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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 12:40

 

  (article publié dans le n° 5 de Réussir votre santé - 1996)

 

 

 

La contraception végétale fait-elle partie de la sagesse perdue par notre civilisation ?

 

 

 

Nos ancêtres ont-ils connu une plante contraceptive ? 

 

 

 

 

 

Pendant longtemps, les scientifiques et les médecins "modernes" ont eu des doutes sur cette possibilité. Il a fallu "la longue marche", des botanistes, des ethnomédecins, des historiens, des anthropologues et des chimistes, pour pouvoir reconstruire une partie de la Connaissance traditionnelle. Pour convaincre les sceptiques, il a fallu prouver que les plantes peuvent produire les œstrogènes, car ces hormones, contrôlant le cycle d'ovulation, n'étaient connues que dans le monde animal. Le mythe, des œstrogènes "d'origine uniquement animale", prit fin grâce aux recherches des phytochimistes.

 

En 1930, Boleslow Skarsynski, un chercheur polonais, réussit a isoler et à extraire du saule « une substance qui ressemble aux gonadotrophines de la femme ».

 

 

 

Présence d’hormones dans les dattes et les grenades

 

 

 

Quelques mois plus tard, A Butenandt et H. Jocobi, deux chercheurs allemands, trouvent la présence d'hormones féminines dans les dattes et les fruits du grenadier.

 

A titre de curiosité, on peut ajouter que, dans Ici tradition européenne, le saule était l'une des plantes le plus souvent utilisée dans un but contraceptif. Diascoride en recommande les feuilles en décoction.

 

 

 

Les applications de la feuille de saule

 

 

 

Avicenne conseille de les placer dans le vagin après les avoir préalablement trempés dans leur suc. Constantine, auteur du 15ème siècle, célèbre botaniste, propose une boisson stérilisante basée sur les feuilles du saule. Certains auteurs, comme Pierre d'Espange, le futur pape Jean XXII, conseillent de l'utiliser en mixture, mélangé avec du sabot de mule. La loi des similitudes "simula simulibus curontur", attribua au saule un rôle bien défini.

 

L'arbre qui, lui-même, ne fructifie jamais, se doit de garantir la stérilité. Bien évidemment, le saule fructifie comme tous les autres arbres mais étant l'une des plantes dioïques c'est-à-dire que les organes sexuels mâles et femelles sont portés par les individus différents. Nos ancêtres durent connaître des arbres, isolés, donc stériles. Mais, curieusement, la phytochimie moderne "confirme" le pouvoir magique du saule.

 

En Australie, les éleveurs constatent la chute de la fécondité dans les élevages de brebis mangeant          du          Trifolium subteraneum. Dans les  années quarante, les chercheurs réussissent à isoler de cette plante, une substance stimulant la  sécrétion des œstrogènes chez les animaux.

 

 

 

Une plante contraceptive efficace chez les juments 

 

 

 

Les éleveurs des chevaux connaissaient bien le fait que les juments perdent leur fécondité par la consommation des Philocarpus jaborandi, mais les animaux ne réagissent pas toujours comme I’homme. De plus, la pilocapine, isolée du Philocarpus jaborandi efficace sur les juments, est totalement Inopérante chez la femme.

 

Pour convaincre les sceptiques, il fallut donc isoler   une substance "anthropogène". En 1960, D. Bounds et G. Pope, deux chercheurs américains, analysaient le Pueraria mirifica. Cette plante contraceptive est utilisée par les indigènes de Thaïlande. Les américains réussirent à extraire, de la racine du Pueraria mirifica le "miroesterol". Cette substance            montra            les capacités contraceptives chez l’homme. Le miroesterole appartient au groupe de «  phytoestrogène », c'est-à-dire substances contraceptives connues seulement dans le monde végétal.

 

 

 

Pourtant, déjà les anciens grecs (et probablement même les Egyptiens car les plus  anciennes            ordonnances contraceptives proviennent d'un papyrus de Kuhun daté 1850 avant Jésus-Christ), connaissaient et utilisaient les plantes contraceptives.

 

 

 

L'économie entière de Cyrénaïque, une ville-colonie  grecque en Afrique du Nord, était basée sur le commerce du "silphion" ("silphum" pour les Romains). Cette plante, l'un des contraceptifs le plus efficace de l'Antiquité, est représentée sur les monnaies de Cyrénaïque et sur les images datant du 6ème  siècle avant J.C. Hippocrate décrivait les efforts pour la domestication et l'acclimatation du Silphion à Rome et en Syrie. Mais la plante, avant sa disparition définitive, poussait seulement dans la région de Cyrénaïque.

 

D'après Aristophane, elle valait "plus que de l'argent". La destruction totale de cette espèce causait une véritable catastrophe économique pour Cyrénaïque. Grâce aux recherches ethnobotaniques, nous savons que le silphon appartenait au genre Férule. Les recherches contemporaines, sur les espèces voisines telles que la Férule

 

assa-fetida, Férula orientalis et surtout Ferula joeschaena, confirmaient les thèses de l'Antiquité. En 1963, les chercheurs ont démontré que le simple extrait alcoolique de Ferula joeschaena, avait 100% d'efficacité chez les rats.

