Oignons Allium cepa Liliaceae (actuellement, on reconnaît parfois une famille Alliaceae)
Généralités
L'oignon est l'une des plus anciennes espèces cultivées. Il était déjà cité dans les ouvrages des Chaldéens, des Egyptiens et des Grecs. Il est probablement originaire de l'Asie Centrale, mais les spécialistes ne se sont toujours pas mis d'accord et plusieurs hypothèses restent à vérifier. Pour les Egyptiens c'était une plante magique. L'oignon a toujours été placé dans les mains des morts et offert comme offrande aux dieux. L’oignon est présent sur les dessins des pyramides.
De nombreux civilisations, lui attribuait les pouvoirs magiques, un oignon fut même retrouvé dans la main d’une momie.. Les fresques funéraires le représentent parmi les plantes rituelles qui accompagnaient les morts. Ce n’est donc pas étonnant, que même arraché à la terre séché, fumé ou coupé en quatre, il conserve ses propriétés à reprendre vie. L’oignon est également la nourriture des pauvres. Il est présent dans les œuvres de Dioscoride, de Théophraste, de Pline l’Ancien. Les Romains étaient réservés quant à ses "pouvoirs magiques", mais utilisaient largement l'oignon dans la cuisine et la médecine. La plante était également très appréciée par Avicenne et jusqu'à nos jours, c'est sans doute l'une des plus importantes plantes alimentaire et médicinale.
Universellement connu et reconnu.
Récolté à l’état sauvage, il est cultivé également par les Chinois et les Japonais. Les espagnols retrouvent au Mexique sur les marchés Aztèques. Il est présent dans la cuisine et la médecine du Moyen Âge.
Les botanistes du XIXe siècle le retrouvent pratiquement partout, de Sibérie jusqu’en Afrique. D’aucuns prétendent, qu’il existe aujourd’hui un culte de l’oignon, dont les adeptes se réunissent certaines nuits afin de lui rendre hommage.
Grâce à sa composition chimique particulièrement riche, l’oignon à de nombreuses propriétés médicinales et diététiques. D’après l’institut scientifique d’hygiène alimentaire, l’oignon renferme les constituants suivants : vitamine C. B1. B2.PP. Acide pantothénique. Carotinoïdes actifs. Les éléments minéraux : iode, manganèse, cuivre, zinc, fer, potassium, lors, phosphore, soufre, également de des glucides, lipides, cellulose, protides.
Des propriétés médicinales multiples
Les pouvoirs antibiotique, diurétique, expectorant, hypotensif, stomachique, antispasmodique, hypoglycémiant, cholérétique, cholagogue de l'oignon ne font plus aucun doute. En thérapeutique, c'est surtout le bulbe frais et le jus frais qui sont utilisés.
Vous pouvez vous en servir largement, dans le traitement des toux, rhumes, bronchites, laryngites et gastro-entérites. Il vous suffit soit, de le consommer tel, ou encore de prélever le jus à l'aide d'un extracteur et d'en prendre une cuillerée à soupe 3 fois par jour diluée dans un peu d'eau et éventuellement sucré avec un peu de miel.
L'oignon réduit la tension sanguine et le taux de glycémie du sang, il suffit d'en consommer en cure d'une à trois semaines de 3 à 5 oignons par jour, que l’on renouvelle plusieurs fois par an.
En usage externe, en cataplasme il est efficace dans les blessures, dans le traitement de l'acné et pour favoriser la repousse des cheveux.
En prise interne, il existe de nombreuses préparations possibles. Vous pourrez laisser macérer pendant 8 jours les bulbes à raison de 3 à 400 g de beaux oignons dans l'équivalent d'une bouteille de vin blanc, auquel vous ajouterez 150 g de miel. Cette préparation se prend à raison de 1 à 3 cuillerées par jour, dans la rétention d'urine, comme anti-infectieux, pour prévenir la grippe, contre la fatigue; les troubles liés à l'âge, les fermentations intestinales.
Le bulbe cuit prévient l'infarctus et favorise la bonne circulation sanguine dans les artères coronaires.
L'alcoolat d'oignon est largement utilisé en Russie pour traiter les diarrhées, l'atonie des intestins et l'arthériosclérose.
Vous obtiendrez une alcoolature en laissant macérer 200 g d'oignon dans 1/4 de litre d'alcool de fruits pendant 15 jours. Cette préparation se prend à raison de 1 à 3 cuillerées à dessert par jour, diluée dans un peu d'eau.
Dans les bronchites avec toux sèches, vous pouvez utiliser un mélange fait d'oignons, coupés très finement ou broyés avec du miel.
Pendant la grande guerre les médecins n’avaient pas à leur disposition de médicaments "modernes" et confrontés à des problèmes auxquels ils ne savaient comment faire face, obtenaient de très bons résultats en utilisant le jus d'oignon ou les bulbes en cataplasmes. La cicatrisation de blessures gangrenées se faisait de manière rapide et ne laissait pas de séquelle.
Antibiotique et antiviral, c’est également un moyen de prévention naturelle contre la grippe
Vous pouvez utiliser du jus frais comme traitement pour l'angine et pour la grippe, en inhalation les vapeurs du jus d'oignon recèle une présence importante de phytoncides. C'est un fort antibiotique et antiviral naturel. Vous pouvez également vous servir de ce moyen comme préventif des épidémies de grippe.
C'est également un diurétique puissant, un médecin du dix-septième siècle écrivait "Quatre oignons crus macérés dans du vin blanc, ouvrent mieux les reins que les drogues les plus énergiques". Il fait merveille dans la rétention d'urine.
Vous pourrez utiliser l'oignon sous toutes ses préparations pour traiter les problèmes suivants :
le surmenage, la fatigue physique et intellectuelle.
les rhumatismes, l'obésité, toutes les affections respiratoires
les problèmes de prostate, le diabète
Pour le docteur Chomel, c'était le remède indispensable combattre la peste. Il ordonnait également : "un oignon coupé par roüelles infusé dans un demi septier de vin blanc, pris les trois derniers jours de la lune, est un remède éprouvé pour la Néphrétique" (calculs urinaires).
Ó Jean Aikhenbaum/Alexandre Bienert
Références :
• l’oignon, institut national de vulgarisation pour les fruits, légumes et champignons (INVUFKEC) Paris 1976.
• Jean-Marie Pelt, des légumes – fayard 1992.
• A. de Candollle, origine des plantes cultivées, Paris 1883.
• Jean-Baptiste de Vilmorin – le jardin des hommes, le pré aux clercs.
• Jean Valnet – traitement des maladies parmi les légumes, les fruits, les céréales – Maloine 1985