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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 10:01

 

Texte sufffisamment évocateur pour se passer de commentaires et apporter réponse si besoin était à Stéphane Hesel et autres antisémitosionnistes

 

Pithiviers les Juifs

Quand à l’aube de ce printemps on s’en va vers Pithiviers – menue locomotive,  petit trajet, long voyage – on se prend à penser d’abord qu’enclins à la fantaisie et aux préférences territoriales, les dieux semblent avoir une tendresse particulière pour le Département du Loiret. Parce que, n’est-ce pas ? en matière de bonneteau électoral, les électeurs du cru ne craignent personne ! Il s’était choisi un sénateur du nom de Roy, successeur désigné d’Albert Lebrun au cas où l’incapacité dudit n’eût pas complètement discrédité le métier de Président de la République, un Roy falot mais tout de même dignitaire de la Maçonnerie ; ils avaient distingué aussi Jean Zay, ministre, porte drapeau de la démocratie à sa manière et déserteur. Mais les dieux passent l’éponge.

Point besoin non plus d’être expert en musardise pour se demander sur le quai de la gare, si à défaut de la langue des Juifs ne connaissaient pas le folklore fran­çais, car, sitôt débarqué à Paris le plus crasseux des youpins d'Europe Centrale pratiquait à l'égard de l’indigène une politi­que copiée du gentil refrain : Alouette, je te plumerai », occ­upation  qui ne finit point par des apothéoses, écrivait déjà Hugo en veine de pudeur, mais qui mène à la boucherie, pâtés et pâtée.

Or, à défaut de pâtés d'alouet­tes, à croire qu'ils se sont envo­lés, le destin offre à Pithiviers, en remplacement de ses fanto­ches politiciens, un camp de Juifs triés sur le volet parmi les plus indésirables. Autant dire le moyen d'étudier commodément la question, la science à portée de la main, l'instruction à domicile. Comment n'être pas cu­rieux de recueillir l'avis autorisé des Pithivériens ? D'autant que tout ça n'empêche pas les sentiments, car ici où Israël dans ses œuvres a été dénoncé aux jours triomphants du Front Popu, un voyage chez les Juifs au dressage ne s'entreprend point dans l'indifférence. L'allégresse sied, une allégresse toute raisonnable, et pas trop d'illusions.

 

La ballade des gendarmes

Je suis tenté de croire que le monde marchait mieux au siècle de Villon, les pendus ayant quel­que raison de gémissement, alors qu'aujourd'hui ce sont les gen­darmes qui geignent et soupirent. En gare d'Etampes, j'avais eu la bonne fortune d'apercevoir deux de ces représentants de la marée chaussée occupés à encadrer un délinquant dont la démarche de pied-plat était à cent mètres une révélation éclatante. Ainsi, deux heures durant, en bordure du Gâ­tinais et jusqu'aux premiers la­bours de Beauce, sur une ban­quette de bois d'un train des plus omnibus ; j'ai pu contempler un Juif qui « rejoignait ». Rien du tableau vengeur à la manière de la Justice poursuivant le Crime, et Bernard Lacache lui-même n'aurait pas trouvé là prétexte à faire photo de propagande anti­raciste.

 

Un juif escorté par deux gendarmes

 

Bien à l'aise dans un solide manteau de cuir, chaussures de ski aux pieds portant une valise et deux couvertures de laine « la victime » avait d’abord sagement pris place dans le  compartiment et joint les mains. A travers ses épais carreaux de myope, il détaillait l’un après l'autre ses compagnons de route, surtout les femmes,  d'un œil vert déteint presque recouvert par une graisse malsaine. Son sourire de traviole provocant, gardait l'espoir de revanches savantes dans la cruauté.

Cinq minutes plus tard. Le trio menait le jeu et régnait sur ces cochons de payants de troisième classe. Le sort, pensez donc, se montrait par trop injuste : ils étaient partis de Troyes de grand matin ; ils avaient supporté quatre heures d'attente à Paris ; Ils ne connaîtraient le repos pithivérien qu'au soleil couchant. Et un samedi ! dans un pays qui na­guère pratiquait  le blocage ra­tionnel des loisirs I

Un des pandores décrivait la servitude de son état, les étapes de vingt kilomètres par jour, le pinard rare au point qu'écœuré par la fadeur de l'eau, il agré­mentait l'onde pure d'un filet de vinaigre, vingt griefs de cet aca­bit dominés par l'écœurement de son âme « de devoir incarcé­rer des gens qui n'avaient rien fait ».

