèse, ils rejettent les thèses réductionnistes, et affirment qu'il est très difficile (voire même impossible) d'expliquer le phénomène  de l'origine de  la vie par la simple évolution chimique.

 

Pas d’explication à la vie…. Et pourtant, l’homme agit sur le système vivant et bien souvent, hélas à tort et à travers. Les exemples abondent, maladies iatrogènes – (pathologies qui surviennent à la suite d’un traitement médical) ; là-dessus toutes les statistiques sont floues…. 15 – 20% des patients seraient ainsi traités pour des pathologies survenues, à la suite d’un traitement médical, ce chiffre a de quoi nous interpeller, le moins que l’on puisse dire est que le « primum non nocere » (d’abord ne pas nuire), cher à Hypocrate, que se doit de respecter tout thérapeute est pour le moins battu en brêche[1]   ….. 15.000 décès chaque année dans les hôpitaux à la suite de maladies nosocomiales… etc.

Aujourd’hui, la situation sanitaire de nos concitoyens, je devrais plutôt dire de tous les systèmes vivants est on ne peut plus catastrophique. Disparitions d’espèces, appauvrissement des biotopes, raréfaction de ressources, accroissement des déséquilibres, pluies acides, réchauffement climatique, je pourrais ainsi continuer cette litanie sur des pages et des pages et les agrémentées d’exemples et de références[2]

Je ne retiendrai que quelques exemples, sur l’ensemble de la planète le système vivant (y compris les êtres humains sont soumis à de nombreuses nuisances dont les conséquences sont difficilement mesurables. Les perturbateurs hormonaux, dont l’origine se trouve être dans certains polluants chimiques, agissent, et modifient les chaînes du vivant. De nombreux scientifiques s’interrogent pour connaître leur incidence sur les êtres humains. Tâche difficile par le fait que ces perturbateurs  agissent la plupart du temps de manière silencieuse ; les troubles se manifestent parfois après des décennies après  le contact avec les dits perturbateurs. De nombreux pédiatres constatent de plus en plus une augmentation anormale d’anomalies génitales chez l’enfant, testicules non descendus, pénis atrophiés, agressivité… diminution de la qualité de sperme chez l’adulte etc.

Je retiendrai également le surpoids corporel de nos contemporains. 30 % des enfants sont catégorisés comme obèse, la grande majorité d’entre eux le seront leur vie durant avec les risques de pathologies bien connus, diabète, maladies cardio vasculaires, sensibilité accrue aux allergies, cancers, chez les enfants de moins de 12 ans le cancer est la 2ème cause de mortalité.

Pour Rachel Carson, auteur d'un best seller aux USA, "le Printemps silencieux", la relation entre l'augmentation du nombre  des cancers et l'utilisation de pesticides en agriculture ne fait plus aucun doute. Certains scientifiques avancent que 80 % des pathologies dégénératives sont directement liés à notre alimentation. Contrairement à ce que l'on pense généralement, l'espérance de vie ne suit plus les mêmes progressions que nous notions il a seulement quelques années, dans certains pays, elle régresse. En France, la mortalité masculine  entre 25 et 44 ans a augmenté de 6 % entre 1980 et 1990 et ce pourcentage, actuellement est loin de s’infléchir.

Ce  n'est pas tout,  des produits tels que les P.C.B, substances qui se trouvent en quantité importante dans les poissons de lacs pollués, consommés au moment de la grossesse, affectent le quotient intellectuel des enfants. Ce type de substances, a également des répercussions sur la thyroïde, le système nerveux etc.

Dans un texte publié sur le site du PNUE, Achim Steiner souligne en effet toute une série de faits inquiétants concernant ce métal (le mercure) qui se présente comme un liquide argenté : « Dans de nombreux pays il est déconseillé aux femmes enceintes et aux bébés de manger des poissons tels que le thon. » « Les femmes en âge d'avoir des enfants sont conseillées de ne pas manger de brochet, perche, lotte et anguille, et il est recommandé au reste de la population de n'en consommer qu'une seule fois par semaine. »

• « Une étude récente menée dans l'ouest du Bengale a trouvé des poissons avec des niveaux de mercure au-delà des limites de la sécurité alimentaire. » « Une étude aux Etats-Unis a révélé que environ 1 sur 12, ou presque cinq millions de femmes, ont des niveaux de mercure au-dessus du niveau considéré sain par l'Agence de Protection Environnementale des Etats-Unis. »

• « Les autres effets potentiels sur la population comprennent les atteintes du foie et de la thyroïde, l'irritabilité, les tremblements, les troubles de la vision, la perte de mémoire et peut-être même des problèmes cardiovasculaires. »

• « Les niveaux de mercure dans les phoques et les baleines bélugas de l'Arctique ont augmenté d'environ quatre fois au cours des 25 dernières années dans certaines régions du Canada et du Groenland, avec des implications pour les communautés qui consomment des mammifères marins. »Face à ces constats, le PNUE veut profiter de la réunion ministérielle pour valider une stratégie internationale afin de commencer à traiter sérieusement la « menace mondiale » que représentent le mercure et ses composés toxiques. Elle porte notamment sur « la réduction de la demande en produits et procédés -tels que les lampes de véhicules à haute intensité, et l'industrie du chlore - jusqu'à la réduction du mercure dans le commerce international, des émissions dans l'atmosphère et le nettoyage des sites contaminés ». L'Union Européenne souhaite voir la mise en place d’un traité international juridiquement contraignant, tandis que d'autres pays veulent une approche volontaire à la réduction de cette pollution. Le mercure peut en effet se diffuser sur de longues distances et contaminer les eaux et les terres même à mille kilomètres de la source de la pollution, la preuve avec la faune en Arctique ! Il s’accumule par ailleurs dans l’organisme, c’est pourquoi les poissons au bout de la chaîne alimentaire, comme le thon ou le requin, en contiennent des fortes quantités. Souvent associé à l’extraction de l’or, le mercure est aussi utilisé dans l’industrie chimique… même en France. Interdit en dans l’Hexagone en 1998 pour les thermomètres médicaux, le mercure est toujours utilisé dans la production du chlore….

 

L'ensemble des causes de décès liés à la chute de nos défenses immunitaires à également de quoi nous interpeller. La mortalité par maladies infectieuses augmente, dans tous les pays, y compris ceux dont le niveau sanitaire est considéré comme satisfaisant.

Un rapport publié par la Documentation Française, du  Haut Comité de la Santé Publique montre une augmentation des consultations médicales entre 1992 et 1996 de  plus 13 %. Le détail de cette étude, fait apparaître un accroissement pour les pathologies dégénératives, les troubles mentaux, les états morbides mal définis, les maladies ostéo articulaires, les complications de la grossesse etc.

Il est des causes sur lesquelles il nous est difficile voire impossible d’agir, prédispositions génétiques, pollutions environnementales etc. (et encore que, pour ces dernières, les collectivités humaines par leur choix contribuent à l’accroissement des désordres collectifs qui ont forcément des conséquences sur les individus que nous sommes.)

On ne peut comparer le corps ou un système vivant à une quelconque mécanique, qu’il serait aisé de réparer ou même d’envisager le remplacement  ou l’échange de pièces usées « devenues défectueuses ». Cette idée en soit est non seulement anachronique, mais pose également de nombreux problèmes éthiques, de plus, elle est la porte ouverte, c’est déjà le cas, à des dérives dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles sont amorales et totalement inacceptables (organes achetés dans les pays du tiers monde à des populations démunies, prélevés sur des enfants, sur des suppliciés, des condamnés à mort etc.) Les organismes transplanteurs sont généralement peu regardant quant à la provenance du matériel humain. Il existe également de nombreux marchés parallèles qui se proposent d’effectuer « le travail » avec équipe spécialisée et appareillage ultra sophistiqué dans des pays producteurs de « pièces détachées » à des prix compétitifs défiants toute concurrence.

Il faut également souligner que la croyance absurde en une science, toute puissante, omnipotente a une action déresponsabilisante sur l’individu. La médecine (ou la science) peut tout… je peux donc tout me permettre, puisque je suis à même de trouver un remède à un éventuel dérèglement. Cette croyance en un progrès issu d’une science toute puissante « scientôlatrie » est  une forme d’idolâtrie adaptée à notre XXI° siècle.

Si l’on pousse le raisonnement de la transplantation, jusqu’à son point le plus extrême, nous pourrons envisager demain que des individus ne soient uniquement créés que pour servir de pièces de rechange à d’autres individus ! La boucle est bouclée, nous allons faire nôtres les théories eugéniques chères à Rosenberg et autres idéologues du 3ème Reich.

L’autre question que l’on est en droit de se poser est la suivante. Nos sociétés malades, produisent de la maladie (en tire profit) comme de n’importe quel autre type de marchandise, peuvent-elles avoir le réel objectif de se préoccuper de la santé des individus, puisque que la pathologie est à la base de leurs sources de revenus ? Ce point avait déjà été évoqué par Illich, qui, il y a plus de trois décennies, s’exprimait ainsi : L’industrie des soins est un des grands vecteurs économiques dont l’expansion est la plus rapide. L’augmentation de la production de santé est identifiée avec l’amélioration prétendue de la qualité de la vie »… Plus le progrès économique d’une communauté est grand, plus est important le rôle de Némésis industrielle dans la génération du mal. Plus la dépendance à l’égard des réalisations techniques est intense, plus s’élève le taux des déchets, du blocage et de la paralysie, plus alors s’impose le recours à des techniques encore plus neuves. De cette façon, les efforts indispensables au ramassage des détritus, au délestage des déchets et au traitement sanitaire des populations deviennent parasitaires…

 Ivan Illich – Némésis médicale (1975). En clair, les personnages à charge de notre santé ont comme objectif prioritaire, non la santé des populations, mais la maladie qui est à la base de la rentabilité de leur entreprise ! Ces propos, n’ont pas pris une ride, sont toujours actuels et ne sont pas prêts de devenir caducs. Et, fort est de constater, que malgré toutes les avancées médicales faites au cours de ces dernières décennies, la santé globale des individus ne s’est de quelconque manière améliorée, mais en revanche le C.A des laboratoires ne cesse de croître.

 

 La thérapie génique, ça à fait long feu, ça ne marche pas …La gestation pour autrui, l’idée paraît affreuse, louer son utérus à un tiers, en France on ne loue pas on donne, l’idée est de permettre à un femme qui a des ovules et ne peut avoir d’enfant…. les demandes concernent l’essor des cancers de l’utérus, le distilbène… (professeur Arnold Munnich – Table ronde Akadem – février 2009)

 

 Le Téléthon célèbre chaque année les progrès de la génétique, ses possibles performances curatives. Qu’en pensez-vous ?

C’est scandaleux. Le Téléthon rapporte chaque année autant que le budget de fonctionnement de l’Inserm tout entier. Les gens croient qu’ils donnent de l’argent pour soigner. Or la thérapie génique n’est pas efficace. Si les gens savaient que leur argent va d’abord servir à financer des publications scientifiques, voire la prise de brevets par quelques entreprises, puis à éliminer des embryons présentant certains gènes déficients, ils changeraient d’avis. Le professeur Marc Peschanski, l’un des artisans de cette thérapie génique, a déclaré qu’on fait fausse route. On progresse dans le diagnostic, mais pas pour guérir. De plus, si on progresse techniquement, on ne comprend pas mieux la complexité du vivant. Faute de pouvoir guérir les vraies maladies, on va chercher à les découvrir en amont, avant qu’elles ne se manifestent. Cela permettra une mainmise absolue sur l’homme, sur une certaine définition de l’homme. (professeur Jacques Testard [3]- L’impatient)

 

L'ASSISTANCE MÉDICALE À LA PROCRÉATION (AMP)[4]  

L'assistance médicale à la procréation (AMP) permet de remédier à certains problèmes d'infertilité en améliorant le processus naturel de fécondation ou en reproduisant ce processus en laboratoire, c'est-à-dire in vitro. Sous ce thème sont ainsi regroupées des pratiques très différentes allant du simple traitement hormonal au transfert d'un embryon conçu in vitro, éventuellement avec don de gamète, spermatozoïde ou ovocyte.

Depuis la première fécondation (FIV)[5] en 1978, plus de 3 millions d’enfants seraient nés, issus de cette technique.

En France, l’AMP est prise en charge par la sécurité sociale, 10.000 enfants naissent ainsi, chaque année dans notre pays. Ce chiffre est en progression régulière grâce à la conjonction de plusieurs facteurs : le renforcement de la technicité des centres, qui parviennent à améliorer leurs résultats de manière significative, le recours à la technique de l'ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection), qui améliore sensiblement le taux de réussite dans certains cas d'infécondité masculine. Cette technique représente environ 50% des interventions[6].

