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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 15:09

La liberté se mesure non en nombre de dépendances que l’on peut satisfaire,

Mais au nombre de celles dont on peut se passer.

 

 

 

Sucromanie : une dépendance à part entière

Le sucre : une croissance de consommation exponentielle

 

Chomel, dans son « Abrégé des plantes usuelles » publié en 1715, parle du sucre. A cette époque seules quelques personnes fortunées pouvaient en consommer. Il était principalement  utilisé en médecine dans les lavements comme vermifuge chez les enfants et également pour « adoucir la toux et les âcretés de la gorge ». La consommation était alors insignifiante, aujourd’hui elle est de l’ordre moyen, dans les pays industrialisés, de 42 kgs par an et par habitant. 

 

La consommation de sucre

 

Sous le titre : Le sucre, un ami qui vous veut du mal, nous avions publié en 1994, dans « Réussir votre santé » un article dans lequel nous évoquions les problèmes et les pathologies liés à la dépendance au sucre.  

L’hyper consommation du sucre est un phénomène récent dans l’histoire. Les Grecs n’avaient même pas de mot pour désigner la canne à sucre. Néarque, amiral au service d’Alexandre le Grand, l’appelle le « miel sans abeille ». Dioscorides décrit une sorte de miel solidifié appelé sacharun.

 

Comment la consommation de sucre s’est propagée ?

 

600 ans avant notre ère, les Perses de l’Université de Djindisapour réussissent à mettre au point une technique de raffinage et de cristallisation de jus de canne solidifié, qui ne fermente pas.

Cette découverte se propage rapidement parmi les armées arabes qui ont conquis la Perse. Les guerriers islamiques sont les premiers soldats à consommer des boissons sucrées. L’armée musulmane commence à constater les effets néfastes du sucre. Les officiers du sultan parlent de diminution de combativité et de courage des soldats de l’armée turque.

 

Au seizième siècle Léonardt Rauwolf, botaniste et voyageur allemand, décrit le phénomène de dépendance au sucre. Il le compare à la dépendance occasionnée par la marijuana et l’héroïne.

Quatre siècles plus tard, Sigmund Freud ne fait pas la différence entre la dépendance aux sucreries ou à la cocaïne.

 

L’ère de la colonisation fait apparaître le développement des plantations de cannes à sucre ainsi que le développement des importations de sucre de canne, le sucre reste toutefois un luxe uniquement accessible à quelques riches privilégiés.

 

En 1747, Margraf, chimiste allemand découvre que la betterave de Babylonie contient une quantité importante de sucre. En 1786, Archard ouvre la première sucrerie de betteraves en Silésie. La révolution française et les guerres napoléoniennes perturbent l’importation de canne ; divers moyens sont mis à l’étude afin de remplacer le sucre de canne devenu inaccessible. Nous avons retrouvé la lettre-rapport d’un des agents du Directoire, sur la production de sucre d’érable et de son importation du Canada. Mais le blocus britannique oblige Napoléon (lui-même entièrement dépendant des sucreries – dépendance que partageront Hitler et Staline) à encourager les recherches sur les betteraves. L’amélioration de  la technique de raffinage du sucre par Benjamin Delessert, marque le début de la grande carrière du sucre blanc.

 

Le sucre de betterave a-t-il contribué à l’abolissement de l’esclavage ?

 

Rapidement la betterave a conquis l’Amérique où les Quakers anglais l’utilisent comme moyen de lutte contre l’esclavage en faisant concurrence au sucre canne dont la main-d’œuvre était essentiellement composée d’esclaves en provenance d’Afrique.

 

Premiers troubles, carie dentaire, hypoglycémie, pathologies neuro-psychiatriques.

 

Les anthropologues qui travaillent sur les ossements humains, déterminent facilement l’arrivée du sucre en Europe, cet événement est lié à l’accroissement du nombre de caries dentaires. Mais la carie n’est pas la seule maladie causée par l’hyperconsommation de sucre qui altère divers processus métaboliques.

L’hypoglycémie, chute brusque de la glycémie (taux de glucose dans le sang) se traduit par des troubles multiples en grande partie d’ordre neuro-psychiatriques. Lorsqu’elle est intense, elle peut même entrainer un coma et conduire à la mort.

Certains neuropsychiatres émettent l’hypothèse que l’hypoglycémie est l'une des causes les plus courantes de maladies neuropsychiatriques et qu’elle a pour origine la consommation de sucre et les nouvelles habitudes alimentaires de l’homme.