Un gendarme bucolique, en somme ! Dommage qu'ils aient eu moins de scrupules, au temps de Mandel : Alain Laubreaux, Charles Lesca, Thierry de Ludre abattu comme un chien sur les routes de l'exode, étaient enchaî­nés tels ..des condamnés à mort de droit commun. Du coup, le Juif retrouvait sa superbe, mul­tipliait les gestes des bras, posait sa dextre sur les genoux de ses gardes, et, dans un pathos tout parfumé de relents de ghetto, énumérait le cours des denrées rares et le tarif des wagons-res­taurants.

Ces premières plaintes rugies, il y eut une pause. L'un des gen­darmes succomba au sommeil, l'autre sortit de sa gibecière, non pas un code pénal ou des menot­tes, non pas le carnet à souches des contraventions ou le manuel mais deux œufs durs, un demi-camembert, du lard et une bouteille de rouge. Dès qu’il eut la bouche pleine le brigadier reprit l’exposé de sa pensée et le Juif tira des profondeurs de son cuir son litron individuel.

— Ni Laval ni personne du gouvernement n'a compris le problème proclamait l'idiot de Troyes en dodelinant du képi.

Heureusement que l'offensive anglaise à Saint-Nazaire prouve que ça mûrit, que ça est proche Remarquez. Saint-Nazaire, c’est pas leur plan : le vrai plan anglais, c'est via Ostende répétait-il finement, en stratège hu­maniste qui manie les sous-en­tendus.

Et pare ce qu'aujourd'hui les usagers du chemin de fer ont acquis quelque patience le monologue continua jusqu'à cette for­mule éblouissante du gendarme

— Une victoire de l'Allema­gne ça serait la ratification de ce qui se passe déjà, la suppres­sion définitive de toute espèce de liberté.

L'occasion était trop belle de lui couper le sifflet, mais un gendarme se venge en fermant les issues. Ainsi, portières closes, l’atmosphère devint lourde, pourtant personne ne posa au youpin réjoui la question de la reine d'Aragon au rabbin Zekhiel sur les raisons de la puanteur naturelle aux. Juifs.

Au terme du voyage, le gendarme  aida son client à descendre et. dans une bourrade amicale, jeta à la cantonade :

— Te voilà rendu, mon gars. C'est un mauvais moment à pas­ser. J'espère bien que ça ne durera pas et que tu reviendras nous voir à Troyes.

 

Il faut des volés satisfaits, des  cocus contents et, d'ailleurs, les Juifs comptent beaucoup sur la jobardise de l'indigène leur meilleure chance.

Accuser le gendarme ? Vous ne trouvez pas qu'on abuse un peu du rôle de lampiste ? Laissons les généraux de Riom découvrir soudain que le coupable du désastre, c'est le sous-officier. Le pandore de Troyes tiendrait d'autres propos s'il sentait la poigne de ses chefs, car rien n'est plus résolument docile qu'un gendarme. Le sabotage commence aux échelons supérieur et descend vers le bas...précisément ce que devait faire la révolution nationale.

Les Juifs

en plein boulot

Pas besoin de visiter le camp pour être fixé rapidement sur l'activité des Juifs internés. Ils sont à Pithiviers, un peu plus de mille, répartis dans des baraques de bois dont nous reparlerons, gardés par des gendarmes qu'aident des sous-officiers de police mués en police auxiliaire. L’administration matérielle du camp relève d'un gestionnaire, le commandement d'un capi­taine de gendarmerie. Celui-ci a sans doute mieux à faire, le di­manche des Rameaux, que de croupir à Pithiviers, mais, après de            laborieuses recherches, le planton de service dénicha son remplaçant, modeste adjudant dont la doctrine se résumait dans la formule reposante : pas  d’initiative, pas d’histoire.

A l’heure de la grand’messe, les premières corvées sortent du camp et, poussant. une voiture à bras, des groupes de six juifs s’acheminent chez le boulanger ou le boucher.

 

A ne vous rien ca­cher, ils ont bonne mine, comme disaient les civils sous le règne de Gamelin ces youpins arbo­rent le pantalon de golf et les escarpins acajou, ou bien la te­nue de skieur ; d'autres assurent le ravitaillement quotidien, en pardessus agrémenté d'un foulard de soie blanche. Le cheveu long mais dégoulinant de brillan­tine. Bref, l'allure de personna­ges habitués a brasser de fruc­tueuses affaires dans la bonne lignée du commerce juif.

