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13 janvier 2020 1 13 /01 /janvier /2020 09:52

Je suis partout du n° 7 du 10.01.31 p1

Français et Allemands

Nous foisonnons de gens qui veulent s'entendre avec l'Allemagne et qui ne sa­vent pas un mot de l'histoire allemande, ni de la manière dont les Allemands con­çoivent les choses. La psychologie des peuples est à la mode, mais on fait de la psychologie comme si les peuples dataient d'hier, comme si une longue histoire ne les avait pas façonnés et comme si, de­puis des siècles, ils n'avaient pas fait l'essai de tous les systèmes, de toutes les sagesses comme de toutes les folies.

M. Louis Reynaud, professeur à la Fa­culté de Clermont, est un des maîtres les plus éminents de notre Université. Depuis trente ans, il ne cesse d'étudier l'Allema­gne, dans sa littérature, son art et sa pen­sée. D'importants travaux sur le roman­tisme, sur l'influence française en Alle­magne et l'influence allemande en France l'ont fait connaître déjà d'un public plus large que le public des érudits. Il nous donne aujourd'hui, sous une forme ramas­sée rapide et brillante, l'essentiel de ses réflexions et de ses recherches. Jamais livre n'est venu plus à point.

M. Reynaud ne fait point l'histoire des relations politiques des Français et des Allemands, mais celle de leurs relations intellectuelles et sentimentales. Non seule­ment cette double enquête éclaire d'une lumière nouvelle le caractère des deux peuples, mais surtout elle montre dans quelle mesure le génie de l'un est assimi­lable par le génie de l'autre.

Depuis le moyen âge, la France a, par deux fois, imposé à l'Allemagne son goût, son art, sa littérature, sa conception de l'homme et de la vie ; par deux fois aussi, le génie allemand a, sinon subjugué, tout au moins envahi le génie français. Il y a ainsi deux grands siècles d'expansion française : le treizième et le dix-septième et deux grands siècles d'expansion ger­manique : le seizième et le dix-neuvième Deux siècles d'ordre et deux siècles de révolution.

 

Je suis partout du n° 7 du 10.01.31 p3

Le message d’Hitler pour 1931

Le Volkischer Beobachter, organe cen­tral du parti national socialiste, a publié le 2 janvier un grand message d'Adolf Hitler à ses troupes pour l'année nouvelle.

La onzième année du combat mené par le mouvement national-socialiste est ter­minée. Un groupe obscur de sept indivi­dus est devenu un parti de huit millions d'hommes. Quelques-uns seulement sa­vent quel travail représente ce progrès formidable, et quels sacrifices ! Le destin ne nous a rien épargné et rien n'a été obtenu sans amertume. Onze années du­rant, le mouvement a couru de danger en danger ; un jour assailli par la haine, le lendemain tourné en dérision ; bientôt accablé sous le silence ou, au contraire, sous les mensonges et les calomnies ; in­terdit, dissous, puis renaissant pour sur­gir à la fin de chaque année plus vail­lant et plus fort.

Le mouvement national socialiste a fait én. Allemagne le point pour les esprits. Si aujourd'hui, à l'époque de notre pire abaissement, des millions d'hommes sou­levés par notre foi relèvent fièrement la tête, c'est que brille à leurs yeux le sym­bole que notre aigle tient dans ses serres : la croix gammée domine l'étoile soviéti­que.

Auparavant, dans la presse, dans la vie publique au Parlement, partout régnaient le bolchevisme juif et les ennemis de la Nation. Le travailleur allemand, mésesti­mé par la bourgeoisie, devenait irrémédia­blement la proie des marxistes dupeurs du peuple. Aujourd'hui, il y a huit millions d'hommes derrière la pure pensée allemande, qui disposent du parti le plus ma­gnifiquement organisé. Contre les crimi­nels marxistes, marche dorénavant le fa­natisme national. Ce dont on se moquait hier est redouté aujourd'hui.

Et tout cela, partisans, hommes et femmes est notre œuvre, votre œuvre.

