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8 décembre 2011 4 08 /12 /décembre /2011 15:14

 

 

L'HUMANITÉ donne aujourd'hui la fin  de l'exposé du camarade Staline  devant le 17e Congrès de notre parti frère de l'Union soviétique. Ce discours connaît un énorme succès dans toute, l'Union il est déjà répandu par plusieurs millions d’exemplaires de journaux. On peut dire qu'il n'y a pas un seul ouvrier des usines soviétiques qui n'en ait déjà pris connaissance.

Mais le succès du discours a dépassé toutes les frontières du pays de la révolution. Il est analysé et commenté dans toute la presse du monde entier. Comme il est naturel, l'on y dénature le sens des paroles de Staline on accumule les objections et les réserves ………
Nous demandons, quant à nous, à tous les travailleurs de lire avec la plus  grande attention ces pages admirables. Il y trouveront des explications simples, claires, des arguments irréfutables pour tous les actuels problèmes de politique…. Dans ses diverses phases avec une précision unique et une hauteur de vues que pas un autre homme politique n'est présentement capable. Quand il étudie la raison essentielle de la victoire éclatante du bolchevisme est là, dans ce sentiment de confiance, dans cettefoi en la mission du prolétariat……
 
La grande parole de Staline retentit ainsi au-dessus, bien au-dessus des scandales et des hontes, des intrigues politiciennes qui agitent les représentants des capitalismes en décadence. C'est la voix du marxisme, non seulement respecté dans toute sa rigueur doctrinale, mais du marxisme qui se réalise, qui dirige l'économie, qui prouve ainsi sa supériorité écrasante sur le vieux libéralisme bourgeois décomposé, éliminé, pourri.
…….On comprendra alors t'abîme qui pare la politique d'un Vandervelde ou  d’un Blum et celle du chef éprouvé du Mouvement socialiste révolutionnaire mondial.

Marcel CACHIN.

 

Petite histoire du bolchevisme

Théorie et réalité

Le bolchevisme, cet enfant terrible du socialisme, naquit à Londres, par un beau jour de juillet de l'année 1903, d'une bouderie entre deux « camarades », Oulianov-Lénine et Zederbaun-Martov.

 Le prétexte en était mince. Lénine avait proposé de ré­duire à trois les six rédacteurs du journal du parti : Martov s'y était opposé ; le congrès, indécis, se rangea, en définitive, à l'opinion de Lénine, désignant, toutefois, Mar­tov comme l'un des trois rédacteurs.

 

Mar­tov refusa avec hauteur le poste qu'on lui offrait, il dé­fendit à ses partisans de prendre part à réfec­tion du comité central, qui se trouva composé ainsi exclusivement de léninistes. Dès ce mo­ment, ces derniers prirent le nom de bolche­viks » ou majoritaires, tandis que les marteauvistes passaient à l'opposition sous l'appellation de mencheviks » ou minoritaires.

Or, à cette époque, aucune divergence de principe ne séparait encore ces deux groupes qui appartenaient à la gauche » du parti socialiste russe. Le programme, établi par le congrès de Londres, avait été rédigé avec la collaboration de ses deux chefs : Lénine et Martov. Ce document était fort modéré et ne contenait rien de spécifiquement collectiviste. Il y était question d'une Chambre des députés, élue par le suffrage universel, de diverses ga­ranties pour tous les citoyens, de la liberté....

 

Il annonçait déjà que le prolétariat victorieux se débarrasserait de ses ennemis par des moyens « plébéens » lisez : les balles ou la guillotine. Nous sommes les jacobins du socialisme », disait-il encore, des bolcheviks. Nilartov, tout en partageant ces idées, n'avait pas la même envergure ; éternel­lement ballottés entre leurs principes et leur conscience, les mencheviks étaient condamnés à une existence de plus en plus effacée, en marge de tous les régimes et de tous les principes. Plus à gauche que les socialistes-révolutionnaires, ils se laissèrent pourtant dominer par ces derniers au début de la révolution de 1917, ne surent pas s'opposer à la mainmise de Lénine et finirent par disparaître en fumée de l'horizon politique de la Russie.

 

L’équipe Lénine est finie

Tout comme les états à régime parle­mentaire, la Russie soviétique vient d'avoir, elle aussi, sa crise ministérielle. Du reste, cette crise couvait depuis long­temps ; la dictature de Staline était loin de plaire aux grands chefs du bolchevis­me, vétérans chevronnés des grandes lut­tes politiques et nouveaux venus aux am­bitions démesurées. Ils ne supportaient qu'avec impatience l'arrogance de ce Géorgien, que Lénine lui-même avait qua­lifié, dans son célèbre testament, d'indi­vidu ignorant, grossier et borné, en re­commandant à ses successeurs de ne ja­mais lui confier aucun poste important et responsable.

Pourtant, Staline, s'appuyant sur la Guépéou semblait invulnérable ; une ma­jorité terrorisée lui était toute acquise, tant dans le Comité Central Exécutif de L’U.R. S. S. que dans le Politbureau. Aussi fut-il décidé de s'en débarrasser à l'Orientale, en amorçant une dispute qui se terminerait par quelques coups de feu le tout étouffé entre les quatre murs du bureau de Staline. Une fois le dictateur mort, on désignerait un autre secrétaire général du Politbureau et le jeu des institutions soviétiques reprendrait son cours normal... jusqu'à nouvel ordre.

Pour bien comprendre la signification des derniers événements, il faut se rappe­ler que l'Union des Républiques socialis­tes soviétiques, ou l'U.R.S.S., est compo­sée de plusieurs républiques, dont la plus importante est la république russe ou R. S. F. S. P. D'après la constitution so­viétique, chacun de ces Etats a son pro­pre conseil des commissaires du peuple; la fédération elle-même est gouvernée par un conseil central, le Sovnarkom de l'U. R. S. S. présidé par Rykov. …..

Alexis Ivanovitch Rykov, dit Alexis >, dit Rojkov, dit Vlassov, dit le Bègue, dit Vassili, dit Sevostian, né en 1881, avait fait un peu tous les métiers, mais surtout celui de conspirateur……..il organise avec Lénine une école de préparation bolcheviste à Long­jumeau. De retour en Russie, il se lance dans une active propagande révolution­naire et se fait pincer par les gendarmes en février 1910 ; ………….beaucoup plus enclin au so­cialisme doré qu'au bolchevisme, Rykov ne suivit Lénine que sous l'influence du terrible ascendant que ce dernier exer­çait sur les natures faibles. Il subit plus tard Staline, comme il avait subi Lénine, mais avec moins de patience et plus de palinodie.

Quoi qu'il en soit, avec Rykov dispa­raît l'un des derniers grands lieutenants de Lénine. Sverdlov assommé par les ou­vriers, Dzerzinsky mort, Trotzky, Zinoviev, Kamenev, Radek écartés définitive­ment par Staline, Lounatcharsky réduit à des rôles de troisième ordre, il ne reste plus guère de la grande équipe que Meer Enoch, Moiseevitch…..

 

 

Choix de textes Jean Aikhenbaum

 

sources articles de presse 1931/1935 (L'humanité - Je suis partout etc.)

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