 

Et la poliomyélite ?

 

Des chercheurs décrivent le sucre comme responsable de très nombreuses pathologies. Le Dr Van Meer, dans son ouvrage « Poliomyélites, has been the sugar after all ? ce médecin fait la corrélation entre l’augmentation de la consommation de sucre et l’accroissement du nombre de cas de poliomyélites.
 

Les enfants un marché potentiel énorme, qui ne demande qu’à être façonné

 

Cette overdose sucrière planétaire est d’autant plus préoccupante que la cible privilégiée des industriels de l’agro-alimentaire sont les enfants et les adolescents.

A l’heure actuelle, dans les pays industrialisés, 20% des enfants sont en surpoids et une partie d’entre eux sont, ou vont devenir obèses avec des prédispositions pour bon nombre de pathologies dont le diabète. La liste liée à la consommation de sucre s’allonge de manière problématique, altération au niveau des artères, résistance à l’insuline, l’attirance pathologique de certains sujets aux produits sucrés constitue donc bien une addiction comparable à celle du tabac, de l’alcool ou de drogue.

 

Des politiques désarmés

 

Des groupes politiques, notamment en Suisse, ont pris conscience de la gravité du problème et ont demandé que des mesures soient mises en place, afin que le consommateur soit clairement informé de la composition exacte du produit qu’il achète. Cette demande n’a pas aboutie. Il est fort probable que même si une telle mesure était adoptée, elle ne servirait pas à grand chose, si l’on admet que la sucromania  constitue une dépendance, thèse soutenue par des chercheurs et médecins de plus en plus nombreux, la première démarche consisterait à faire prendre conscience au patient de son état et de mettre en place une thérapie de sevrage.

 

Les politiques, même lorsqu’ils on conscience que des mesures sont indispensables pour tenter de juguler les dérives de la consommation de sucre et des autres édulcorants artificiels, notamment ceux utilisés en tant qu’additif alimentaire sont confrontés au dilemme de savoir s’il est préférable de préserver la santé des consommateurs au détriment de l’emploi et des intérêts des groupes industriels. Leur marge de manœuvre, on le constate est des plus étroite.

 

Lorsque des campagnes de prévention avec support publicitaire sont mises en place (notons que les effets mesurables sur la diminution de consommation sont quasis nuls). Pour le lobby du sucre, l’association négative entre sucre, dépendance, obésité et diverses pathologies constituent     autant d'images dévalorisantes et insupportables, elles nuisent à l’image de marque de leurs produits auxquels ils veulent associer l’idée de plaisir sans risque.


Le cas du Dr Stephen Gyland est révélateur

 

Il tombe malade, présente de nombreux symptômes physiques et mentaux – faiblesse, étourdissements, perte de concentration, manque de mémoire, accélération du rythme cardiaque … le diagnostic pour un éminent spécialiste tombe, il souffre de névrose. Il se trouve dans l’incapacité de travailler et de plus, il est confronter au jargon devenu incompréhensible de ses confrères. Lorsqu’il se soumet au test de glucose, le taux qui apparaît est insuffisant. Il est en état d’hypoglycémie. Sur les conseils de l’un de ses confrères, il modifie son régime alimentaire, supprime les mets raffinés, exclut sucre et farine blanche et les symptômes, tremblements, étourdissements, névroses , artériosclérose cérébrale s’évanouissent comme par miracle…..

 

Tout n’est pas mauvais pour tout le monde

 

Le sucre, rassurez-vous, vous rend malade, vous tue lentement, mais l’industrie sucrière se porte bien et est même créatrice d’emploi et de richesses.
La consommation de fructose, substituées au glucose, dans de nombreux aliments industriels qui vont du jus de fruits à la charcuterie et dans tout un éventail de produits prêts à consommer est également néfaste pour l’organisme avec un nombre de pathologies nouvelles, dont il est à craindre que la liste est loin de se tarir.

 

Qu’est-ce que l’hypoglycémie ?

 

L’hypoglycémie est causée par l’ingestion des sucres rapides. Elle entraine un métabolisme anormal et la chute du taux de glucose.   Le sucre attaque le pancréas et le rend hypersensible, ce qui l’amène à détruire le glucose du sang. Le café, le tabac et les aliments raffinés peuvent être également responsables de la chute de glucose qui nuit au fonctionnement des glandes surrénales. La farine blanche et l’alcool affaiblissent le foie qui ne peut stocker convenablement le glucose. Le glucose est quant à lui, le combustible nécessaire à toutes nos activités, musculaires, mentales nerveuses, émotives. S’il vient à manquer, cela provoque des réactions aux effets plus ou moins graves.