 

............A tous ceux qui ont combattu et saigné dans nos combats, nous ne pouvons don­ner en guise de « merci » que cette assu­rance :

VOUS AVEZ MARCHÉ POUR LA NATION ET POUR LE PAYS ALLEMANDS ; NOUS CON­TINUERONS A MARCHER POUR LA NATION ET LE PAYS ALLEMANDS, MAINTENANT, DEMAIN, ET TOUJOURS DANS L'AVENIR, AUSSI LONG­TEMPS QUE LE SEIGNEUR NOUS LAISSERA EN VIE. NOUS SERVIRONS TOUJOURS L'ÉTEN­DARD QU'UN JOUR NOUS AVONS CHOISI COM­ME NOTRE SYMBOLE. SIGNE DU REICH QUI VIENT, IL VOUS A ENVELOPPÉS, VOUS QUE LE DUR DESTIN A ÉLOIGNÉS DE NOUS ; A L'HEU­RE DERNIÈRE A LAQUELLE LE DESTIN NOUS APPELLERA A NOTRE TOUR, NOUS VOU­DRONS AUSSI NE PAS AVOIR D'AUTRE PAVIL­LON QUE CELUI DU RELÈVEMENT DE L'ALLE­MAGNE ! NOTRE DRAPEAU, NOTRE BAN­NIÈRE ! »

La douzième année de lutte commence pour notre mouvement.

Nous sommes tous persuadés que le cycle de la passion allemande s'achèvera cette année.

Nous savons tous que la liberté com­me don gratuit n'existe pas. Depuis tou­jours, le bonheur est lié aux larmes, et Beni celui qui a souffert éprouve la suprême jouissance. Le mouvement national socialiste  engage un combat difficile....

 

 Je suis partout du n° 7 du 10.01.31 p7

L’équipe Lénine est finie

Tout comme les états à régime parle­mentaire, la Russie soviétique vient d'avoir, elle aussi, sa crise ministérielle. Du reste, cette crise couvait depuis long­temps ; la dictature de Staline était loin de plaire aux grands chefs du bolchevis­me, vétérans chevronnés des grandes lut­tes politiques et nouveaux venus aux am­bitions démesurées. Ils ne supportaient qu'avec impatience l'arrogance de ce Géorgien, que Lénine lui-même avait qua­lifié, dans son célèbre testament, d'indi­vidu ignorant, grossier et borné, en re­commandant à ses successeurs de ne ja­mais lui confier aucun poste important et responsable.

Pourtant, Staline, s'appuyant sur la Guépéou semblait invulnérable ; une ma­jorité terrorisée lui était toute acquise, tant dans le Comité Central Exécutif de L’U.R. S. S. que dans le Politbureau. Aussi fut-il décidé de s'en débarrasser à l'Orientale, en amorçant une dispute qui se terminerait par quelques coups de feu le tout étouffé entre les quatre murs du bureau de Staline. Une fois le dictateur mort, on désignerait un autre secrétaire général du Politbureau et le jeu des institutions soviétiques reprendrait son cours normal... jusqu'à nouvel ordre.

Pour bien comprendre la signification des derniers événements, il faut se rappe­ler que l'Union des Républiques socialis­tes soviétiques, ou l'U.R.S.S., est compo­sée de plusieurs républiques, dont la plus importante est la république russe ou R. S. F. S. P. D'après la constitution so­viétique, chacun de ces Etats a son pro­pre conseil des commissaires du peuple (Sovnarkom) ; la fédération elle-même est gouvernée par un conseil central, le Sovnarkom de l'U. R. S. S. présidé par Rykov. Au dessus de cette organisation, il y a encore le Comité Central Exécutif des Soviets ou Zik 7, dont le président, Kalinine, est, en quelque sorte, le chef de l'Etat.

Alexis Ivanovitch Rykov, dit Alexis >, dit Rojkov, dit Vlassov, dit le Bègue, dit Vassili, dit Sevostian, né en 1881, avait fait un peu tous les métiers, mais surtout celui de conspirateur. Surveillé par la police, il obtient l'autorisation de se rendre à l'étranger, ou il organise avec Lénine une école de préparation bolcheviste à Long­jumeau. De retour en Russie, il se lance dans une active propagande révolution­naire et se fait pincer par les gendarmes en février 1910 ; déporté en Sibérie, il s'en échappe aussitôt pour se faire re­prendre, déporter à nouveau en 1913 et s'évader encore une fois l'année suivante. Puis, c'est la guerre, le bolchevisme, la montée au pouvoir. Malgré ces brillants états de services, révolutionnaires, Rykov a. toujours été et est resté un hésitant et un timoré ; beaucoup plus enclin au so­cialisme doré qu'au bolchevisme, Rykov ne suivit Lénine que sous l'influence du terrible ascendant que ce dernier exer­çait sur les natures faibles. Il subit plus tard Staline, comme il avait subi Lénine, mais avec moins de patience et plus de palinodie.

