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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 18:33

 

 

1ère partie

 

Les invertébrés marins

 

Indépendamment  des crustacées ce sont les autres invertébrés marins qui depuis des siècles sont une source importante de remèdes. Ce n'est pas par hasard que la sèche a été nommée par Carl Linné Sepia officinalis. "L'os" de sèche est utilisé depuis des temps immémoriaux en médecine. L'encyclopédie publiée au 18 siècle en fait mention  comme "substance terreuse, absorbante, d'un tissu assez rare, qu'on prépare par la porphyrisation, qui pourrait avoir les mêmes usages intérieurs que les yeux d'écrevisses, le corail, la craie, la mère de perles". On l'employait aussi pour fabriquer des dentifrices. Les autres espèces de  sèche Sepiella maindroni, Sepia esculenta ont  toujours une place dans  la pharmacopée traditionnelle chinoise en qualité d'astringent;  d'antiacidiques et  d'hémostatiques pour traiter les   ulcères. En usage externe on applique l'os de sèche dans    les contusions et les ulcérations chroniques.

           

Le célèbre ko fen n'est rien d'autre que des coquillages séchés et pulvérisés.

 

Les coquillages pulvérisés des huîtres Ostrea gigas, Ostrea talienwhanensis, Ostrea rivularis, sont lavés et séchés au soleil. Le remède est constitué des parties internes du coquillage et on l'utilise pour traiter l'insomnie, les palpitations, la scrofule, le goitre et l'hyperaccidité. Les coquillages de Haliotis diversicoles, Haliotis discus hannai, Haliotis ovina sont collectées en automne et en hiver, puis réduits en poudre. On les utilise pour atténuer l'hyperactivité du foie et pour retrouver une  bonne vue, dans les maux de têtes et l'inflammation ou l'atrophie des nerfs oculaires. Les coquillages séchés deMeretrix meretrix et Cyclina sinensis sont un remède traditionnel en Extrême Orient pour traiter l'excrétion excessive de l'acide gastrique, l’asthme et en usage externe pour l'eczéma.

 

Les perles font également la partie de nos remèdes ancestraux.

 

En Chine les perles de Pteria martensii, Hyriopsis cumingii, Cristaria plicata même encore aujourd'hui sont appliquées dans divers traitements. La perle doit avoir au moins deux à trois ans et de 1.5 à 8 mm de diamètre. On les utilise pour  traiter l'hyperactivité du foie, comme anticonvulsif, sédatif, détoxiquant, pour stimuler le développement de tissu jeune, pour traiter l'épilepsie, les convulsions des enfants, les palpitations et l'insomnie. En usage externe on les applique pour traiter les inflammations, les ulcérations, les ulcères chroniques de la gorge, de la  bouche et de la langue. La mère des perles,  c'est à dire le nacre de coquillages qui sert à constituer les  perles est également un remède important. Son application est semblable à ces dernières. Autrefois en Europe on se servait de la poudre de perles mélangée avec du lait pour améliorer la qualité de voix des chanteurs. Les perles faisaient également  partie de la thérapie proposée par Paracelse. En Inde jusqu'à présent on utilise la poudre de perles, en petites quantités, pour nettoyer les coins des yeux des nouveau-nées afin de les préserver de  diverses pathologies oculaires.

 

La médecine antique  utilisait également les coraux

 

L'Europe connaissait autrefois également une vogue pour les remèdes basés sur les coraux. Les Romains ont soigné les diarrhées en consommant du corail. Dans la médecine astrologique le corail rouge est sous l'influence de la  planète mars et il a  une correspondance magico symbolique avec le métabolisme général, le sang et les organes de   reproduction. Le corail blanc servait à Paracelse pour traiter l'épilepsie et les intoxications. La perte d'audition se soignait par l'application dans les oreilles de mélanges de poudre de corail et de lait. Dans la médecine astrologique il existe une  liaison entre le corail blanc influencé par la lune et la lymphe, le foie l'estomac, la  gorge et  les muqueuses.

 

L’ambre gris une drogue miraculeuse ?

