Antisémitisme… encore et toujours un peu d’histoire…..
Je suis partout n° 262– 30.11.35 p.6
Le racisme antisémite est de nouveau au premier plan.
Le racisme antisémite est de nouveau au premier plan de la politique national-socialiste du Troisième Reich.
Le 28 novembre, dans une interview, Adolf Hitler faisait les déclarations les plus nettes à cet égard : « La nécessité de combattre le bolchevisme est, affirmait-il, l'une des raisons fondamentales de la législation relative aux Juifs en Allemagne... »
Comme le chef suprême de la nouvelle Allemagne avait eu soin de répandre ses déclarations dans le monde entier, on ne pouvait se méprendre ni sur leur signification, ni sur leur importance réelle. Non seulement le Führer n'arrondissait pas les angles... Non seulement il ne cherchait pas à détourner l'attention de l'antisémitisme nazi... Mais il affirmait l'intention de le justifier en l'expliquant, sans faux semblants, à la face des nations.
Agitateurs bolcheviques et influences juives destructives
Adolf Hitler ajoutait : « Cette législation n'est pas antisémite ; elle est pro-allemande. Par ces lois, les droits des Allemands seront protégés contre les influences juives destructives. Presque tous les agitateurs bolcheviques en Allemagne ont été des Juifs. L'Allemagne, qui n'est séparée de la Russie soviétique que par quelques lieues, a besoin de mesures permanentes et pratiques afin de défendre le Reich contre l'activité de ces agents du bolchevisme. »
Après avoir souligné que nombre d'Allemands, officiers démobilisés et intellectuels prolétarisés, avaient dû se procurer à grand peine des emplois manuels, le Führer poursuivait : « Les Juifs, qui représentent moins de un pour cent de la population, ont cherché à occuper les fonctions des chefs intellectuels et envahi les professions libérales telles que le barreau, la médecine, etc... Or, l'influence destructive des intellectuels juifs s'est étendue sur toute l'Allemagne. De ce fait, il est devenu nécessaire de prendre des mesures tendant à supprimer cette action destructive et à établir une division nette entre les deux races. »
Pogroms à froid
Les déclarations d’Hitler ne sont d’ailleurs point intervenues à l’improviste... c’est ainsi que le Rheinisch – Westphälische Zeintung ; organe des industriels nationaux-libéraux, puis populiste... publiait un article dès le 24 novembre pour répondre au Times, par ailleurs favorable au rapprochement avec l’Allemagne, mais qui venait de publier un réquisitoire contre la persécution des Juifs dans le Reich et qui parlait de pogroms à froid.
...la haute trahison n'était pas un acte déshonorant. L'auteur cite, un certain Tucholsky, fort connu sous divers pseudonymes tel que Panther, ajoutait même : Nous sommes des traîtres... Je parle en pleine conscience... C'était un Juif, citoyen allemand.
Citations équivalentes pour Georg Hermann, pour le fameux Ernst Toller... Tous deux écrivains juifs allemands... D'autres suivaient : Feuchtwanger, Ferdinand Bruckner, Arnold Zweig, Friedriech Wolf, Kerr, Piscator... pour ne nommer que les plus connus dans le monde des lettres et des arts. Tous proférant des blasphèmes identiques et les menaces les plus sanglantes...
Et, s'adressant de nouveau au Times, le journal allemand demandait si la question juive, telle que l'avait résolue le Troisième Reich, pouvait constituer en toute justice un obstacle à la compréhension entre nations ou si, plutôt, elle ne se présentait pas comme un devoir de compréhension... Les Juifs avaient, expliquait-il, tenté de tout corrompre, de tout détruire en Allemagne par la bolchevisation générale de l'intelligence, de l'art, des mœurs et de la politique. Ils avaient étalé un maximum de perversité agissante de la fin de la guerre à l'avènement d'Hitler en 1933. L'étude impartiale de cette période le prouve... En conséquence, le devoir des autres nations, qui peuvent être menacées dans leur structure même comme l'Allemagne l'a été, est d'admettre que le Troisième Reich a ses raisons de faire en sorte que cela ne recommence plus.
Une autre feuille, toute nouvelle celle-là, le Judenkenner, spécialisée dans l'antisémitisme sous toutes ses formes, publiait quatre jours avant, le 20 novembre, un article de tête particulièrement significatif, intitulé : Reconstruction, Adolf Hitler y était célébré comme l'artisan d'une œuvre grandiose, d'une œuvre belle entre toutes, parce qu'elle ne serait pas faite de matière au sens ordinaire du mot, mais d’être humains...
Poursuite contre les Juifs étrangers
...on s’est réservé la possibilité de freiner la politique actuelle,: de même, dans le cas des poursuites contre des juifs étrangers, pour lesquelles l'autorisation du ministre de l'Intérieur sera nécessaire, on a pensé à des difficultés éventuelles avec les autres gouvernements. M. Salomon, gros banquier de New York, pourra évidemment se permettre avec des « aryennes » ce qui sera interdit à M. Lévy, brocanteur venu de la Bessarabie.
Bien que l'on ait abaissé de 45 à 35 ans l'âge canonique pour les domestiques femmes chez les juifs, il y là une question qui reste délicate, pour les ménages israélites comme pour leurs cuisinières. Celles-ci vont se trouver en grand nombre sur le pavé à la date du 1er janvier, ou les nouvelles lois entrent en vigueur. Quant aux maîtresses de maison, elles risquent de ne plus trouver le personnel dont elles ont besoin les domestiques de plus de 35 ans ne sont pas tellement nombreuses. On parle déjà, dans les milieux israélites de Berlin et de quelques autres grandes villes, de les remplacer par des hommes. En effet, la loi n'interdit pas aux « aryens » du sexe masculin de se placer chez des juifs : hommage inconscient du législateur national-socialiste à la vertu de leurs épouses.
« Nordique du crâne à la semelle ».
Dans un film qui la révéla jadis au grand publie, Marlène Dietrich chantait « Je suis faite pour l'amour de la tête aux pieds. Se souvenant sans doute de ce refrain, un cordonnier de Berlin vient de prendre pour enseigne « Nordische Grossbe. sohlung (grand ressemelage nordique), sous prétexta qu'un parfait aryen, ou nordique, devait l'être depuis le crâne jusqu'à la semelle.
On s'est aperçu, hélas ! que ce prétendu descendant de Hans Sachs était lui-même un non-aryen
Une étude de la France racique
Les racistes allemands ne limitent pas leurs études à leur pays. Ils prétendent renouveler, leur point de vue, l'histoire et la psychologie des peuples. Voici, par exemple, M. Bernhard Pier, qui consacre deux brochures à des « Considérations racistes et biologiques sur l'histoire » de la France et de l'Angleterre. Ses vues ne sont pas entièrement originales, elles rappellent souvent Gobineau, Chamberlain et d'autres. Notons qu'il ne se rallie pas à une thèse assez répandue chez nous, d'après laquelle les Celtes ou Gaulois formeraient l'élément de base de la population française
Texte mis en forme et sélectionné par Jean Aikhenbaum