La fécondation artificielle[7] pose également bon nombre de problèmes, or si les autorités morales se posent la question de savoir si telle ou telle technique est acceptable d’un point de vue éthique, moral ou religieux ce qui en soi une bonne chose, en revanche, il n’entre pas apparemment dans leurs préoccupations de savoir pour quelles raisons nos contemporains sont de plus en plus dépendants de ce type de technique,   quant aux risques liés à l’utilisation de telles pratiques, elles les minimisent  ou tout simplement les occultent[8].

Ce marché particulièrement porteur, donne déjà lieu à l’apparition de marchés parallèles[9]. Il est possible de trouver sur Internet du sperme avec des critères bien défini par l’acheteur et également des ovocytes.

LA BIOETHIQUE DES ENJEUX ÉCONOMIQUES CONSIDERABLES[10]

L’un des facteurs d’influence, et non des moindres à prendre en compte sont les enjeux économiques que présente ce secteur. Les biotechonologies conditionnent et vont prendre une place de plus en plus importante dans notre vie. De nombreux secteurs sont ainsi concernés l’agriculture, la santé  notre façon de consommer  entrent également dans cette catégorie les OGM[11], l'environnement, l’agriculture et ce qui touche à la médecine et à la santé.

L’ensemble du marché des nanotechnologies en 2001 représentait 40 milliards d’Euros. En 2010- 2015, ce chiffre devrait être porté à devraient 1000 milliards de dollars par an et être créatrice de très nombreux emplois. Le taux annuel de croissance de ces activités devraient se situer aux alentours de 9%.

Les nanomatériaux et leurs applications.

Les applications des nanomatériaux sont innombrables utilisées depuis les années 80, elles permettent d’améliorer la résistance de façon notable tous les matériaux connus jusqu’alors et également d’en créer de nouveaux. La quasi-totalité des secteurs industriels est dores et déjà concernée par les applications des nanotechnologies. 

A titre d’exemple nous pouvons citer les matériaux de construction les nano particules permettent l’accroissement de la résistance, l’amélioration des performances (isolation, conductibilité etc.) meilleure résistance à l’érosion… Dans l’industrie du textile, dans les produits cosmétiques, dans le domaine de la santé, avec un rendement optimal du médicament, les nanomatériaux permettent de cibler avec précision l’organe malade et de délivrer la dose optimale de médicament, la création de matériaux bio compatibles pour la réalisation d’implants, dans l’industrie alimentaire… dans l’industrie automobile, pour améliorer la résistance des matériaux tout en diminuant la consommation énergétique… dans la céramique, l’industrie du verre, les plastiques, le caoutchouc..

Pour lutter contre les pollutions environnementales, en améliorant les performances énergiques, les nanomatériaux devraient permettre des économies d’énergies et de limiter les émissions de gaz à effets de serre et autres polluants…

 

Les nanoparticules et leurs effets sur la santé

Un rapport publié par l’Afsset – Les nanomatériaux : effets sur la santé de l’homme et sur l’environnement – juillet 2006, fait ressortir qu’il n’existe pas de règlementation spécifique liée à ce type de matériau. Il n’existe donc pas de contraintes particulières qui visent  à limiter leur champ d’action que ce soit dans leur fabrication ou dans leur utilisation.  Différents programmes internationaux sont actuellement en cours afin d’évaluer leurs effets sanitaires et environnementaux dans des conditions d’exposition différentes. Des expérimentations devraient être réalisées pour connaître l’impact de ces matériaux sur les systèmes vivants  (inhalation, contact cutané, ingestion). Plusieurs études ont déjà été publiées :

Ultrafine Particles Cross Cellular Membranes by Nonphagocytic Mechanisms in Lungs and in Cultured Cells

Marianne Geiser, Barbara Rothen-Rutishauser, Nadine Kapp, … Institute for Anatomy, University of Bern, Bern, Switzerland; Department of Physiology and Biophysics, Faculty of Medicine, The University of Calgary, Calgary, Alberta, Canada; 3GSF-National Research Center for Environment and Health, Institute for Inhalation Biology, Neuherberg/Munich, Germany; 4Institute of Pathophysiology, University of Bern, Bern, Switzerland

Les concentrations de particules aéroportées sont la cause d’un accroissement de mortalité pulmonaire et cardiovasculaire accrue…. quelques heures après que leur inhalation, on en retrouve dans  le foie, le cœur et le système nerveux.. en l’état actuel des connaissances, il est impossible d’en évaluer l’impact avec précision de leur nocivité.

Rutishauser, Kapp, Schürch, Schultz, Semmler, Im Hof et Gehr, Environmental Health Perspectives, 2005 (accepted) – http://ehp.niehs.nih.gov/docs/2005/8006/abstract.html).

- Devenir des nanoparticules d’oxydes dans les fibroblastes des poumons humains :

effet de la taille des particules, agglomération et diffusion à de faibles concentrations

(W.J. Stark et coll., Environmental Science and Technology (2005) (accepted)).

Les études sur les animaux soulignent que les particules ultra fines occasionnent des lésions pulmonaires. Après avoir franchi la barrière pulmonaire, les microparticules se retrouvent dans le sang et peuvent ainsi contaminer tous les organes du corps.

Dans sa conclusion, le rapport souligne qu’il n’existe quasiment pas de données d’exposition à ce nouveau type de matériau. Elle met en cause la diversité des applications et le nombre important de nanomatériaux commercialisés.

 

Le fait de vouloir ça et là remédier à des problèmes dont l’origine pour certains d’entre eux (et probablement pour bon nombre) qui sont liés à des désordres dont l’emploi de nos applications techniques irraisonnées porte au moins en partie la responsabilité est certes louable, mais risque de se révéler totalement inopérant et contre productif dans le temps. La situation dans laquelle se trouve actuellement l’ensemble du monde vivant est préoccupante. Tant que nous ne tenterons pas de rompre ce cycle infernal qui consiste dans une logique de dépendance à un système qui nous oblige à une fuite en avant, tant que nous refuserons de nous attaquer aux causes réelles, à remettre en cause nos habitudes et nos modes de consommation, de vie,  nous continuerons ad eternam à pourvoir en malades et en maladie tout un système dont c’est là, sa seule raison d’être.

 

Jean Aikhenbaum


références :
Afsset – Les nanomatériaux : effets sur la santé de l’homme et sur l’environnement – juillet 2006

Assemblée Nationale – Rapport d’information, par la mission d’information commune  préparatoire projet de loi de révision des « lois bioéthiques de juillet 1994 – 27 juin 2001

L’impatient

Rapports de l’INSERM

etc.

 

 

[1] Il est bien démontré, que dans toutes pathologies il existe des liens indirects , dont l’origine multifactorielle est difficile voir impossible à évaluer.

[2] L'herbicide Roundup agit sur le fonctionnement des hormones sexuelles

Pour une formulation vendue en magasin, dosée à un niveau 800 fois inférieur aux seuils autorisés dans certains OGM alimentaires aux Etats-Unis, le Roundup aurait un impact réel sur les hormones sexuelles. Chez l'homme, l'action des androgènes, les hormones virilisantes, serait empêchée, tandis que pour les femmes il s'agirait de l'action et la formation des œstrogènes, les hormones féminisantes, qui seraient également perturbées. En conséquence, pour les chercheurs, il est possible de parler de 'dommages sur l'ADN des cellules humaines'.  A l'origine de ce constat, on trouve de nouveau l'équipe du Pr. Gilles-Eric Séralini (1) du CRII-GEN (2), à Caen, associée pour l'occasion à celle du Pr. Chagnon de Dijon. Selon eux, ces effets expliquent des résultats d'expériences préoccupants sur l'animal et en épidémiologie humaine. A ce titre, ils demandent une révision de '… la classification des Roundup et autres herbicides à base de glyphosate (la substance active, N.D.L.R.)' pour les définir 'comme étant toxiques pour la reproduction et perturbateurs endocriniens'. Pour les chercheurs, cet aspect de l'impact du Roundup a pour le moment été sous-estimé, les producteurs de pesticides présentant majoritairement 'des études avec le glyphosate seul, alors que le mélange commercialisé est bien plus actif'.  L'étude a été publiée fin juin dans la revue scientifique internationale Toxicology par Gasnier et al.

Pascal Farcy
1- Le Pr. Gilles-Eric Séralini est notamment à l'origine d'une étude qui met en avant de sérieux risques pour la santé lors de la consommation de maïs transgénique MON 863, autorisé pour l'alimentation animale et humaine. Il a également mis en avant la toxicité du Roundup sur les cellules embryonnaires humaines.
2- Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le Génie Génétique.

 

[3]Le Professeur Jacques Testart soulignait devant la Mission, lors de son audition précitée, les faibles résultats atteints jusqu'à ce jour et exprimait un fort scepticisme à l'égard de ces thérapies : « Il faudrait montrer la faisabilité de ces thérapies à partir de cellules embryonnaires. Or, à ma connaissance, il y a eu manipulations chez le rat et chez la souris, mais sans rien obtenir de concluant pour le moment, c'est-à-dire que l'on a greffé des cellules issues d'embryons, on les a modifiées, elles se sont implantées dans le tissu et multipliées un peu, et après, apparemment, elles dégénèrent.

En tout cas, cela n'a pas permis de soigner vraiment des individus, des animaux malades. C'est une voie sûrement intéressante. J'observe que ceux qui la défendent le plus sont ceux qui depuis dix ans nous promettent une thérapie génique qui a toujours été un échec. On pourrait m'opposer le cas des « bébés bulles », qui est un cas particulier (...) De toute façon, c'est une forme de thérapie cellulaire in vitro, puisque finalement on leur a greffé leurs propres cellules, ce qui n'a rien à voir avec la guérison de la mucoviscidose ou de la myopathie qui me paraît impossible avec cette technologie.

 

[4] Un monde saturé de produits chimiques à effet hormonal. L’usage courant d’emploi de pesticides en agriculture sont la capacité de perturber le système endocrinien avec comme résultat, avortements, malformation sexuelle, infertilité. Au-delà des effets immédiats les risques à moyen et long terme ne sont pas étudiés. Cette toxicité se traduit pour les hommes par l’infertilité, des anomalies des testicules, malformation du pénis, tumeurs, cancers, maladies neurologiques, troubles de la locomotion etc.

5 le risque qu’un garçon né par ICSI hérite de la stérilité de son père est bien réel.

[6]Le Conseil d’État se prononce contre la révélation de l’identité du donneur en cas d’insémination artificielle avec donneur. Qu’en pensez-vous?

Je suis pour qu’on laisse aux parents le choix de savoir qui est le donneur. Nul n’a pu démontrer une supériorité éthique de l’anonymat du don. Mais en revanche les séquelles psychologiques de cette pratique sont de plus en plus évidentes. Il n’est pas équivalent d’avoir été conçu par l’homme qu’on appelle papa, ou de procéder à d’autres artifices conduisant à nier définitivement la continuité des générations dans laquelle l’homme pourra s’inscrire. En ce sens, l’adoption, qui donne un foyer à un enfant, me paraît plus généreuse que l’IAD (insémination avec donneur) qui fabrique un enfant pour un foyer. Adopter un enfant abandonné est un acte d’amour, concevoir un enfant par un tiers, c’est-à-dire créer délibérément un enfant privé du droit à ses origines, est autrement problématique. Le don de sperme nie la personne du donneur en taisant son nom comme son histoire.C’est la raison pour laquelle vous êtes partisan de l’ICSI – l’injection du spermatozoïde dans l’ovule – dans le cas des hommes stériles ? Une technique très controversée…Là où la fécondation naturelle expose un ovule à 200 millions de spermatozoïdes, l’ICSI introduit un seul spermatozoïde dans chaque ovule disponible. Cette technique permet de pallier les problèmes d’infertilité des hommes qui ne donnent que quelques spermatozoïdes. Certains sont contre, au motif qu’il y aurait risque de donner naissance à des enfants handicapés. Mais des centaines d’enfants sont nés de cette technique, et ils sont parfaitement normaux. Croire comme le pensent certains que c’est le spermatozoïde le plus performant qui gagne la course sur les autres spermatozoïdes et féconde l’ovule relève du fantasme. Du même ordre que de croire que les prix Nobel ne pourraient pas donner naissance à des imbéciles ou des imbéciles faire naître des génies. La nature ne sélectionne pas le spermatozoïde le plus performant. Ce qu’on peut seulement craindre, avec l’ICSI, c’est de faire des enfants qui ressemblent à leurs parents jusque dans la stérilité. (professeur Jacques Testard – Interview donnée à l’Impatient)

 

7l’hypofertilité est un facteur de risque de malformations chromosomiques. Ce risque semble être accru par les techniques de PMA sans que l’on puisse distinguer réellement, dans cet accroissement de la fréquence des malformations après PMA, ce qui revient aux traitements eux-mêmes ou à « l’importance » et à l’ancienneté de l’hypofertilité.

Zhu JL et c oll. : “Infertility, infertility treatment, and congenital malformations : Danish national birth cohort.” Br Med J 2006; 355: 679-81

Chez les enfants uniques nés naturellement de couples hypofertiles, les malformations des systèmes nerveux, digestif et musculo-squelettique étaient plus fréquentes que chez les enfants de couples fertiles. Chez les enfants uniques nés après traitement de l’infertilité, à ces malformations était associée une augmentation de la fréquence des malformations génitales.