 

L'ambre gris fut une des drogues miracles d'autrefois. Cette excrétion des intestins du cachalot était  censée  donner des forces, réduire les engorgements, provoquer l'expulsion des substances nocives, activer la convalescence.  On lui donnait également pouvoir de  "fortifier le cerveau et le coeur", de préserver contre la peste et de protéger contre de nombreuses infections. On le retrouve dans les pyramides et dans les tombes celtes. Il est encore présent au dix-neuvième siècle  dans les traités  de   médecine, ou on le prescrit dans les cas de  dyspepsie nerveuse et les catarrhes chroniques.

 

 

Les huîtres ont  au cours de l'histoire été considérées comme  une véritable panacée.

 

Sue par exemple les conseillait  pour soigner  plusieurs maladies: l'hypocondrie, "l'étisie", le cancer, les maux de ventre, " la cardialgie". De nombreux auteurs les conseillaient pour la scrofule et la faiblesse des os. Mais on n'est pas obligé aller dans les pays lointains ni de retourner aux  siècles passés pour trouver l'application thérapeutique des invertébrés marins. Les résultats des recherches de M. M. Pouget présentés en 1936 dans sa thèse sur les huîtres et leurs usages thérapeutiques sont significatifs. Non seulement la chair,  mais aussi le liquide inter valvaire (eau animalisée, eau "minéral animal"selon l'expression d'un des naturalistes du début du siècle) a une importance dans la thérapie par les huîtres.

 

 

L’eau de mer et sérum de Quinton

 

On ne peut pas oublier que l'eau est en proportion de  85% dans les huîtres. Il n'est donc rien d'étonnant que certains médecins du début du siècle voyait dans la prescription des huîtres la meilleure façon d'appliquer les découvertes de R. Quinton. Dr J. Charles écrivait par exemple "...plus facile à administrer et mieux tolérée que sous la forme de piqûres, l'eau de mer prise par la voie buccale nous paraît avoir tous les avantages des injections sans en avoir les inconvénients". Mais, même cette méthode (l'ingestion) n'était pas toujours bien tolérée par les malades. Pour éviter ces difficultés le docteur  Carles prescrivait à ses patients des huîtres en raison de l'analogie entre la composition de l'eau de mer et celui du liquide inter valvaire. Il prescrivait à chaque malade six grandes huîtres avant les repas deux fois par jour (c'est représente 55 à 60 g de liquide). Cette dose est comparable à celle de l'eau de mer habituellement ordonnée dans la thérapie de Quinton.

 

Une grande variété de substances minérales

 

Il est à souligner la  grande variété de substances minérales présentes dans les huîtres dont une quantité importante de sodium, de magnésium, de calcium, de brome et d'iode, le zinc s'y trouve en proportion relativement élevée (8 à 9 mg par 100), mais également du manganèse, cuivre et du  fer. Leur richesse en vitamines A. B. C. D. est un autre atout important thérapeutique et alimentaire. On les compare d'un  point de vue strictement  diététique au lait de la mère.

 

Enfin, comme le déclarent les partisans de "l'huitrothérapie" c'est l'un des rares animaux que l'on consomme vivant. En raison de l'absence  de  préparation culinaire, on évite   les modifications physico-chimiques (comme la destruction thermique des vitamines ou la dénaturation des protéines) ce qui  permet la consommation de nombreuses substances précieuses pour notre organisme dans leur état  naturel. Quant au  docteur J. Cabrit " il souligne ...c'est là pensons-nous, le point capital du problème alimentaire de l'huître. L'huître est le seul aliment couramment employé qui soit mangé à l'état vivant, qui ne soit pas le cadavre d'un animal, comme le reprochent les végétariens aux mangeurs de substances animales". Il faut ajouter  que c'est un aliment facilement assimilable car le temps de  digestion pour l'huître fraîche crue est de 2 h 55 (alors que pour la  graisse de boeuf bouillie il est de  5H30, et  pour la pomme de terre bouillie de 3h30).

 

Piotr Daszkiewicz 

jean Aikhenbaum

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