 

Peut- être, pour les missions à l'exté­rieur, le capitaine de gendarmerie­ choisit-il que ses pensionnaires les plus élégants, car tout Pithiviers s'accorde a proclamer la crasse sordide ou plaît à vivre Israël dès qu'il se rapproche du ghetto ancestral ? Et l'ordonnateur du cortège s'y entend en dignité, car les Juifs circulent à pas lents sur l'avenue de la République qui mène au cœur de la petite cité. Gueules effroyables de Levantins, rebut d'Europe, rebut d’Asie, ils baragouinent dans leur jargon et font plus de bruit qu'une compagnie de troupiers en marche. Ceux qui, ont quelque lueur du français traversent la ville en conversant avec leurs gardiens, en toute cordialité et leur distribuent des ci­garettes.

Un indigène qui regardait le défilé me glissait à l'oreille le plus sérieusement du monde :

    Ce sont des Juifs. Si c'est pas malheureux, monsieur, de voir ça ! les humains sont retombés aux horreurs des guerres de religion. Remarquez que les Juifs sont peut-être néfastes, mais les voir ainsi avec des gendarmes, ça en fait des victimes dignes de pitié.

 

Brave cornichon pithivérien

Il était prêt à faire le porteur de pain, peut-être à payer aux fils d'Israël une femme de ménage ! Il avait si peu souci du grand nombre de nécessiteux que, dans la répartition de l’humaine pitié, il atteignait l’habileté d’un intendant. Je n’avais point fini d’évoquer devant lui d’autres prisonniers de notre sang ceux-là, prisonniers en Allemagne, prisonniers retenus au Gabon par  l'Anglais, que, sa mission terminée, la corvée de pain redescendait vers la gare. Tout naturel­lement, la voiture à bras s'arrêta au coin de la rue Prudhomme, devant une pâtisserie. Comme un seul homme, les Juifs prirent leur tour dans la file d'attente des amateurs de pain d'épice. Peut-être touchent-ils des tickets la de pain supplémentaires ? On se  demande même pourquoi les youpins de Pithiviers n'ont pas  encore une carte de priorité valable dans les limites du département ? Leurs geôliers prenaient patience sur le trottoir. Dans quelques semaines, quand la saison sera plus clémente, Juifs et gendarmes pourront trinquer de compagnie à la terrasse des bistrots. A notre bonne santé.

 

Le train de Paris amène chaque matin un demi wagon de colis à destination du camp. Un Juif préside à la réception des  envois, tout à fait chez lui dans les locaux du chef de gare ; il ouvre les portes, serre les mains des employés, jette un regard complaisant sur leurs écritures et sort dignement sur le quai en serrant son nœud de cravate pa­pillon. De bien beaux colis, ma foi. De belle  taille ! Les fem­mes de nos prisonniers voudraient pouvoir en confectionner de pareils ! Un cheminot m'a donne la recette :

- leurs femmes sont à Paris pour la plupart et leurs stocks de sardines, de thon et de foie gras ne s’épuiseront pas demain. Et puis, Paris n’est pas loin ; alors les Juifs reçoivent des rôtis, des gigots tout cuits,  des poulets. Eux, ils savent se dém.... !

Ainsi s’explique les  propos  d’une blonde aryenne ; fort jolie qui proclamait à l’hôtel des touristes : 

-          Je ne crois pas qu’ils soient trop malheureux. Celui que je viens de voir n'est là que depuis sept mois et il a grossi de quinze kilogs.

Si vous connaissez un aryen qui, dans le même temps, ait battu ce record, je m’engage à lui offrir, à titre de prime, les œuvres de José Germain reliées plein veau bien entendu.

 

 

 

La « barbarie » raciste

La conscience  universelle ne s’est jamais émue des massacres saisonniers depuis ceux du boucher Staline jusqu'a la saignée des curés espagnols. Par contre, dès  qu'en Europe il fut marché sur le pied d'un Juif, la radio, la presse, le gou­vernement  au service d'Israël  déclenchaient un hourvari d'écorchés. M. Roosevelt ce délicat protecteur  des nègres à l’enseigne du Ku-Klux-Klan, dénonce­rait, s'il n'avait pas d'autres soucis pressants, la «  barbarie » raciste du camp de Pithiviers. Or, dans ce camp en tout cas, juifs se lèvent et se  couchent selon l'horaire établi par leur seul bon plaisir, ils ne sont astreints a aucun travail et leur cantine est un des établissements commerciaux les mieux achalan­dés et les plus prospères de la région parisienne. Il ne leur manque ni un médecin ni un rabbin. Parfois, certains des in­ternés consentent à travailler hors du camp, expérience qui ne dure généralement pas, me répétait un paysan, pour les Juifs la terre est trop basse. Par contre, m'affirme-t-on, la mairie de Pithiviers emploie à ti­tre d'auxiliaire, gratuits six ou huit youpins capables de comprendre le français : côté salaire, rassurez-vous, ceux-là se

débrouillent toujours, soit au rayon car­tes d'identité, soit plus modestement en feuilles de ticket.