Il est également important de noter, qu’il s’agit là de conséquences qui ont fait l’objet de multiples observations, en revanche, nous n’avons aucun recul pour mesurer les éventuelles conséquences à terme sur la vie des individus ainsi conçus et leurs éventuels descendants.

l’hyperstimulation hormonale induit de forts risques de grossesses multiples et peut engendrer des déséquilibres pouvant se traduire par la formation de kystes ovariens et une augmentation du volume des ovaires parfois associée à un épanchement séreux. Le risque cancérigène sur les ovaires, bien que non démontré, n’est pas écarté et impose également un suivi au long cours des femmes traitées.

Voir également « dans la table ronde – les lois de la bioéthique» site AKADEM février 2009, l’intervention du professeur A. Munnich, qui avec juste raison également dénonce comme escroquerie, la vente sur internet des différents tests génétiques.

8 Pour de nombreux médecins, le rapport entre le nombre croissant de maladies génétiques et les demandes de fécondation in-vitro est évident. Les chercheurs ont depuis longtemps démontré que la concentration d’hormones avaient des effets désastreux sur le fœtus. Le Distilbène, considéré comme produit miraculeux et sans inconvénient était administré pour prévenir les fausses couches dans les grossesses à problèmes. Des études contradictoires avaient pourtant démontré que le Distilbène ne prévenait en aucune manière les fausses couches. Lorsque dans les années 70 on commença a dénombré des cancers de l’utérus dans des proportions anormales touchant de très jeunes femmes, ont fit le rapprochement, toutes les mères avaient été traitées au Distilbène. L’hypophasie de l’utérus est également l’une parmi tant d’autres des conséquences liées à la prise de Distilbène, rendant la gestation naturelle impossible. D’autres chercheurs émettent comme hypothèse que ces perturbateurs hormonaux « auraient » une incidence sur les orientations sexuelles des individus.  Un autre produit miracle le DDT, insecticide extrêmement puissant fut largement répandu sur les cultures, administré à des jeunes coqs, ceux-ci avaient des testicules peu développés.

[9] A Chypre, un gynécologue américain d’origine russe, fait venir des charters de femmes russes dans une clinique pour pondre ) destination des demandeuses européennes c’est un circuit clandestin. En Espagne, à Séville se trouve une clinique dans laquelle la plupart des praticiens français qui ont besoin d’ovules utilisent ce réseau… (professeur Jacques Testard)

Les autorités roumaines ont arrêté deux médecins israéliens à Bucarest, qui ont tenté de fuir le pays après avoir été soupçonnés de trafic d'ovules humains, a rapporté la deuxième chaîne de télévision israélienne.
(Guysen.International.News / 2009-07-28 20:43:00 ISRAEL)

10Une étude met en cause les tests menés par Bruxelles sur les OGM
Une étude menée par huit chercheurs internationaux met en cause la fiabilité des tests de l'Autorité européenne de la sécurité alimentaire (Efsa) et de son équivalent américain la FDA pour évaluer les risques sur la santé des OGM et des pesticides, a-t-on appris mercredi.
Il ressort «une importante sous-estimation des signes initiaux de maladies comme des cancers, maladies hormonales, immunitaires, nerveuses ou de la reproduction, entre autres», poursuit le Comité.

L'article signé d'experts français, italiens, néo-zélandais, britanniques et américains est publié sur le site internet de la revue International Journal of biological science, a-t-on appris via un communiqué du Comité de recherche de d'information indépendantes sur le génie génétique (Crii-gen) présidé par l'ancienne ministre Corinne Lepage (Modem) et basé à Caen.

«Les firmes d'OGM agricoles et les commissions d'évaluation négligent systématiquement les effets secondaires des OGM et des pesticides. Ceci est clairement illustré par l'Efsa et l’Usfda qui ont évalué les OGM tant controversé du maïs MON 863 ou MON 810», résume le Crii-gen. Il ressort «une importante sous-estimation des signes initiaux de maladies comme des cancers, maladies hormonales, immunitaires, nerveuses ou de la reproduction, entre autres», poursuit le Comité.

«Nous réclamons la publication systématique des résultats de ces tests que nous n'avons pu obtenir qu'au cas par cas en saisissant la justice», a précisé à l'Afp Gilles-Eric Seralini, un des huit auteurs de l'article qui enseigne à l'université de Caen et préside le conseil scientifique du Crii-gen. «Les crises sanitaires pourraient s'avérer plus importantes que les crises financières internationales par manque de transparence des autorités de contrôle», conclut le Crii-gen. Vendredi, la France a rejeté les conclusions de l'Efsa jugeant le MON810 sans risques.

Source : http://www.terre-net.fr/production/phytosanitaire/article-etude-test-bruxelles-ogm-sante-mon810-216-57167.html

11 27 janvier 2000 - D'ici quelques mois, un juge de l'Iowa décidera si le gouvernement américain doit appliquer des critères plus élevés avant d'autoriser la mise en marché d'aliments génétiquement modifiés et si les compagnies agro-alimentaires devront être obligées d'identifier clairement les aliments contenant des organismes génétiquement modifiés (OGM).
La poursuite déposée par M. Steven Druker, un juif pratiquant de Fairfield (Iowa), bénéficie non seulement de l'appui de sa communauté mais aussi de celui de catholiques, de protestants, de musulmans, d'organismes de défense de consommateurs et de scientifiques préoccupés par l'impact des OGM sur la santé humaine. En fait, la poursuite allègue que les organismes de
régulation américains, dont la Food and Drug Administration, enfreignent le droit de pratique religieuse protégé par la Constitution américaine en ne disant pas aux consommateurs si les aliments contiennent ou non des OGM. Selon le point de vue de la religion juive orthodoxe, le transfert de gènes d'une espèce à l'autre détruit la qualité cachère d'un aliment et attaque même l'intégrité des espèces, un principe inscrit dans les lois religieuses. (info@biointegrity.org -  www.biointegrity.org)

 

Le 24 juin 1999 « Alliance for Bio-Integrity et al dépose une plainte devant « United States district court » avec le témoignage du Rabbin Alan Green qui s’exprime ainsi ;

Je suis le Rabbin Alan Green, j’habite 58 Vanier Drive, Winnipeg , Manitoba Canada. Je suis le Rabbin de la Beth Israël Synagogue à Winnipeg… je consomme des tomates, pommes de terre, produits à base de soja, citronnade, papaye, radis, colza, végétaux et des produits contenant ces ingrédients….  Les lois concernant l’alimentation casher, reposent sur la Torah, elles sont un aspect qui est à la base de ma vie religieuse

 Ces lois dirigent mes choix, notamment dans la préparation et la consommation de mon alimentation. Ils interdisent spécifiquement les certains types de produits alimentaires, des additifs alimentaires et des ingrédients, y compris ces substances contenant des insectes et certains types d'animaux prohibés par nos lois religieuses. Les substances produites à l’aide d’OGM avec l’introduction de gènes d’espèces interdites par nos lois religieuses  interdits sont inacceptables. Lorsque de tels gènes sont insérés dans l'ADN d'un organisme normalement casher deviennent de ce fait des produits non cacher et que cette façon de procéder est spirituellement inacceptable.

Il a été également porté à ma connaissance que des produits alimentaires que des végétaux manipulés contiennent des gènes d’insectes et que des chercheurs  pensent y introduire des gènes humains.

En raison du fait que la FDA n'exige pas l’obligation d’étiqueter les produits ainsi mis sur le marché, nous ne pouvons en connaître leur exacte composition.  Je suis donc contraint à éviter toutes préparations  alimentaires industrielles, même si ces produits ne contiennent apparemment pas de gènes d’espèces interdites.  

… les actes touchant l’hybridation sont interdits aux juifs, alors que la consommation de certains produits issus de l’hybridation peuvent être autorisés à la consommation. Cependant certains rabbins, sont d’un autre avis et considère que toute forme d’hybridation est un mélange d’énergies incompatibles et que les produits issus de tels mélanges contiennent une énergie corrompue.

La loi juive reconnaît explicitement que l'alimentation peut dans plusieurs cas être entachée d’une l'énergie spirituelle négative. Les lois diététiques prescrites ont pour objectif de permettre aux Israélites de maintenir une qualité de  vie sainte. Beaucoup de rabbins ont vu dans les catégories interdites qui touchent à l’alimentation une forme d’énergie spirituelle négative qui ne peut pas être élevée même par les bénédictions. Leur opinion est  que si les enfants d'Israël mangent de tels produits alimentaires, leur énergie spirituelle en est dégradée.

Certains de ces produits alimentaires interdits le sont en raison du fait qu'ils proviennent d'une espèce non casher. Plusieurs autres catégories impliquent les produits alimentaires qui sont dans eux acceptables, mais deviennent dégradés par des modifications incorrectes. Par exemple, si un animal casher est incorrectement abattu, sa viande est rendue non casher.

De mon avis, les OGM sont des modifications pernicieuses qui visent à des modifications structurelles. Je crois que lorsque les frontières des espèces sont modifiées dans une mesure extrême afin de produire de nouveaux organismes alimentaires, ces organismes eux-mêmes sont spirituellement pollués et leur énergie négative imprègne le consommateur. Je crois en outre, que l’emploi de telles technologies qui modifient l’ADN et qui sont actuellement utilisées dans la production alimentaire constituent une rupture extrême de ces frontières naturelles et que ces produits sont imprégnés d'une énergie spirituellement dégradée et est transférée avec eux dans d'autres produits alimentaires dans lesquels ils font intégralement partie.

Je crois que cette position est conforme à la substance et à l'esprit de la loi juive comme énoncé par beaucoup de grands rabbins, y compris par le Rabbin Moïse Ben Nachman (Nachmanide), qui nous enseigne que lorsque nous mélangeons les espèces nous causons une rupture profonde dans le tissu subtil de nature.

Je crois que les OGM en raison de l’altération profonde qu’elle occasionne  dépasse de loin toutes les autres méthodes connues jusqu’alors. Aucune autre technique, ne permet le mélange  de gènes d’espèces totalement différentes….

Alors que les autres formes d’hybridation ne peuvent produire un tel degré de négativité spirituelle dans les produits dont ils sont issus, je crois que la technologie  qui vise à la modification de l’ADN le fait de manière évidente. Donc, en conséquence de quoi, afin de me conformer aux principes religieux juifs, je me sens obligé d’éviter la consommation des produits issus de cette technologie radicale.

 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 13:46

Un mystérieux institut des cerveaux à Moscou

                                                           

Après la pérestroika et la chute du communisme plusieurs institutions de l'ex-URSS restent encore pour les responsables occidentaux l’objet d'une grande énigme. C'est le cas de l'institut du cerveau qui se trouve à Moscou. Tous les travaux de l'institut sont confidentiels et sévèrement contrôlés, l’accès aux étrangers est strictement contrôlé. Les recherches sont considérées comme top secret. Aucun journaliste ou historien des sciences n’a autorisation de pénétrer dans les lieux pour consulter les archives de cette institution phare dont l’origine remonte à l'époque de la grandeur de la science soviétique.

 

Objectif, démontrer la supériorité de la conception matérialiste du monde - faire un homme supérieur aux ordres et au service du Parti !

 

Tout a débuté en 1925, lorsque le pouvoir a décidé de créer pas moins de trois laboratoires afin  d’étudier le cerveau de Lénine. Ces laboratoires ont été par la suite réunis dans une nouvelle structure appelée "Institut Soviétique du Cerveau. Au cours des années vingt et trente la presse soviétique aux ordres du pouvoir a publié et à couvert d’éloges les travaux de cet institut. Le message était clair et devait faire état de l'avance de la science soviétique. Ce discours devait également démontrer la supériorité et la victoire de la conception matérialiste du monde. Le but des soviétiques était de démontrer en s’appuyant sur les recherches que le génie humain reposait sur des bases exclusivement  matérielles ; celles-ci avaient également pour objectif de trouver l'explication physiologique et anatomique de toutes les réactions humaines. Cet institut ne devait pas se contenter de faire de la science théorique, il avait l’obligation de trouver des applications pratiques au matérialisme dialectique censé être la base de toute loi naturelle. L’orientation donnée aux recherches devait ouvrir la voie à la création du nouvel homme soviétique. Un homme supérieur, un génie au service et aux ordres du parti.

