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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 22:12

 

 

 

 

Les ventouses une thérapie appréciée dans l’Antiquité

 

Les ventouses sont probablement l’une des thérapies les plus anciennes, leur utilisation remonte à la plus haute antiquité.

Cet art thérapeutique ancien était partagé par de nombreuses populations différentes, a été enseigné par de nombreuses écoles de médecine ? Il se retrouve dans la Grèce ancienne, dans l’Europe médiévale, en Chine au Japon etc.

 

 

Dans les traités anciens de médecine chinoise de nombreux chapitres lui sont consacrés, et avec l’apparition du verre cette technique se généralise.

Il y a 2 000 ans, Asclepiades de Bithynie appliqua des ventouse sèches et scarifiées.

 

L’histoire de la révulsion thoracique par les ventouses est indissociable de la saignée et des sangsues. Les médecins de l’école d’Alexandrie s’opposaient à l’usage trop fréquent de la saignée et préconisaient l’émission locale de sang par les ventouses ou à l’aide de sangsues.

L’une des techniques employée dans les maladies de pléthore était la saignée à l’aide de ventouses. Cette technique consistait à faire de légères incisions superficielles à certains endroits du corps afin d’en extraire un peu de sang.

En médecine ayurvédique (indienne) les ventouses sont de nos jours, encore préconisées, dans de nombreuses pathologies :

-         pour soulager la douleur notamment rhumatismales et articulaires,

-         les pathologies intestinales

-          les paralysies.

 

Selon Prosper Alpinus, elles étaient utilisées par les Egyptiens pour l’extirpation du sang vicié (après avoir préalablement fait une petite incision). Les médecins arabes  les réservaient  pour traiter les  enfants de moins de 14 ans.

Diascoride préconise leur application dans la région épigastrique pour les affections  hépatobiliaires.

 

Va-t-on voir réapparaître l’utilisation des ventouses ?

 

Nous avons perdu l’usage des ventouses, elles ont été abandonnées par la médecine et remplacées par d’autres méthodes thérapeutiques,  notamment par les antibiotiques et les médications antalgiques. On peut se demander si l’abandon de cette méthode n’était pas prématuré. Quelles sont les raisons (scientifiques ou techniques) qui ont motivé leur disparition ? La crise que rencontre les méthodes qui les ont remplacé justifierait l’emploi à nouveau  de cette thérapie. Aux Etats-Unis et en Europe Centrale, on assiste à leur retour. Il est peut-être souhaitable de relancer le débat sur l’utilité des ventouses. Il est plus que probable que concurrencées par les laboratoires pharmaceutiques cette technique efficace, qui ne pouvait générer aucun profit économique n’avait plus aucune raison financièrement d’être. ( Une douzaine de ventouses sert à toute la famille et est quasiment inusable).

 

Une efficacité que pourrait lui envier beaucoup de thérapies actuelles

 

 

Dans le catalogue de la Bibliothèque inter-universitaire de médecine, nous n’avons trouvé qu’un seul travail récent datant de 1973 sur ce sujet. Néanmoins, l’excellente thèse de doctorat en médecine d’Alain Sonneville, et quelques recherches historiques, nous ont permis de trouver les réponses à plusieurs questions sur les ventouses.

A.      Sonneville a fait une enquête auprès de 100 patients hospitalisés dans différents services, soumis à la thérapeutique révulsive par  ventouse sèche. Il s’est informé sur les types d’affections pour lesquelles elles ont été appliquées et les soulagements qu’elles ont procuré sur la dyspnée, la douleur ou la température,  ainsi que sur l’influence des modes  thérapeutiques qui ont fait qu’elle ne sont plus actuellement employées.

 

Leur effet positif sur les difficultés respiratoires n’est pas discutable :

- 92% des malades ont ressenti un soulagement immédiat dans les heures qui ont suivi la pose de ventouses sèches,

- 32% ont également observé une diminution de la douleur,

- 26% une diminution de la température.

Parmi les affections traitées avec succès, son enquête dénombre 55% de bronchites, 7% de lumbagos, 25% d’affections grippales, 10% d’asthme, 8% de congestions pulmonaires et 7% de pleurésies.

Parmi la centaine de médecins généralistes ayant utilisé les ventouses, il ressort que les points qui concernent l’effet fonctionnel, sur l’appareil broncho-pulmonaire, sur l’appareil circulatoire (mécanisme purement physique et mécanisme immunologique), l’effet sur l’appareil neurologique, nécessiteraient une étude pathogénique complète physiologique et anatomique sur l’application des ventouses.

-         82% des praticiens sont persuadés d’un effet objectif,

-         78% d’entre eux ayant utilisé la ventouse avec succès croient en un effet subjectif,

-         14% des médecins ignorent leur mécanisme d’action, 70% considèrent cette méthode comme inoffensive,

-         26% évoquent des contre-indications diverses, en particulier dans les cardiopathies, les hémoptysies et la tuberculose.