 

La liste des maux engendrés par l’hypoglycémie est infinie :

 

Obésité, fatigue, irritabilité, tremblements, évanouissements, transpiration excessive, dépression, somnolence, insomnie, troubles digestifs, maux de tête, douleurs musculaires, palpitations, troubles de la mémoire, syndrome de meunière, prédisposition à l’alcoolisme, diabète, névroses, artériosclérose, vieillissement précoce, instabilité, agressivité. Il est également à noter que certains auteurs font état de troubles comportementaux chez des enfants et des adolescents. Elle favoriserait ( ?) également cancers, maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, dégénérescence maculaire… en nommant le mal du sucre "sugar blues" les américains ne s'y trompent pas, puisque certains chercheurs émettent  comme hypothèse qu'il serait à l'origine de dérives comportementales.

     

Les alcooliques, ils ne font pas que trinquer !

 

Le docteur Hoffer, prétend quant à lui, souligne que presque tous les alcooliques seraient hypoglycémiques. Atkins corrobore cette opinion, lorsqu’un alcoolique cesse de boire, il se met à manger des sucreries. Pour ces médecins, cette maladie considérée d’ordinaire comme un vide de l’âme est la résultante de mauvaises habitudes alimentaires, qui entraîne un épuisement des glandes surrénales et donc l’abaissement du glucose sanguin. L’alcool et le sucre ont alors des effets similaires et entrainent temporairement, lorsqu'ils sont consommés, la disparition des angoisses et de l’anxiété. Certains alcooliques oscillent parfois entre dépendance alcoolisée à celles des sucreries.

 

Une alimentation privée de nutriments essentiels

 

Les hydrates de carbone raffinés de notre alimentation moderne sont « vides » et obligés de « voler » des  nutriments des autres aliments (vitamines B) ce qui prive notre corps de ces nutriments essentiels.

Daniele Starenkij affirme que consommer de la farine blanche et du sucre d’adduction , c’est faire croire à notre corps qu’il est bien nourri, mais entretient de fait une famine cellulaire chronique.  

 

Pour lutter contre l’hypoglycémie et rompre la dépendance aux sucres

 

Le docteur Harris à décrit le premier l’hypoglycémie en 1924. En 1977, le rapport « United States dietary goals » propose le programme suivant :

-         Augmentation de la consommation des hydrates de carbone naturels.

-         Diminution des acides gras saturés.

-         Suppression des sucres rapides (ou les réduire au maximum)

-         Eviter (ou diminuer sensiblement) la consommation de sel.

-         User et abuser de fruits, de légumes frais, de céréales complètes.

-         Eviter la viande, diminuer la consommation de beurre et de lait

-         Supprimer le café et les excitants….

-         Faire de façon régulière des exercices physiques. Celui-ci transforme le glycogène des muscles en glucose assimilable par nos cellules.

    - Jean AikhenbaumPiotr Daszkiewicz

 

Sources :  

-          Réussir votre Santé n° 8 septembre 1994

-          Abrégé de l’Histoire des plantes usuelles par J.B Chomel 1715

-          La civilisation du sucre

-          Le livre noir du sucre blanc

-          Le mal du sucre Daniele Starenkij

-          Histoire de l’alimentation végétale – Maurizio

-          Has it been the sugar after all – Van Mer

-          Le sucre cet ami qui vous veut du mal – William Dufty (ed. Guy Tredaniel)

Dr Serge Ahmed : une poudre blanche qui rend accro…

"Modélisation expérimentale de l’addiction aux drogues chez l’animal de laboratoire"

Cette observation est au coeur de toutes les théories actuelles de l’addiction basées sur la notion de “substances toxicomanogènes”. Aucun besoin préexistant, aucun facteur prédisposant – génétique ou épigénétique – ne seraient nécessaires au développement de la dépendance.

 

http://www.universcience.tv/video-sucre-une-poudre-blanche-qui-rend-accro-5443.html

 

http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/tous-dependants-au-sucre-01-07-2010-88760

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commentaires

E
<br /> Votre article est très instructif, l'historique permet bien de saisir l'enjeu et d'apprécier l'ampleur des modifications.<br /> <br /> <br />
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