Les plus frileux préfèreraient leurs barbelés, car les baraque­ments ont été chauffés tout l'hi­ver et on y commence actuellement la toilette printanière des plafonds et des murs. Peintres et plâtriers de ce vieux pays gallo-romain s’affairent et tur­binent pendant que les Juifs dis­cutent allongés ou jouent au bal­lon. Avec la sérénité imbécile de l'homme qui reçoit les gifles, un entrepreneur me disait :

-          Oui, monsieur, on repeint, et  Juifs ne sont pas contents. Pourquoi ? Ils ont fini par donner leurs raisons. Ils interpel­laient mes ouvriers en ces termes : « Tas de pauvres c....  ,vous croyez peut-être que nous serons encore, là l’hiver prochain ? Roo­sevelt et Staline auront rétabli l’ordre bien avant : les comptes seront réglés. »

Et l’indigène encaisse sans sourciller. Rien ne l’étonne, rien ne le choque pourvu que l’injure vienne du Juif, pourvu que la faveur profite au Juif. A croire vraiment que le Français est définitivement judaïsé, maladie qui ne pardonne pas. Le même gars du bâtiment m’affirmait que les épouses des internés touchaient une allocation quotidienne de 23 francs, nouvelle incroyable entre toutes (je ne la crois pas) mais qui ne le scandalisait point. Pensez donc, la femme d’un prisonnier français, la femme d’un tué de 1940 reçoivent bien de la générosité de l’Etat 12 ou 14 francs par jour ! Alors de quoi se plaindrait-on, nom de Blum !

 

Scandales à la pelle

Autour des camps d’Israël, l’amateur de scandales n’aurait qu’à se baisser pour faire sa cueillette. Roi dans l’art de corrompre, le Juif utilise, on s’en doute la jobardise ou la complicité de ses prétendus bourreaux. Les relais de poste clandestins fonctionnent à merveille, les officines d’évasion aussi. Au restaurant, d’une table à l’autre, on vous propose, par exemple, « de faire passer un mot » au pauvre prisonnier.

Il y a mieux : le registre des « présents » s’accommode de disparitions momentanées : huit jours par-ci, une fin de semaine par-là. Que diantre, il faut bien que le youpin veille sur ses affaires  et sur sa famille abandonnée ! un cadeau remis à qui de droit fait fondre les barbelés : un manteau de fourrure, par exemple, vaut au généreux donateur quinze jours de permission et certaines femmes apportent la rançon dans leur valise... à tout hasard.

Rebecca profitait de son expédition chez le pauvre Jacob captif pour rentrer à Paris avec des provisions. Le résultat est simple : à Pithiviers et à vingt kilomètres à la ronde, il ne restait rien à vendre, Israël raflait tout et à n’importe quel prix. L’ampleur de la razzia a obligé l’autorité à prendre certaines mesures. Désormais, dans la petite gare, à chaque arrivée de train, les gendarmes demandent en principe leurs papiers aux voyageurs, mais toujours grand-père Lévy et belle-maman Cohen parviennent à franchir le barrage. Peut-être ne pourront-ils pas parler à leur « martyr », mais ils ne dédaignent pas la consolation et les profits qu’apportent un jambon, une motte de beurre ou deux dindons acquis à bon compte dans une ferme.

 

Pithiviers ? Un grouillement de reptiles autour du camp.

A l’intérieur les Juifs se jalousent, se pillent, se lamentent, se dénoncent selon la tradition de la race. Tous envient Jean Zay coupable d’une vétille définie par le code « désertion en présence de l’ennemi », favorisé lui, par le sort, puisque chaque jour à la prison de Clermont-Ferrand, « M. le Ministre » prend ses repas en famille. La race élue ne peut tout de même pas casser les cailloux dans le Sud Tunisien, comme de vulgaires natifs de Pantin et de Belleville.

Henri Poulain

 

 

texte sélectionné et mis en forme par Jean Aikhenbaum

sources : Je suis partout n° 557 4 avril 1942 - Bibliothèque Mémorial de la Shoa  

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