 

Des recherches tenues secrètes

 

Dès les années trente les recherches effectuées dans les laboratoires de l’institut ont de plus en plus été tenues secrètes. La collection de cerveaux des dirigeants communistes ont augmenté d’année en année. Bien sûr, et c’est une évidence le cerveau de Lénine ne pouvait souffrir d’aucune comparaison, il devait apporter la preuve qu’il ne pouvait appartenir qu’à un génie d’exception. La raison est facilement compréhensible, dans le cas contraire cela aurait entraîner une catastrophe pour la cause du prolétariat à un niveau international. Les camarades communistes qui avaient en charge la sécurité de l’information ont sagement préféré écarter une situation qu’ils maîtriseraient mal. Ils ont évité que leur discours se prête à de malveillantes réfutations. Ils ont alors tout simplement décidé de rendre secrètes les recherches du laboratoire sur les cerveaux des  génies soviétiques. L'institut est toujours considéré parmi les meilleurs de ceux que comptaient l’ex URSS. Il est bien équipé, les chercheurs ont un excellent niveau, bon nombre d’entre eux ont fait des stages en France et en Allemagne. Les méthodes utilisées sont celles qui ont été mises au point par le Dr. Oscar Vogt, un neurologiste allemand qui a travaillé en collaboration étroite avec les chercheurs de l'institut. Ce chercheur étranger a eu le rare privilège non seulement de voir le cerveau de Lénine, il a eu également l’insigne honneur de pouvoir l’étudier !

 

  Des cerveaux de Nobel et d’écrivains

 

Parmi les cerveaux célèbres mis à disposition de l'institut, indépendamment de ceux des dirigeants soviétiques, dont celui de Kirov assassiné en 1934, on peut trouver ceux de savants de réputation internationale. Le laboratoire possède celui de Pavlov prix Nobel de médecine, de Ciolkowski, pionnier des constructions aérospatiales, de  Mitchourin considéré comme un génie en sciences biologiques, celui des prix Nobel de physique Landau et récemment celui de Sacharov. Il dispose également des cerveaux  d’écrivains tels Maiakovski, Gorki, Bielyj. Le pouvoir soviétique, ne s’est jamais soucié des dernières volontés des individus et n’a jamais demandé de quelconques autorisations préalables. Rares sont ceux qui, comme Andriei Sacharov ont donné leur accord de leur vivant "à la science soviétique" pour disposer  de leur cerveau après leur mort

Les résultats des recherches ont bien entendu été dans le sens attendu par la nomenclatura, par exemple le cerveau de Maiakowski est considéré "plus complexe que les autres". Mais bien sur cela va de soi, toutefois bien moins que celui de Lénine. Dans les années trente une note en ce sens a été adressée à Staline. Le Directeur de l'institut déclara que les recherches sur le cerveau de Lénine étaient enfin terminées après dix ans d’analyses, le génie de cet homme d’exception avait été mis en évidence de manière irréfutable grâce à la supériorité de la science soviétique.

Les recherches dans cette voie se poursuivirent (et se poursuivent probablement encore). Les chercheurs de l’institut avaient la ferme conviction que les traits psychologiques de l'homme sont reflétés dans l'anatomie de son cerveau. Il suffit de comparer et de trouver ce qui fait la différence.

 

Comment a été découvert le pot aux roses ?

 

Tout récemment une partie des mystères qui entouraient les recherches de l'Institut a été par le plus grand hasard partiellement levée. Cette découverte nous la devons non à des spécialistes de l'histoire des sciences, mais à Mme le professeur M. Spivak qui préparait la biographie de quelques écrivains dont celle de Bielyj. Elle s'adressa à l'Institut du Cerveau pour avoir un complément de documentation sur cet écrivain afin de compléter ses travaux. L'institut refusa de donner de quelconques informations et expliqua dans sa réponse qu'il ne disposait d'aucune archive sur ce sujet. La chance sourit au  professeur Spivak et le hasard fit qu’elle fut contactée par la famille du chercheur qui, quelques dizaines d’années auparavant, avait étudié le cerveau de Bielyj. Ce dernier avait conservé la copie de l’intégralité du dossier chez lui. Ainsi le professeur Spivac a pu avoir accès à des documents biographiques de grande valeur puisque les cerveaux étaient toujours accompagnés de dossiers très complets sur les activités des célébrités durant leur vivant.

Les journalistes russes eurent vent de l’affaire et s’en emparèrent. Les articles tournèrent en dérision les activités de l’Institut et certains eurent même l’outrecuidance d’écrire, que les chercheurs n’avaient pas réussi à élucider le mystère de la physiologie du génie de Lénine, pour la simple et bonne raison, que l’héritage qu’il avait laissé n’avait rien de génial. C’est probablement la seule information crédible sur les travaux de l'Institut du Cerveau à Moscou. On peut toutefois se poser la question et se demander pourquoi après l’écroulement de l’empire soviétique les russes font encore une affaire d’état une ancienne connerie pseudo-scientifique ?

Tiens pour terminer... on ne veut tout de même pas leur faire de peine en les nommant, mais quelques noms célèbres en France proches du parti communiste ont cautionné et participé à cette fumisterie.

 

    Piotr Daszkiewicz

Partager cet article
Repost0
17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 17:01

Celui qui méprise sa vie dispose de la tienne

Sénèque

 

Terrorisme, les armes du futur !

Alexander Brince

 

 Va-t-on assister à la prolifération des armes biologiques

 

Il y a une trentaine d’années un étudiant américain avait choisi comme sujet de thèse : Comment produire une bombe atomique dans un petit atelier de bricolage. Cet étudiant réussit alors à démontrer qu’il était possible de fabriquer une arme nucléaire, en utilisant les informations et les articles disponibles aux USA. A l’époque ce mémoire fit un grand bruit. Il a servi de base à un grand nombre de déclarations sur la prolifération de l’armement nucléaire et la possibilité de l’apparition d’une nouvelle forme de terrorisme.

 

 La recherche d’effets médiatiques

 

L'attaque du commando suicide sur les bâtiments publics aux Etas-Unis a causé la mort de plusieurs milliers de personnes. L’objectif recherché est une action antidémocratique, anti occidentale, qui soit très spectaculaire et médiatique. Il est également possible d’envisager que dans le futur des groupes terroristes optent pour des opérations moins médiatiques, moins spectaculaires en apparence, beaucoup plus efficaces sur le long terme. Quelle est la place du terrorisme biologique et de quels moyens disposons-nous pour y faire face ?

 

Un aspect utilitaire des OGM échappe à nos médias !

 

Les OGM dans l’agro-alimentaire suscitent beaucoup de controverse, les consommateurs européens à juste raison sont peu enclins à les voir arriver dans leur alimentation. On parle beaucoup moins, et c’est regrettable, de leur utilisation dans l'armement biologique.  Pourtant le danger n’est pas purement hypothétique, il est bien présent. L’attaque avec des armes biologiques est différente, difficile à déterminer avec certitude. Là, pas question de voir des tours en flammes, des personnes prisonnières qui se précipitent dans le vide, des pompiers héros applaudi par des foules en pleurs. Les seuls indices auxquels nous auront accès, seront de froides statistiques  discutées par d’éminents spécialistes. De plus, en ce domaine nos sensibilités se sont émoussées avec l’apparition de fréquents problèmes de pollution environnementale, de nouvelles maladies (vaches folles - Sida) et la réapparition d’anciennes que l’on croyait éradiquées.  Ce n’est un secret pour personne que la variole ou la grippe espagnole peuvent devenir les agents efficaces de chantage entre les mains de groupes de pression et devenir ainsi des armes redoutables.

Ce que le grand public ignore, c’est qu’il est nettement plus facile d’obtenir des bactéries pathogènes résistantes à tous les remèdes actuellement disponibles, que des plantes génétiquement modifiées. Tous les spécialistes savent que manipuler génétiquement des bactéries n’offre guère de difficultés. Le coût est faible et aujourd'hui ce savoir faire est à la portée de n’importe quel laboratoire.  N'importe quel groupe terroriste est à même de se procurer un équipement complet et avoir à disposition un arsenal suffisant pour assassiner des centaines voire  des milliers de personnes, sans grand risque d’être repérés. Il est même possible de faire de substantielles économies en achetant ce type d’armement prêt à l’emploi, chez les trafiquants d’armes de l'ex URSS.

 

Les victimes ciblées

 

Il est même possible de cibler les victimes. Il y a une quarantaine d’années à la suite d’une « panne malencontreuse » dans une usine de vaccins comme les appelaient pudiquement alors les communistes leurs centres de recherche et de production d’armes biologiques, des décès survinrent et frappèrent des hommes qui travaillaient sur le site. Ils étaient âgés de 16 à 50 ans.

Que la résistance de ces organismes passent dans la nature et infeste d’autres organismes ? Ce n’est pas ce qui va arrêter les candidats au terrorisme. Le seul problème qu’ils ont à résoudre, c'est d’arriver donner à leur action une ampleur médiatique suffisante pour créer des climats de panique.  De tels actes seront nettement moins spectaculaires que le piqué en direct d’un avion de ligne sur un building. Scénario catastrophe ? Ce n'est pas le pire ; il en existe d’autres,  nous pouvons facilement imaginer  rendre pathogène voire mortelle d’innocentes bactéries utilisées communément pour...la fermentation laitière. Chaque fromage, chaque verre de lait peut  contenir des toxines redoutables. Ne plus boire du lait ? aucune importance, on peut atteindre le même objectif avec les bactéries de l'eau ou de l'air.

 

La protection ?

 

Quelles sont nos possibilités de défense contre de telles menaces ? Avons-nous des réponses ? Parmi les risques qui touchent aux OGM, les producteurs redoutent le détournement de cette technologie par les pays pauvres. Ce que craignent les producteurs occidentaux c’est de voir les pays pauvres piller  la biotechnologie occidentale sans bourse déliée. En se référant aux bases de données médicales, on constate  que nos moyens de faire face à des agents de guerre biologique ordinaires et bien connus depuis des décennies sont peu fiables. Parmi ceux-ci nous trouvons Pasturella tularensis, responsable de pneumonie grave, souvent mortelle, la botuline, substance d'origine bactérienne redoutable était déjà connue pendant la Première Guerre Mondiale. Cette toxine tout a fait naturelle, est l’une des plus puissantes. Ces effets peuvent être dévastateurs. Autrefois, la contamination se faisait principalement après la consommation de charcuterie avariée. Elle peut être dispersée à l’aide d’aérosols ou contaminer l'eau. Bacillus anthracis, l’agent de l'anthrax, qui à, il y a quelques années frappé les USA, est responsable de pathologies graves, n'importe quel spécialiste en microbiologie peut en produire en quelques jours avec un budget insignifiant. Les bactéries du genre Yersinia,  posent toujours à l'Institut Pasteur un problème puisqu’il ne parvient pas à mettre à jour leur systématique. Elles n’offrent pas de difficulté de production.

Il n'est pas nécessaire de disposer d’une infrastructure complexe, de logistique d’avions pour  contaminer une source d'eau potable, il suffit ...lâcher quelques moustiques porteurs de maladie. Les micro-organismes peuvent  ensuite se reproduire.

 

Les moyens médicaux ?

 

La médecine est-elle à même de nous protéger contre ces fléaux ? Ni les vaccins ni les antibiotiques connus ne sont d’une réelle efficacité. L’anthrax, est source de très nombreux problèmes souvent insolubles, le traitement est aléatoire.  Il est difficile de prouver l'efficacité des vaccins, lorsque l’on sait qu’il existe des mutants de Bacillus anthracis. Les exemples de l’impuissance scientifique abondent. Les tentatives pour tenter de contrôler schistosomias, qui est naturellement présent au Venezuela, ne sont guère encourageantes. Après des dizaines d’années de recherche, de nombreux programmes internationaux et les millions de pétrodollars investis, aucune maîtrise de cette maladie n’a pu être obtenue. Seules les déclarations officielles ont  changé, les communiqués tentent de nous faire croire que schistosomias est largement moins présent et que l’incidence de la maladie a largement diminué. Si vous allez sur place, vous constaterez qu’il a quelques raisons de mettre en doute ces rapports. Le Venezuela est un pays qui a fait un grand effort pour combattre ces maux. MANTIS, le premier « an Portable Analyte Identification System » permet  grâce à un biocapteur optique de détecter SEB (entérotoxine de staphylocoque), particulièrement dangereuse (et utilisée comme armement biologique) offre l'opportunité de...constater que cette toxine est plus fréquente que d'habitude. Ainsi, si nous nous dotons de ce merveilleux appareil, nous aurons la chance en cas de contamination de pouvoir discerner si nous sommes les victimes d'un attentat terroriste ou d'une " intoxication rare mais connue".

Et l'armée disposent-elle de moyens pour répondre à ce problème. Voici ce que propose, les armées américaine et russe qui disposent de budgets énormes pour tenter de faire front à des attaques par aérosols biologiquement actifs :

En premier lieu détecter l’aérosol par laser et ensuite...faire usage du masque destiné à vous protéger. Question, pendant combien de temps peut-on vivre avec un masque ? Et les civils, à quel moment en auront-ils à disposition, sera-t-on en mesure de satisfaire toute la population ? et combien au préalable compterons-nous de victimes ? Est-il utile de rappeler qu’une attaque terroriste biologique, comme de nombreuses maladies peut se manifester après plusieurs semaines d’incubation. Note optimiste, il semble (sous toutes réserves) que les masques de l'armée américaine modèle M17/M40 soient les plus efficaces.