 

 

 

Une diversité impressionnante et pour certaines  un rôle dans la spermatogénèse

 

 

 

La culture antique et médiévale connaissait les effets contraceptifs de d’Artemisia absinthum. Un grand botaniste de l'époque, Mercer expliquait que le nom "Artemisia" vient d'Artemide, déesse des femmes, des forêts et des femmes en couches. Certaines recherches relèvent de l'action multiple de l'Artemisia absinthum.

 

Actuellement, on suppose qu'elle peut jouer un rôle intéressant dans la fécondité masculine, de par son influence sur le processus d'un spermatogénèse. De plus, cette plante retarde l'ovulation et interrompt le développement de l'embryon. L'Artemisia absinthum est connue pour sa toxicité et ses effets secondaires. Les médecins grecs les connaissaient et en supprimaient les conséquences en l'associant à d’autres plantes. Une autre tradition contraceptive est liée aux arbustes du genre « Commiphora » (Myrte° smyrna). D'après Ia mythologie, Myrra était la fille d'un roi assyrien Kinyros.  Le roi indigne viola sa fille. Adonis est le fruit de ce péché. Myrra demanda la protection divine. Les dieux écoutèrent sa prière et la changèrent en un arbuste le Myrra. Les larmes de Myrra violée sont devenues le "jus de l'arbuste" qui protège les filles contre les pères indignes.

 

Le Commiphora est également un  contraceptif utilisé par la pharmacopée indienne.

 

L'action contraceptive de cette plante n'a jamais été examinée scientifiquement et nous ne disposons pas de données sur ses effets.

 

La mythologie et la tradition médicale de l'Antiquité parlent parfois de la menthe comme étant une plante contraceptive. Proserpine changea la nymphe Mintha, aimée par Pluton, en plante. Dans une comédie d'Aristophane, Hermès conseille l'utilisation de la menthe à Triagus. Les recherches phytochimiques du vingtième siècle font ressortir que l'huile extraite du "Mentha pulegium" contient du pulegon. Cette substance, fortement abortive, a aussi la capacité de détruire le foie des mammifères. Il y a une quinzaine d'années, au Colorado, l'huile "de Mentha pulegium", utilisée comme abortif, causa la cause de la mort d'une jeune femme. Diascoride décrivait l'action des graines de carotte "Daucus carota". Dans l'état de Caroline du nord, les femmes indiennes utilisaient la décoction des graines tirées de cette plante. Depuis 2000 ans à Rajasthane (Inde), les femmes mâchent ces graines, pour éviter les grossesses. Les analyses font ressortir que l'extrait des graines de Daucus carotta empêchait la Nidation de l'embryon, le développement des ovaires et retardait l'ovulation chez les souris, les lapins et les cochons. Les scientifiques supposent que cette action est due à l'effet antagoniste des terpènes non identifiés et de la progestérone. Dans diverses cultures, les femmes utilisent les plantes de la famille des Rutaceae, comme contraceptif. Aujourd'hui encore, le "Ruta gravolens" est utilisé en Amérique Latine, par les habitants du Nouveau Mexique ainsi  qu'aux Etats-Unis. Le proverbe polonais et lituanien dit que "les vieilles filles ensemencent buta".  La pharmacopée traditionnelle chinoise connaît le Murraya particulata et le Murraya sapienatum. Les scientifiques chinois isolaient le

 

"yuekchukene", une substance dont l'efficacité contraceptive atteint 100% chez les rats. Hippocrate décrivait une plante comme remède idéal pour les divers problèmes féminins y compris une grossesse indésirée. Cari Linné pense qu’il s'agit de "Ecabillium elaterium" (en grec akbalion signifie l'avortement). Les analyses phytochimiques montrent l'efficacité de l'extrait des fleurs et des tiges dans la stérilité de la souris. Cette plante, par ailleurs si commune, est capable, à de faibles doses, d'arrêter l'ovulation Jusqu'à            présent,          les expériences n'ont pas pu confirmer son action abortive pourtant décrite par les médecins anciens.

 

  Piotr Daszkiewicz

 

 

 

 

 

Sources

 

Ostrumov, Wptowodrenie do eicologi

 

biochemirny

 

Scientific American 5-6/7991

 

Problemy 1/1991 Historia Lekow

 

Yokimycz, PWRL.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

N
Ton article est juste excellent. J'ai également écrit un article sur la "contraception mon expérience personnelle" et je me suis permis de mettre ton lien dans mes sources, car franchement, ton article mérite bien cela.<br /> <br /> Encore merci et au plaisir de te lire <br /> Nappilla<br /> La contraception et moi : réflexions personnelles
Répondre
P
Merci de nous avoir informé parce que moi personnellement j'ignorai que la contraception végétale existe! En plus votre article est très enrichissant!
Répondre
H
<br /> <br /> Nous vous remercions vivement d'avoir pris soin de commenter notre article.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> <br /> J.A<br /> <br /> <br /> <br />