 

L’enquête a révélé que les malades traités par les ventouses se sont montrés satisfaits des résultats du traitement.  Les médecins qui les ont préconisées ont également été satisfaits des résultats obtenus.

 

Quelle est l’action réelle des ventouses ?

 

Au cours des siècles, plusieurs théories expliquant le mécanisme des ventouses ont été proposées. La théorie dépurative ou détoxiquante fut probablement la première hypothèse émise au cours de  l’histoire.

 

La théorie dérivative ou décongestive passive est basée sur le phénomène d‘un afflux de la masse sanguine dans le territoire sous-cutané, libérant les organes profonds.

Selon cette théorie, les ventouses font bénéficier le tissu pulmonaire d’une poussée artérielle accrue et d’une stimulation périphérique. La théorie immunologique suppose que l’action des ventouses implique la production d‘anticorps contre les protéines éventuellement dénaturées par l’extra-vasation, ou contre des substances produites par le catabolisme cellulaire. D’autres partisans de cette théorie ont évoqué le phénomène de choc colloïdal ou peptonique. La théorie sédative met en avant l’action antalgique des ventouses. Elle fait appel aux divers phénomènes physiques, électriques, radiothérapeutiques qui peuvent inhiber les réflexes. Il faut ajouter que les effets sédatifs des ventouses ont été observés dès l’Antiquité,  longtemps avant l’usage pharmacologique des substances calmantes. Leur action antalgique n’est pas limitée au point de côté pneumonique.

C’est la raison qui fait que les ventouses s’avèrent intéressantes pour soulager des algies aussi différentes telles que les torticolis ou les rhumatismes.

 

Pour comprendre comment agissaient les ventouses, Alain Sonneville a fait une série d’expériences sur les animaux et des observations cliniques chez l’homme. Il a étudié les facteurs hématologiques et biologiques. Il a examiné les paramètres de la tension, les chiffres de la numérotation globulaire rouge et blanche, les chiffres spirométriques comme la ventilation maximale minute, le volume courant, le volume expiratoire maximum/seconde, les gaz du sang, les empreintes laissées par les ventouses et les facteurs de coagulation par les thrombo-élastogrammes. Après ces études, il a proposé trois processus différents d’action des ventouses :

- un système réflexe immédiat (amélioration fonctionnelle dans les cas d’affection infectieuse ou inflammatoire, chute tensionnelle modérée, leucopénie initiale, mise en jeu du système sympathique),

- un système humoral secondaire (amélioration à long terme des états infectieux et dyspnéiques, leucocytose tardive, libération des substances humorales et de l’histamine),

- et des phénomènes accessoires.

 

Une alternance aux antibiotiques et aux antalgiques ?

 

 L’euphorie suscitée par les antibiotiques commence à battre de l’aile ainsi que les problèmes et les scandales que suscitent la prescription de drogues calmantes. Dans ces périodes de crises, non seulement sanitaires, mais également budgétaires nous devons peut-être réexaminer l’utilisation thérapeutique de ventouses.

Connaissez-vous  beaucoup de thérapies qui font l’unanimité avec 92% de patients satisfaits ?

 

ventouses et médecine chinoise

 

Le dos est parcouru par des méridiens.

On trouve les méridiens de la “Vessie”, des “Trois Foyers”, du “Vaisseau gouverneur”, et de “l’intestin grêle”. Tous ces méridiens sont Yang.

Ces méridiens comportent des points utilisés pour chasser l’excès de Yang (chaleur, douleur, etc.). La ventouse chasse les excès causés par le froid Yin

Responsable de pathologies telles que : toux, rhumes, bronchites, fièvres, mais également lombalgies, rhumatismes articulaires, trachéites, fatigue, insomnie, nervosité, troubles digestifs, torticolis...

 

Comment poser les ventouses ?

 

Les ventouses ressemblent à des pots de yaourt en verre (qui à défaut, peuvent très bien être utilisés) – elles sont disponibles sur commande soit sur internet, où chez votre pharmacien. On en pose généralement de 6 à 24, suivant l’affection à traiter et la corpulence du sujet.  La pose se fait par flambage, avec un bâtonnet de coton préalablement trempé dans de l’alcool. Le tampon est introduit dans le pot, à proximité de l’endroit à traiter. Puis on le retire vivement (1 seconde suffit à faire le vide dans le pot) et on place la ventouse à même la peau. On recommence l’opération autant de fois que l’on a de ventouses à poser. Par l’action du vide d’air, la peau est attirée et gonfle légèrement à l’intérieur de la ventouse. On les garde ainsi entre dix et vingt minutes et l’on renouvelle l’opération les jours suivants si nécessaire.

 

Piotr Daszkiewicz

Jean Aikhenbaum

Sources :

Réussir votre Santé (1996 – 1997)

Le pouvoir de guérir par la nature – Jean Aikhenbaum – Piotr Daszkiewicz  Editions Christian Godefroy


 

 

 

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