Même les recherches qui touchent uniquement à la défense contre ces agents sont très problématiques. Les chercheurs américains sont les seuls à en discuter, très souvent ils refusent de participer à ce genre de travaux. Ils évoquent la toxicité des agents utilisés sur des cobayes "volontaires" qui n’ont que des connaissances vagues des risques. Ils évoquent les effets secondaires, de perdre tout contrôle et de laisser filer ces vilaines bactéries dans la nature. Alors que faire ?

Vous pensez être impuissants ? Peut-être pas, commençons par rejeter toute complicité même tacite envers toute forme de terrorisme. Le prix que nous risquons de payer pour une politique myope qui considérerait que nous ne sommes pas tous concernés est beaucoup trop élevé pour que nous l’acceptions.

  Alexander Brince

 

Les accords internationaux pour limiter l’emploi des substances toxiques ne datent pas d’hier. L’emploi de l’ypérite durant la guerre 14-18 violait les déclarations de Bruxelles de 1874 et celles de La Haye de 1899. Ces interdictions ont été par la suite en raison de l’apparition de nouvelles substances renforcées. Différents protocoles ont vu le jour interdisant les gaz asphyxiants et l’utilisation d’armes bactériologiques. La Biological Weapons Convention de 1972 interdit, la recherche, la production leur détention et a exigé la destruction des stocks. Toutes ces mesures ont nullement empêché les différents pays de poursuivre dans cette voie. Ainsi les recherches sur les programmes d’armes biologiques à des fins défensives ont continué, afin de produire en fonction des nouvelles technologies des moyens « de défense » parfaitement adaptés à l’objectif visé. On trouve parmi ceux-ci, la tularémie, le charbon, la fièvre de Queensland, l’encéphalite, la grippe, la dysenterie, le typhus, la peste, la variole etc. Dans le rapport publié en 1970 intitulé : Santé publique et armes chimiques et biologiques, l’OMS a répertorié une soixantaine de micro-organismes sources de pathologies létales ou incapacitantes. Cette liste ne cesse de s’accroître  avec le développement de la biotechnologie. Il est devenu possible de créer artificiellement de nouveaux agents pathogènes ou tout simplement de modifier les propriétés immunogènes d’une bactérie tout en conservant son pouvoir pathogène. On peut également conférer à un micro-organisme inoffensif un pouvoir pathogène. Cela demande, un peu plus de travail, l’appareillage est un peu plus sophistiqué, la documentation est disponible et le matériel peut même être acheté à crédit ! Il est également possible de produire des bactéries et virus qui séparément sont totalement inoffensifs et qui deviennent pathogènes lorsqu’ils sont réunis. Il en va de même pour les armes chimiques deux agents chimiques qui seuls n’ont peu ou pas de toxicité peuvent se transformer en une arme extrêmement puissante et dévastatrice lorsqu’ils se mélangent. C’est le cas du Sarin. Il est important de souligner que les agents chimiques employés comme arme sont proches des pesticides utilisés dans l’agriculture !

L’utilisation d’armes biologiques est difficile à démontrer. Au Vietman, pendant le conflit soviéto-américain, l’affaire des pluies jaunes en est l’illustration. On n’a jamais pu savoir si les pluies qui ont provoqué des dégâts épouvantables, étaient dues réellement à l’arme B mise au point par les soviétiques, ou s’il s’agissait d’un phénomène naturel.

D'après les révélations de l’expert britannique Simon Reeve, les membres d'un groupe terroriste Al Kajde originaire d'Albanie ont réussi à se procurer des souches de l'anthrax et de la botuline. Apparemment, elles proviendraient de Brno ville de République Tchèque. Le prix payé pour ces armes biologiques serait de huit mille dollars pour chaque "dose". Le ministre des affaires étrangères de la République Tchèque a reconnu, que la Tchécoslovaquie a produit ces toxines à des fins militaires pendant la période communiste, le stock aurait été détruit après la chute du communisme. Cette déclaration est sans le moindre doute exacte, mais il n'est pas certain qu'une partie du stock "ne soit pas passée entre des mains privées" avant que l'opposition démocratique n’arrive au pouvoir. Cette information n’est pas nouvelle puisqu’en 1994 et 1998, des terroristes ont été soupçonnés d’acheter de l'armement biologique en République Tchèque. Ce pays autrefois sous contrôle communiste serait une pays plaque tournante de soutien aux terroristes. Les autorités tchèques enquêtent sur la possibilité de l'existence d’armement biologique postcomunniste vendu au marché noir.

 

Les précurseurs

 

Peu de publications disponibles traitent de travaux sur l’application de la recherche bactériologique à des fins militaires. « La guerre bactériologique, les secrets des expérimentations japonaises » est l’un des rares ouvrages à en parler. Cette affaire a été découverte par le plus grand des hasards, lors d’achat de vieux papiers chez un antiquaire, dans le quartier de Kandu à Tokyo.  Ils provenaient d’un officier de l’Unité 731 de l’Armée Impériale. L’acheteur, un étudiant, découvrit que ce qu’il avait sous les yeux était le résultat d’expérimentations sur l’homme d’armement biologique. L’affaire eu beaucoup de mal à être présentée à la télévision japonaise, les nombreux chercheurs de ce pays impliqués dans des opérations douteuses ont toujours refusé d’être tenus pour responsables de crimes contre l’humanité. Certains ont même vendu après la seconde guerre leur savoir faire aux laboratoires américains. Toujours est-il que cette expérimentation en Mandchourie est des plus instructives. Il s’agit de travaux effectués sur la dispersion d’agents bactériologiques. Bien que les japonais travaillaient à l’époque sur des pathologies nouvelles (la fièvre de Sango), leur champ d’investigation alors était la peste. Avec cette maladie, il est possible d’en dissimuler l’origine, ce qui évacue le problème de la responsabilité.

Les bactériologistes nippons ont calculé qu’une puce avale normalement 5000 bacilles de peste en une seule absorption de sang d’un rat. Les micro-organismes continuent à se développer dans le corps de la puce et qu’une seule de ses piqûres devient une arme redoutable. Les japonais avaient donc construit la bombe « UJI », qui contenait la bagatelle de trente mille puces, après avoir étudié soigneusement les conditions de survie de ces gentils insectes. 80% des puces conserveraient leur capacité de contamination après leur transport et leur libération dans la nature. L’armée japonaise avait projetée de bloquer les pistes d’envols et de contaminer l’armée américaine. Le projet n’a pas abouti, un sous-marin américain a envoyé par le fond, le bateau qui transportait les puces traitées. Cette petite histoire date de la seconde guerre, soixante ans se sont écoulés et depuis nos techniques se sont considérablement améliorées. 

 

Le CIPRO, a été un médicament des plus recherchés.

 

De nombreuses pharmacies des Etats-Unis ont été en rupture de stock de CIPRO et le réapprovisionnement a été difficile, lors de l’apparition des premiers cas d’anthrax aux USA. Les commandes n’ont put être satisfaites qu'après plusieurs jours d'attente. Le CIPRO est un antibiotique qui, par précaution est présent actuellement dans toutes les pharmacies des ambassades américaines. Mais de quoi s'agit-il ?

Le CIPRO où ciprofloxacine est un antibiotique relativement nouveau. D'après les spécialistes c'est l’un des rares médicaments efficaces (à condition qu’un diagnostic correct et rapide ait put être fait) pour traiter l'anthrax.

Première inquiétude. Le CIPRO est utilisé avec succès, c'est un antibiotique relativement récent et les souches de bactéries "réagissent" bien. Rappelons que l’un des plus grands problèmes que pose l'antibiothérapie c'est l’apparition rapide de souches résistantes. Les chercheurs espagnols ont déjà détecté des souches de bactéries Escherichia coli (cette bactérie est utilisée habituellement "comme cobaye" dans les recherches bactériologiques) résistantes au CIPRO. Cette résistance à de quoi préoccuper chercheurs et thérapeutes puisqu’elle va se propager rapidement et anéantir ou au moins fortement diminuer l'efficacité du CIPRO.

Deuxième inquiétude. Nous savons très peu de chose sur la réaction de l'organisme receveur à ce médicament, notamment de son action conjointe avec d'autres substances. Pourtant les recherches démontrent que tels effets secondaires existent notamment si le  CIPRO est prescrit aux patients qui prennent de la méthadone, warfarine, didanosine etc. Par ailleurs, les recherches sur les interférences sont toujours très rares.

Enfin nous ne savons que très peu de chose sur la toxicité et les effets secondaires du CIPRO. Pourtant les chercheurs grecs ont observé des cas de toxicité cardiaque après utilisation de ce produit.  Les médecins américains ont constaté l’apparition de cécité chez certains patients traités avec le CIPRO. Les expériences faites par une équipe française montrent que cet antibiotique altère la mitose et le cycle cellulaire. Les hôpitaux de Louisiane font état de sa néphrotoxicité. Des biologistes de plusieurs grandes universités américaines émettent l’hypothèse qu’en raison de son action sur les enzymes hépatiques le CIPRO serait cancérogène et pourrait induire des cancers du foie.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 15:08

Rester jeune éternellement !

peut-on enfin  faire la nique au temps ?

un petit éventail de ce que nous propose l’arsenal thérapeutique....

Réparer l’usure du Temps

Depuis l’aube des temps, l’homme est hanté par son vieillissement et la décrépitude qui le guette inéluctablement. La recherche de moyens, de remèdes miraculeux pour retarder, conserver ou mieux encore retrouver sa jeunesse a fait parallèlement  rêver le bon populo... et la fortune des charlatans.

Buffon  ne s’y trompait pas, puisque sur ce sujet, il s’exprimait ainsi : les moyens proposés pour rajeunir ou immortaliser le corps sont tout au moins aussi chimériques, que la fontaine de jouvence est fabuleuse.

 

Combattre les effets du temps n’est pas chose facile, à ce jour, la pilule miracle fait toujours recette... le bonheur des laboratoires et de leur tiroir caisse. Etre jeune a son prix, on vous vante la petite pilule miraculeuse qui va vous faire retrouver ou conserver éternellement votre jeunesse. Qu’en est-il réellement ? que peuvent nous apporter toutes ces nouvelles substances. Pour ce faire, nous sommes allés sur les bases de données scientifiques pour  savoir ce qu’il en était. 

Au cours de ces dernières décennies, bon nombre de théories accompagnées de traitements adéquats ont vu le jour, tous aussi prometteurs les uns que les autres, hélas, qu’il s’agisse du traitement du Dr Aslan, de Voronof, de Niehans qui proposait un traitement à base de cellules fraîches, de placenta etc. aucun n’a su tenir ses promesses.

Pour prévenir ces risques, de nombreux programmes tournent autour de la supplémentation alimentaire par hormones.

 

Et les consommateurs ? satisfaits dans la majorité des cas !

 

La complémentation alimentaire est sur la lice, des produits miraculeux vous allez en trouver dans tous les rayons parapharmacies des grandes surfaces... ça marche, ça marche même très bien. Nous voulons parler du commerce bien entendu. Le reste, c’est autre chose. De toutes façons le client en a pour son argent, puisque lorsque vous interrogez l’utilisateur, il est toujours satisfait.

Les États-Unis sont à la pointe, les nouvelles méthodes se succèdent ou se complètent à un rythme effréné. La mélatonine a eu son heure de gloire et connaît toujours un succès commercial qu’essaient de lui ravir de nouveaux produits.. tous aussi miraculeux.  Un ouvrage en a fait la promotion (traduit de l’américain) avec un titre on ne peut plus racoleur  «Le miracle de la mélatonine», paru dans la collection Réponses chez Robert Laffont. Il est l’œuvre de deux éminents chercheurs, Walter Pierpaoli (qui dirige un laboratoire de recherche à Ancône et fait des conférences sur le vieillissement et le cancer) et William Regelson (qui est professeur de médecine, spécialiste en oncologie, microbiologie et techniques médicales). Avec deux pontes de cet acabit, nous aurions de quoi être rassuré. Dans leur ouvrage, extrêmement bien fait, ces éminents chercheurs nous vantent les mérites de cette hormone qu’est  la mélatonine que nous fabriquons pendant une période de notre vie par l’intermédiaire de la glande pinéale.

Ils se proposent - lorsque celle-ci commence à faire défaut - d’où le début de notre vieillissement, que nous la remplacions par de la mélatonine de synthèse.

Pour prouver les bienfaits de cette substance synthétique, ils se sont livrés à de nombreuses  expérimentations animales, et tous leurs tests se sont à leurs dires révélés concluants, positifs. Rien que des avantages pas de contre-indication. Leur démarche est de faire connaître leurs travaux, afin de mettre à la portée de tous de la mélatonine de synthèse à un prix dérisoire, de façon à ce que nous vivions jeunes et débarrassés des maux qui peuvent nous frapper, lorsque nous prenons de l’âge. Hélas, ce n’est pas aussi simple que cela, en effet, les systèmes de fonctionnement de notre corps sont forts complexes, et il ne suffit pas - loin s’en faut - d’ajouter une substance, qui nous fait apparemment défaut, pour combler le déficit.

 

    Mélatonine petite mise au point  

 

Dès sa découverte par Aaron Lerner en 1969, la mélatonine intéresse de nombreux chercheurs. Ceux-ci s'accordent pour dire que cette hormone, produite surtout par la glande pinéale, joue un rôle clé dans plusieurs processus métaboliques. Elle semble être responsable de la régulation des rythmes biologiques, nous donne la capacité de nous adapter aux différences saisonnières, ainsi que de différencier le jour de la nuit.

Dès la fin du XIXe siècle, on sait que les tumeurs de la glande pinéale des enfants engendrent l'hypogonadisme et la puberté précoce. Cette observation a permis de proposer une hypothèse sur le rôle primordial de la sécrétion de mélatonine dans la reproduction. On a constaté qu'une concentration anormale de mélatonine favorise certaines pathologies mentales ainsi que la maladie de Parkinson. Certains chercheurs supposent qu'elle est le régulateur des régulateurs, c'est-à-dire qu'elle a la capacité d'agir sur plusieurs hormones.

Tous ces résultats et ces hypothèses ont incité les laboratoires à mettre sur le marché la mélatonine à des fins médicales, tout d'abord dans les cas de pathologies graves, pour lesquelles il n'y avait pas de possibilités de traitement connu. L’action de la mélatonine est beaucoup moins efficace que ce que l'on avait préalablement supposé et espéré.

Des équipes de scientifiques japonais et américains, sous la direction du Dr Mory (de l'université de Tokyo) et du Dr Cohen (de New York), n'ont jamais réussi à renouveler les résultats positifs dans le traitement des cancers obtenus par les laboratoires, "promoteurs" de la mélatonine. Le seul point sur lequel les chercheurs soient d'accord, c'est que cette substance reste énigmatique et que, du fait de son importance dans les processus de régulation, il faut l'utiliser avec la plus extrême prudence. Les expériences effectuées sur les animaux démontrent sa puissance. Une dose de 10 µg (dix millionièmes de gramme) a été suffisante pour modifier le système reproductif.

Il ne faut toutefois pas oublier que les informations sur cette hormone sont souvent contradictoires. On sait, par exemple, qu'elle a son importance dans le métabolisme des sucres. Mais certains chercheurs sont "moins optimistes" que d'autres. Attkins et Matty démontrent expérimentalement sa capacité à diminuer considérablement la sécrétion de l'insuline. Elle peut donc avoir une influence dans la genèse du diabète.

Les variations du taux de mélatonine sont caractéristiques lors de la menstruation (ce taux est en général plus important dans la période qui précède et celle qui suit les règles). De par ce simple fait, il est clair qu'un traitement à base de mélatonine va modifier le cycle menstruel avec toutes les conséquences que cette dérégulation peut occasionner. Son utilisation devrait donc se limiter à des cas bien définis.

Aucun laboratoire de recherche n'a réussi jusqu'à présent à démontrer son action rajeunissante. Il est important de souligner que la dégénérescence du système hormonal, qui se trouve liée au processus du vieillissement, est probablement le résultat de la chute du nombre de récepteurs cellulaires (sites où se fixent les hormones) et non de la diminution de capacité que possède l'organisme à synthétiser les  hormones.

De plus, de nombreuses recherches confirment que plusieurs facteurs, tels que les drogues, l'alcool, ou les calmants, modifient la sécrétion de mélatonine naturellement produite par notre organisme.

 

La DHEA

 

N’est délivrée maintenant que sur ordonnance. Cette hormone appelée déhydropiandrostérone (DHEA), bénéficie d’un engouement particulier qui échappe à toute logique. Derrière, il a tout un discours qui se transmet de bouche à oreilles. Cela à tout de la rumeur.   Les chercheurs qui ont mis au point cette substance, il faut le reconnaître sont très discrets sur les pouvoirs que les utilisateurs attribuent à cette hormone, les plus optimistes disent que nous n’avons pas assez de recul. Les plus réalistes quant à eux pensent que les bienfaits tiennent du placebo et que toute manière, si ils existent ils sont loin de compenser les effets néfastes qui commencent à être mis en évidence. L’utilisateur, monsieur et madame tout le monde ne veut rien savoir, on est dans l’irrationnel le plus total.

Aucun test n’a pu démonter son efficacité. Toutes les études confirment que la DHEA ne montre aucune action ni dans la prévention de cancers ni dans la prolongation de la longévité et de la jeunesse.

« La littérature gérontologique est entièrement tournée vers la recherche obsessionnelle de la cause du vieillissement : de préférence, une seule cause, ou, tout au plus, un petit nombre de grandes causes ; Au cours de ma carrière de biologiste, les changements hormonaux, la détérioration du système immunitaire, la dégénérescence nerveuse se sont disputés tour à tour le titre de la Cause, bien qu’aucune séries de résultats convaincants n’ait jamais été avancée pour soutenir l’une ou l’autre de ces théories…. Le vieillissement met en jeu de nombreux systèmes simultanés… il ne sert à rien d’entretenir à grand frais un organe particulier du corps, si les autres organes connaissent une détérioration plus rapide. Réciproquement, il n’est pas judicieux non plus de permettre à quelques systèmes de se détériorer avant les autres…. » Diamond Jared – Le troisième chimpanzé – essai sur l’évolution de l’animal humain NRF essai p. 164. 

 

Si vous êtes vraiment accro, et que vous voulez pas voir votre jeunesse s’envoler, en restant les bras croisés.

 

Il existe quelques trois cents théories différentes qui tentent d’expliquer les processus du vieillissement. Le physiologiste Max Rubner, au début du siècle a démontré que chez diverses espèces animales, la durée de vie était en rapport avec la consommation d’énergie (alimentaire). Ces expérimentations ont été faites sur des animaux totalement différents, puisqu’il utilisa des vaches, des chevaux, des chiens et des cobayes. Chez ces différentes espèces, la dépense énergétique ramenée au gramme de poids corporel de n’importe quel  animal était identique. Ce qui tendrait à démontrer que nous aurions à notre disposition un capital énergétique de transformation alimentaire constant, identique, limité en quantité. Ceci justifierait le vieil adage bien connu qui dit « que l’on creuse sa tombe avec ses dents ». A partir de ces expérimentations d’autres théories ont vu le jour. Des chercheurs ont pu démontrer que le rat et la souris soumis a un régime alimentaire restrictif voient leur espérance de vie prolongée en moyenne de 30 %. La sous alimentation, qui ne faut pas confondre avec la malnutrition augmente effectivement la durée de vie des rongeurs. Chez nos proches cousins les primates, les résultats sont identiques. Les singes sous alimentés, restent jeunes et vigoureux plus longtemps que ceux du groupe témoin suralimenté. Phénomène intéressant, leur taux de glucose et d’insuline est également plus bas, ce qui donne à ces animaux une meilleure protection contre les maladies telles que le cancer, le diabète et les maladies cardio-vasculaires. Les animaux soumis à des régimes restrictifs sont d’un point de vue général en meilleure santé. La restriction alimentaire non seulement stimule les capacités physiques mais elle permet de les conserver jusqu'à un âge avancé. Les chercheurs observent également que chez les rongeurs sous alimentés le système neuro endocrinien est sans cesse en éveil, ils sont à même de mobiliser plus efficacement leurs réponses immunitaires, Ils sont plus endurants, résistent mieux au stress...

Pour étayer cette thèse et l’extrapoler à notre espèce, nous pouvons dire qu’au delà d’un certain âge, le pourcentage de personnes qui présentent des surcharges pondérales est infime.

Le processus du vieillissement est inscrit dans tous les systèmes vivants, nous ne pouvons qu’espérer le retarder. Vouloir faire plus est d’autant aléatoire que nous sommes dans l’incapacité d’en comprendre tous les processus. La seule chose qui nous soit accessible c’est de l’observer. Nous ne connaissons pas non plus les raisons qui permettent à chaque système d’avoir des fonctions différentes. Ce qui est toujours un sujet d’étonnement pour les chercheurs, est de savoir comment les cellules peuvent arriver à s’organiser pour prendre des formes aussi dissemblables à l’intérieur d’un même organisme. L’autre grande question qui n’est toujours pas élucidée est de savoir pourquoi le vivant est  continuellement en transformation. Toutes ces raisons font, que ramener le corps à une machine dont les pièces usagées seraient plus ou moins interchangeables, relève plus du fantasme que de la réalité.  Le corps est une entité propre, complexe, indissociable et ceci, même si nos moyens chirurgicaux actuels réalisent des prouesses et arrivent à pallier quelques une de nos défaillances.  Ceci ne  souffre aucune comparaison avec la fantastique organisation du monde vivant, qui non seulement est étonnante de par sa perfection et qui de plus est inexplicable. Tout au long de notre vie, dans un fonctionnement normal,  l’auto réparation de nos organes est quasi permanente, elle permet non seulement par exemple la cicatrisation de nos plaies, mais également l’élimination de cellules mutantes. Ce n’est que dans des conditions anormales que notre corps tombe malade ; même dans ce cas de figure, c’est toujours le travail d’auto réparation qui prime sur tout autre, les remèdes, les interventions humaines ne sont là (ou ne devraient l’être), que pour lui faciliter la tâche. 

En Suède, l’influence du caractère génétique est très fortement souligné par les chercheurs.

Les découvertes de macrothermodynamique (thermodynamique supramoléculaire) qui étudient les systèmes quasi fermés et les données publiées sur la composition chimique des organismes, confirment l'existence d’une  relation entre la thermodynamique et les processus du vieillissement. Si nous nous référons aux théories thermodynamiques, la valeur spécifique de la fonction de Gibbs de la  formation des structures supramoléculaires a tendance à aller vers le  minimum. Cette tendance explique le changement chimique et morphologique des tissus pendant la phase du vieillissement. La théorie thermodynamique permet de dire qu'il est possible ralentir ces processus à l’aide d’un régime alimentaire approprié. Adjoindre à son alimentation  la consommation de certaines substances est également bénéfique. Ces substances et aliments doivent avoir un caractère préventif sur les  pathologies même considérées comme mineures. La stabilité chimique de la structure supramoléculaire des tissus permet comprendre le point de vue de la thermodynamique, et son explication du vieillissement ainsi que le ralentissement de ces processus.

Gladyhev G. Thermodynamics of aging Izvestiia Akademii Nauk. seria Biologicheskaia. (5) 1998

Samuelsson SM et all. The Swedish Centarian Study: a multidisciplinary study of a five consecutive cohorts at the age of 100. International Journal of Aging &Human Development 45 (3) 1997

Jean Aikhenbaum

Piotr Daszkiewicz  

 

LE MYTHE DE LA JEUNESSE ETERNELLE

 

                "Eos avait obtenue de Zeus que Tithonos devînt immortel mais elle avait négligé de demander pour lui la jeunesse éternelle. Aussi Tithonos, en vieillissant, fut-il accablé d'infirmités. A la longue, Eos l'enferma dans son palais, où il menait une vie misérable. Ou bien, à force de vieillir, il perdit l'aspect d'un homme et devint une cigale toute desséchée."

                Pierre GRIMAL, "Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine"

                p.141 colonne A, éditions P.U.F., Paris 1976

 

le mythe de l’éternelle jeunesse

 

                L'idée d'une éternelle jeunesse a toujours hanté l'esprit humain. L'usure du temps, la perte de la beauté corporelle et de la force physique, la diminution des capacités intellectuelles : ces fléaux inhérents à la condition humaine ont de tous temps frappé les penseurs et les artistes. Le mythe d'Eos, la déesse de l'Aurore, que nous citons en exergue, en est une belle illustration.

 

                Bien entendu, ce sont d'abord les religions qui ont été les grandes consolatrices de l'homme en lui promettant, en contrepartie d'une vie pieuse vouée à la vertu et au bien, la résurrection soit de l'âme soit du corps, soit des deux à la fois. Le mythe de l'éternel retour en est un autre exemple. Notre propos n'est pas d'étudier ici les différents mythes et les différentes religions car toutes prennent en compte l'idée de l'immortalité.

                On trouve dans le Premier livre des Rois (1-1/5) l'épisode de la guérison du roi David qui n'arrivait plus à se réchauffer en dépit des nombreuses couvertures que l'on posait sur son lit. Ses serviteurs eurent l'idée de faire rechercher dans tout le territoire d'Israël une belle jeune fille qui lui donnerait sa propre chaleur en couchant sur sa poitrine. Abishag de Shunem fut choisit. "Cette jeune fille était extrêmement belle; elle soigna le roi et le servit, mais il ne la connut pas".

                Il y a là finalement l'idée d'un échange concret qui permet au roi de récupérer auprès de la jeune fille une partie de sa jeunesse et de sa vigueur et à Abishag de rester dans la mémoire collective comme éternellement jeune et belle. La Bible ne parle d'ailleurs pas de sa vie ultérieure.

                L'oeuvre littéraire classique qui met en jeu l'idée de l'éternelle jeunesse est évidemment le "Faust" (écrit entre 1790 et 1832) de Goethe. En fait Goethe s'est inspiré d'un thaumaturge allemand du XVIème siècle qui exista réellement. Le dramaturge anglais Marlowe en avait déjà donné une version en 1592 intitulée "La tragique Histoire de Faust". De nombreuses variantes furent écrites par la suite en Allemagne, en France (le livret de l'opéra de Charles Gounod en 1859) et ce thème inspira également la peinture (de Delacroix à Ary Scheffer) et le cinéma (notamment le grand metteur en scène expressionniste allemand F.W.Murnau en 1926). Le sujet en est célèbre : Le Diable, à la suite d'un pari avec Dieu, propose au docteur Faust de lui vendre son âme en contrepartie de l'avantage d'une éternelle jeunesse. Il séduit Marguerite, l'abandonne et celle-ci, après avoir tué son enfant, est jetée en prison. Mais le poids du péché et l'amour qu'il éprouve finalement pour elle lui permettent de se racheter. Dans le "Second Faust", ni la science ni la pensée ni l'amour ne peuvent rassurer l'inquiétude de Faust et seule l'action le sauve et lui permet d'échapper à l'Enfer.

                Le personnage de "Melmoth, l'homme errant", inventé par Mathurin et repris par Honoré de Balzac dans un conte fantastique de jeunesse est fortement inspiré de celui de Goethe. Là encore, un homme érudit, âgé et lassé de la vie croit trouver le bonheur en acceptant ce fantastique marché : vendre son âme au Diable en contrepartie d'une jeunesse éternelle. Mais le spectacle des horreurs du monde et la connaissance surhumaine qu'il acquiert ainsi le rendent encore plus malheureux qu'avant et il ne souhaite plus qu'une chose : retrouver l'humaine et humble condition.

 

Du roman à la littérature fantastique  

 

Balzac a approfondit ce thème dans son célèbre roman fantastique "La peau de chagrin". Son héros, un jeune étudiant joueur et passionné, demeure toujours jeune et une peau achetée chez un mystérieux antiquaire vieillit à sa place. Oscar Wilde, vers la fin du XIXème siècle écrit de son côté "Le Portrait de Dorian Gray" qui est sans doute l'oeuvre la plus sublime jamais écrite sur le sujet. Ayant émis le voeux que son portrait vieillisse à sa place, Dorian comprend qu'un Dieu égyptien l'a exaucé. Dès lors, l'assurance que lui procure son état l'entraîne vers la perversion et le mal. Il contemple les stigmates et les dégradations que subit son portrait tandis que son corps demeure inaltérable. Sans révéler la fin étrange du roman, signalons qu'Albert Lewin en a donné la meilleure adaptation au cinéma en 1946, sous le même titre. Le désir d'éternité est nettement teinté de romantisme dans l'oeuvre de Wilde. Conscience du mal, face cachée et sombre de la réalité : Dorian Gray est au fond assimilé au docteur Jeckyll, le personnage inventé par Robert-Louis Stevenson à la même époque.

De Dorian Gray au docteur Jeckyll (et Mister Hyde), la pente nous entraîne finalement vers le personnage du vampire. D'abord légende très vivante en Europe Centrale, il devient héros du roman de Bram Stocker sous le nom du comte Dracula. Le réalisateur Terence Fisher rappelle que l'acteur Christopher Lee et lui étaient d'accord pour mettre en relief dans "Le cauchemar de Dracula" (1958) la tristesse et la solitude du personnage. D'accord aussi pour montrer son absence d'humanité. Le vampire est devenu une créature du Diable. Il n'est plus humain et ne peut éprouver aucune sorte d'amour ou de plaisir. Son unique but est de se prolonger lui-même. Son âme n'est en repos que le jour où il est détruit par les procédés rituels illustrés spectaculairement tant dans le roman que par ses adaptations au cinéma. Alors son aspect physique se transforme et son corps redevient rapidement cendres, tant il est vieux. Le philosophe Baruch Spinoza écrit au XVIIème siècle que "chaque être tend à persévérer dans son être" : le vampire est la parfaite illustration de cette formule qui peut sembler obscure.

La comtesse hongroise Erzebeth Bathori est en revanche bien réelle. Elle se baignait dans le sang des servantes vierges qu'elle faisait travailler comme domestiques dans son domaine. Les villages alentours ne voyaient jamais revenir les jeunes filles qui étaient appelées dans son château. Un film anglais tourné en 1972 par Peter Sasdy avec Ingrid Pitt retrace l'étrange histoire de "La Comtesse sanglante" qui pensait obtenir ainsi une éternelle beauté.

L’avant-dernier film de Terence Fisher, “ Frankenstein must be destroyed “  (“Le retour de Frankenstein” 1969), repose sur l’idée d’un transfert du cerveau d’un grand savant schizophrène dans un nouveau corps. Mais l’expérience, destinée à soustraire à la mort le sujet (il n’aurait put supporter l’opération dans son corps “précédent”) afin qu’il révèle le secret de la technique qu’il a mis au point, engendre d’infernales conséquences. Jean-Marie Sabatier a d’ailleurs justement écrit que ce film était probablement le plus désespéré de l’oeuvre Fishérienne.

 

                Le souhait définitif formulé par Lamartine en 1820 dans son poème "Le Lac":

                "- O temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,

                "                suspendez votre cours !"

                traduit ce que Ferdinand Alquié appelait si bien le “désir d’éternité”.

 

Francis Moury

 

 

Partager cet article
Repost0
13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 22:28
Alimentation  

 

Pathologies modernes :  Vache folle, grippes aviaires, porcines… pour s’en préserver

il faut enfermer l’homme d’urgence.

 

(texte publié en 1996)

 

 

Peut-on accorder quelque crédit à notre assiette ?

 

Les crises alimentaires que nous traversons n’ont rien pour rassurer le consommateur. Ca rechigne de partout, ma bonne dame, on ne sait plus très bien ce qu’il y a dans notre assiette. Notre alimentation n’est plus ce qu’elle était, les consommateurs que nous sommes inquiets s’interrogent et remettent en question le crédit qu’ils accordaient, non seulement aux professionnels de l’agro-alimentaire, mais également aux hommes politiques. Pourtant, des scientifiques aux spécialistes patentés  notamment ceux qui représentent les groupes alimentaires, tous nous assurent, que jamais auparavant nous n’avions bénéficié d’autant de sécurité. Les crises que nous traversons, notamment celle de la « vache folle », la façon dont elles sont la plupart du temps traitées par les médias avides de sensationnels, avec pour couronner le tout les incohérences de certaines mesures ont plutôt tendance à accroître le désarroi. Les types d’opinions contradictoires s’affrontent où se côtoient allègrement. Pour certains tout va très bien, nos aliments sont surs, et si il y a, ça et là quelques dérives ce sont de simples petits incidents de parcours, que nous auront tôt fait de solutionner. Pour d’autres l’alimentation industrielle, produit pour nous faire consommer et le souci de la santé publique passe au second plan. Faut-il être inquiet ? Et l’ESB ? Alors qu’en est-il réellement ? allons nous être prochainement victimes d’une catastrophe sans précédent, semblable aux épidémies de peste du Moyen Age ? A en croire les alarmistes, nous pourrions le redouter, des pronostics ont vous en sert à toutes les sauces. Le nvMCJ, pourrait faire des dizaines voire des centaines de milliers de victimes. Pour les non-initiés sous ce sigle barbare se cache « le nouveau variant de la maladie de Creutzfeld-Jakob », c’est à dire la forme humaine de l’E.S.B (encéphalopathie spongiforme bovine). Lorsqu’on y regarde d’un peu plus près, on s’aperçoit que ces extrapolations sont totalement fantaisistes, aucun pronostic ne peut être avancé sérieusement. Aujourd’hui, les chiffres pour la France font état de 5 cas pour la variante humaine et un peu plus d’une centaine pour la Grande Bretagne. On est loin très loin des 130.000 annoncés pour un futur proche. D’autres pronostics tout autant irrationnels annoncent avec certitude que l’épidémie s’arrêtera en 2010. Pourquoi à cette date, aucune explication cohérente n’est donnée ? on n’en sait trop rien. Comme certains ont la mémoire courte, rappelons-leur que dans les années 90, d’autres chercheurs tout aussi éminents avaient avancé l’an 2000, avec autant de certitude et toujours aussi peu d’arguments scientifiques. Cherchez pas à comprendre, c’est comme ça, le gogo est toujours ravi d’entendre que les malheurs qui risquent de le frapper vont bientôt prendre fin. Là-dessus on nous sert du Stanley Prusiner* qui aurait parait-il trouver le remède miracle, le lendemain la presse est beaucoup plus réservée, le chercheur quant à lui l’a toujours été. Les essais thérapeutiques sur l’homme ont été faits sur 1 ou 2 cas, extrapoler à partir d’un échantillonnage aussi réduit, même si les résultats obtenus laissent quelques espoirs à de quoi laisser rêveur. Les causes qui portent la responsabilité de l’ESB ? Il y a plusieurs dizaines de théories, les farines animales incorporées à la nourriture a qui l’on faisait porter l’entière responsabilité de l’ESB, ne semblent plus être seules en cause. D’autant que des bovins ont été atteints alors qu’ils n’avaient jamais consommés de farines animales. Parmi les autres hypothèses on trouve entre autre les moyens employés pour l’éradication du varon (parasite des bovins) la substance responsable : les organophosphorés. L’éradication de ce parasite serait censé fragiliser les défenses immunitaires de l’animal. Les carences en cuivre accompagnées d’un excès de manganèse pourraient avoir leur part de responsabilité. La transmission du prion pose également de nombreux problèmes, on ne connaît toujours pas avec certitude les modes de contamination.

L’apparition de l’ESB est probablement multifactorielle. La race la plus atteinte est la Prim’holstein, essentiellement utilisée pour la production du lait. La quasi totalité du cheptel touché (92%) est issue d’élevage à production laitière. La sélection rigoureuse effectuée pour des raisons de rentabilité fait que l’ensemble des diverses races bovines présentes ne repose que sur quelques animaux reproducteurs. Le manque de diversité génétique les modes actuels d’élevage et la concentration des animaux mettraient à mal les défenses immunitaires des animaux d’élevage. 

 

Les mesures  

 

De nombreuses techniques de contrôle ont été mises en place, elles sont censées nous apporter toutes les garanties, pourtant les scandales qui touchent de près ou de loin à l’alimentation ne cessent d’occuper la une des médias. Depuis février 1991, date de l’apparition du premier cas en France d’ESB un réseau d’épidémiosurveillance a vu le jour, il a été accompagné de différentes mesures :

- interdiction de l’importation des farines animales en provenance de Grand Bretagne.

- interdiction d’incorporer à l’alimentation des ruminants des protéines animales à l’exception de celles en provenance des produits laitiers et d’animaux marins. Ces interdictions ne concernent pas l’alimentation des volailles et des poissons d’élevage.

- suppression à la vente des parties de l’animal considérées à risques, cervelles, abats.

- abattage systématique des animaux atteints et de l’ensemble du cheptel etc...

Les énigmes

 

La tremblante du mouton est une affection bien connue, proche de l’ESB, qui n’a jamais présenté de risque pour l’homme. Elle figure comme l’une des hypothèses de l’apparition de l’ESB, les carcasses de moutons contaminées par la tremblante incorporées dans les farines animales seraient à l’origine  de la contamination des bovins.

Il a été démontré que chez les moutons, la maladie épargne les animaux génétiquement résistants, alors que d’autres animaux sont au contraire beaucoup plus sensibles. En condamnant et en laissant  disparaître des races domestiques nous nous privons des génomes qui naturellement résistent  aux maladies et nous supprimons les barrières naturelles qui limitent  la propagation des pathogènes, parmi  les animaux artificiellement contaminés 78% de moutons de la race Herdwick développent  la maladie, alors que la race Dorset Downs est totalement épargnée. Chez les animaux résistants aucune trace de prion protéine n’est présente.

 

Le responsable ?

 

Un agent pathogène inconnu jusqu’alors, est découvert dans les années 80 par S. Prusiner. C’est une protéine infectieuse appelée prion. Elle prolifère anormalement et bouscule ainsi les connaissances que nous avions sur les agents pathogènes classiques, virus, bactéries, champignons etc.  Sa particularité, c’est qu’il se multiplie sans ADN ou ARN. Cette protéine anormale serait responsable de la transmission des encéphalopathies transmissibles désignées sous le sigle (ESTT). La protéine anormale se différencie de la protéine normale par une structure tridimentionnelle. Il est probable que l’agent infectieux reste présent pendant de nombreuses années sous une forme silencieuse. Nous pouvons également supposer qu’il peut être même indécelable par nos moyens actuels d’investigation et qu’il ne va s’exprimer et devenir pathogène que dans des circonstances particulières.

 

La transmission de l’ESB

 

La contamination est difficile à détecter avant l’apparition des premiers symptômes. A l’heure actuelle, les chercheurs pensent que la voie de contamination est orale, que la maladie ne s’exprime pas durant la période silencieuse de l’incubation. Le prion franchit la barrière des défenses immunitaires par les voies intestinales, qu’il infeste le système lymphatique et finit par contaminer le système nerveux central.

Des animaux ont été atteints d’ESB alors qu’ils n’avaient jamais consommés d’aliments qui contenaient des protéines animales. On trouve également des animaux contaminés issus d’élevage bio. Tout laisse supposer que la contamination peut avoir plusieurs origines. Ainsi le prion peut durant plusieurs années être présent dans le sol, dans les boues d’épandages, l’eau etc. Des chercheurs émettent l’hypothèse que l’agent pathogène deviendrait plus virulent, au fur et à mesure des contaminations au seing d’une même espèce. Ceci en pratique n’est guère démontré, puisqu’il n’apparaît pas au regard des statistiques que les ESTT touchent davantage d’animaux ou d’humains. Bref, on est toujours et encore loin au moins en ce domaine de tous les pronostics fatalistes.

 

Une psychose entretenue ?  

 

La psychose qui frappe les consommateurs a des répercussions économiques dramatiques. La viande bovine est boudée, les ventes sur les  marchés à bestiaux s’effondrent. De nombreux producteurs sont dans une situation financière dramatique. La baisse atteint 50 %, cette désaffection provoque la chute des cours. La courbe aurait à l’heure actuelle tendance à s’inverser, d’une manière générale, les Européens ont diminué leur consommation de viande de boeuf et de volailles. Seuls les producteurs sont pénalisés l’effondrement des cours n’a aucune incidence sur le prix de vente du bœuf à l’étal, qui aurait plutôt paradoxalement tendance à flamber. Les intermédiaires compensent le manque à gagner en raison de la désaffection du consommateur par la baisse des cours.

Pourquoi donc cette bombe politique et médiatique  ? Pourquoi a-t-il fallu  attendre près de dix ans pour que se pose la question de savoir si des risques de contamination pour  l’homme existait ? Le  cas de  maladie survenue parmi des employés d’élevage qui a frappé des individus jeunes (jusqu’alors  considérés comme ne présentant aucun  risques de contamination) a-t-il  subitement interpellé les spécialistes de politique sanitaire ?

Depuis peu, nous observons l’apparition de nouvelles maladies mystérieuses. Qu’y a-t-il de  commun entre la maladie des vaches folles, et celles qui causent  la mort massive de phoques de Mer du Nord et qui  ravage   les écureuils marsupiaux Trichosurus vulpecula d’Australie ? Dans ces trois cas les chercheurs parlent d’un pathogène qui touche le système nerveux. Ces trois maladies se manifestent dans un  contexte de grave crise écologique dans lequel se trouve ces populations. Les phoques subissent les répercussions  de la pollution maritime, qui dépasse leur seuil de tolérance, les écureuils australiens ont été  introduits dans différents sites d’Australie et de Nouvelle Zélande comme  animaux à fourrures,  ils se  sont échappés et ont  commencer à envahir des régions très différentes de leurs milieux naturels. Comment s’étonner, qu’en ajoutant à leur  nourriture des carcasses d’animaux malades, et que celle-ci comporte en outre, une antibiothérapie systématique, le stress et le confinement auxquels sont soumis les animaux d’élevage, transforment d’innocents ruminants  en population à hauts risques sanitaires ?

La transmission de l’ESB à l’homme, n’est avec le recul pas aussi évident que les alarmistes ont tenté de nous le faire croire. De nombreuses années se sont écoulées depuis l’apparition du premier cas d’ESB en France en février 91. Nous connaissons actuellement 5 cas probables de Creutzfeld-Jakob imputables à l’ESB pour la France et un peu plus d’une centaine pour l’ensemble de l’Europe. Il s’agit des statistiques faites avec un recul de plus de dix ans, ces cas sont certes regrettables, mais sont sans signification en rapport du volume de viande bovine consommée. Lorsque l’on entend des extrapolations autant alarmistes que fantaisistes qui font état de 130.000 cas probables pour l’Europe dans un futur proche, on ne peut que s’étonner. En l’état actuel des connaissances, malgré des contrôles sur le terrain de plus en plus pointus le nombre de cas d’ESB stagne et aurait même tendance à diminuer. Comment dans ce cas prétendre que les hommes seront de plus en plus atteints ?  De toute manière, il est certain que le prion pathogène n’a pas attendu sa découverte par Prusiner en 1980 pour manifester sa présence. Il est plus que probable que nous sommes nombreux à avoir consommé de la viande en provenance de bêtes contaminées, saines en apparence. Il est également possible que nous ayons  été en contact avec le prion de différentes façons. Nous devons donc en déduire que la maladie ne peut s’exprimer que dans des conditions très particulières, fort rares heureusement. 

 

Les incohérences

 

Les propos alarmistes, ceux qui mettent la larme à l’oeil, rien de tel pour faire vendre, les médias connaissent le truc. Il y a dans l’affaire de l’ESB de nombreuses bizarreries qui interpellent. 

Les questions qui demeurent sans réponse sont nombreuses en voici quelques unes :

Pour quelles raisons, lorsque l’on parle d’ESB, les médias emploient-ils fréquemment le terme d’épidémie, alors que depuis le début de l’apparition de l’ESB en France, 513 animaux ont été répertoriés malades dont 173 pour l’année 2001 ? Notre cheptel compte en permanence 22 millions de bovins. Nous pouvons considérer que sur une période de 10 ans, le taux de rotation est de 3. Une épidémie est l’apparition d’un grand nombre de cas d’une maladie infectieuse transmissible... (le Robert) l’expression de la maladie n’a pas connu chez les vaches de courbes exponentielles ainsi qu’on avait voulu nous le faire croire dans les années 90. Aujourd’hui, même avec des examens nettement plus précis le nombre de bêtes malades n’a pas évolué de manière significative et aurait même plutôt tendance à régresser.

En 1988, un laboratoire anglais confirma que l’encéphalopathie spongiforme bovine était liée à la consommation de farines contaminées. En juin 88, les anglais interdirent les protéines animales pour l’alimentation des ruminants. Les farines continuèrent d’être fabriquées et étaient réservées à l’exportation. Les responsables sanitaires des autres pays ne pouvaient ignorer que les farines qui contenaient des carcasses de bovins étaient interdites en Grande Bretagne, l’interdiction en France date de Juin 89 et ne fut appliquée qu’au mois d’août, soit 15 mois plus tard et ce, uniquement pour les herbivores. Les farines animales ont continué  à nourrir, les animaux d’élevage volailles, poissons, porcs. L’encéphalopathie spongiforme bovine, malgré cette interdiction s’est développée plus en Grande Bretagne qu’ailleurs, ce qui laisse supposer qu’indépendamment de la responsabilité des farines d’autres facteurs sont en cause.

L’abattage systématique des troupeaux, est un non sens puisqu’il n’a jamais été possible de démontrer que la transmission latérale (d’un animal à l’autre) était possible. En partant de cette logique, pour quelles raisons s’arrêter à l’abattage d’un seul élevage ? Pourquoi par exemple ne pas abattre les vaches des élevages voisins ? pour quelles raisons avoir épargné les oiseaux, poules, pigeons, canards, chats alors qu’ils peuvent très bien être contaminés. (nous nous arrêterons là... mais en poursuivant dans ce sens, les humains présents sur les lieux où a été détecté un animal peuvent très bien être contaminés, porteurs sains et devenir contaminants !).

Stanley Prusiner, aurait déclaré à un journal anglais, (nous n’avons pu vérifier cette information) qu’il ne consommait plus de viandes de boeuf. Il a toutefois admis que sa réaction était totalement irrationnelle.

La réaction du public qui consiste à boycotter la viande bovine est disproportionnée en fonction du risque réel, qui au regard des statistiques est insignifiant, la nvMCJ (forme humaine de l’ESB) a fait pour l’Europe une centaine de victimes (dont 5 pour la France). Rappelons également que les premières observations datent des années 80. On peut donc à première vue être étonné que les empoisonnements alimentaires, les hécatombes sur les routes, les intoxications ménagères fréquentes, les nuisances occasionnées par de très nombreuses sources de pollutions industrielles civiles ou militaires ne suscitent aucune réaction de la part de ce même public.

Pour quelles raisons a-t-on mis un certain temps à prendre en compte la possibilité  de contamination verticale, la possibilité de survie de ce pathogène pendant plusieurs années dans le sol, la possibilité de contamination par simple contact, l'existence de divers "réservoirs" naturels pour ce pathogène,  comme chez certains animaux domestiques et sauvages (et chez l'homme). Les premiers cas d'encéphalopathie ont été  découverts chez un bovidé africain le Nyala, dans des populations sauvages de bovidés de cervidés d’Afrique et d’Amérique dont certaines ont été très  atteintes par l'épidémie. Ainsi, on a proposé comme moyen miracle tout simple de ne pas manger de viande bovine en oubliant que la maladie  peut avoir comme origine le  mouton, qu'elle touche les chèvres, les animaux à fourrure (visons), les chats (recherches de Wyatt sur le chat domestique) et que cette  maladie est présente chez les oiseaux (les recherches de Schoone en Allemagne ont démontré que la  maladie touchait également  les autruches).

 Pour quelles raisons, la transmission sanguine de la souche de l’ESB à l’homme a toujours été sous évaluée (transfusions, greffes, produits dérivés du sang, actes chirurgicaux), alors qu’expérimentalement la contamination inter espèce est possible ?

Pour qu’elle raisons également les traitements que subissent les animaux ne sont que rarement évoqués, alors que l’on sait que le vaccin  louping hill est responsable  d’EST chez le mouton, et qu’il existe probablement d’autres traitements qui peuvent avoir des conséquences iatrogènes ?

Des chercheurs (Irvine - Californie) émettent également l’hypothèse que 70 % des cas d’encéphalopathie seraient d’origine virale.

La contamination verticale (vache - veau) a été également démontrée, or le lait qui est la base de l’alimentation du veau n’a à notre connaissance jamais fait l’objet d’une quelconque suspicion, pas plus que les produits laitiers, fromages, yaourts etc. dans les encéphalopathies humaines. Ceci est d’autant regrettable lorsque l’on sait que de nombreuses études scientifiques font état de concentration de résidus chimiques utilisés dans l’agriculture et de l’industrie. Aflatoxine en provenance notamment de maïs contaminés, antibiotiques, dioxine, pesticides, PCB, Lindame, hormones, anabolisants etc. Certaines de ces substances sont réputées mutagènes (risques de cancers et de mutation génétiques), transmissibles et bio accumulatives. Le lait pour de nombreux chercheurs est également responsable  de nombreuses pathologies, coliques, hémorragies intestinales, allergies de plus en plus fréquentes, arthrites, rhumatismes, asthme etc.

Pour des chercheurs anglais, le rapport entre le prion de l’ESB et la maladie de Creutzfeld-Jakob, n’est pas établi et il y a peu de probabilité de transmission des ESTT. L’augmentation des cas de maladie chez l’homme n’est pas significative. Il ne peut y avoir de contamination d’origine alimentaire. Le nombre de cas détectés ne le sont qu’en fonction des nouvelles  mesures de détection spécifique prises par les pouvoirs publics. Pour ce chercheur, il est probable qu’il existait auparavant autant de cas de maladies non détectées etc.

 

 Victimes de réductionnisme ?

 

Nous avons trop tendance à croire qu'un phénomène naturel et très complexe peut être réduit à une seule cause et expliqué par un seul facteur et qu’on peut trouver la solution par la modification  de ce seul facteur. Ainsi, suivant la tradition  pasteurienne, nous pensons qu'il suffit de déterminer et d’isoler le micro-organisme incriminé pour pouvoir trouver la solution (antibiotique vaccin etc.). C’est un mythe extrêmement  pernicieux, il est responsable d'une croyance erronée, qui laisse supposer que grâce aux techniques scientifiques il est possible et même facile de trouver une solution rapide pour  résoudre des problèmes très complexes. De plus en choisissant cette option et en restant toujours  optimiste on peut rejeter même les évidences. Dans le  fait de la contamination à caractère alimentaire il suffit donc  au regard de ce mythe, d’abattre les animaux présumés malades et d’interdire l'usage de la farine animale, d’interdire la consommation  des parties à risque, pour que la maladie disparaisse  toute  seule.

 

 

Jean Aikhenbaum – Piotr Daszkiewicz



* Prix Nobel, découvreur du prion-protéine impliqué dans l’ESB.

Partager cet article
Repost0