Quoi qu'il en soit, avec Rykov dispa­raît l'un des derniers grands lieutenants de Lénine. Sverdlov assommé par les ou­vriers, Dzerzinsky mort, Trotzky, Zinoviev, Kamenev, Radek écartés définitive­ment par Staline, Lounatcharsky réduit à des rôles de troisième ordre, il ne reste plus guère de la grande équipe que Meer Enoch, Moiseevitch,. Vallach, dit Litvinov, dit Finkelstein, dit Maximovitch, ancien bandit, expulsé en 1908 de France pour recel des sommes volées à la Banque de Tiflis et présentement commissaire aux Affaires étrangères de l'U.R.S.S. C'est un fait capital à retenir : le bolchevisme est en train de se dévorer lui-même, comme l'a fait la révolution française, et Stali­ne, dans son intolérante méfiance, en est arrivé à rester seul, comme Robespierre avant Thermidor.

 

Je suis partout du n° 8 du 17.01.31 p3

Allemagne - Les textes désagréables.

On sait que Nietzsche est un auteur dont se recommandent volontiers les nationalistes de tous pays. Sa sœur et héritière, Mme Fors­ter-Nietzsche, qui est une raciste convaincue, a tout fait pour répandre cette interprétation de son œuvre : elle a été jusqu'à publier un recueil de maximes tirées des différents ouvra­ges de son frère, éliminant soigneusement les critiques parfois violentes qu'il dirigea contre l'empire allemand et contre ses compatriotes en général. Un journal berlinois, le Montag Morgen, s'est amusé à rechercher quelques passages, d'ailleurs assez connus, de Nietz­sche, qui ne sont pas précisément faits pour enchanter Hitler et son entourage. Par exem­ple ceux-ci : « Les juifs, qui ont le sentiment d'être le peuple élu, parce qu'il possède, plus que tout autre peuple, le génie moral... » ou encore : « En lisant Montaigne, La Rochefoucauld, La Bruyère, Fontenelle, Vauvenar­gues, Chamfort, on se sent plus près de l'anti­quité qu'en lisant six autres auteurs de n'im­porte quel pays. Ils contiennent plus de véri­tables pensées que tous les livres des philosophes allemands »... ou encore ceci : « Les Al­lemands ont sur la conscience cette maladie, la plus contraire à toute culture et à toute rai­son, le nationalisme, cette névrose nationale dont l'Europe est malade, ce maintien à perpé­tuité des petits pays et de la petite politique ; ils ont fait perdre à l'Europe sa signification, sa raison, ils l'ont poussée dans un cul-de-sac. »

 

Je suis partout du n° 8 du 17.01.31 p3

Un appel à la jeunesse

On se moquait en Allemagne, il y a peu de temps encore, de la jeunesse des troupes hitlériennes. Dans la presse quotidienne et dans les hebdomadaires, ce n’était que haussement d’épaules, brocarts, photographies et caricatures tendant à ridiculiser le parti national-socialiste et à traiter ses manifestations non pas comme une affaire d’Etat, mais comme une affaire d’enfance. On oubliait pas tout à fait, cependant, le chiffre des voix abstenus par les racistes aux élections générales 6 millions et demi de voies, accrues encore lors des élections partielles ou municipales ! mais l’on soutenait que la moitié des électeurs hitlériens votaient par « jeunesse » et l’on se proposait en guise de remède, de relevé la première limite de l’âge électoral...

Le succès d'Hitler

L'article publié le même jour par le Ber­liner Tageblatt, « Jeunesse et national-so­cialisme », est un appel analogue, mais des­tiné, celui-là, à toucher non pas la jeunesse catholique, mais celle des milieux libéraux ou libres-penseurs, démocrates et républi­cains de gauche, qui paraît elle-même en danger d'abandonner les opinions pater­nelles.

En tout cas, le Berliner Tageblatt ne semble pas en douter. Le national-socialis­me a réussi auprès de la jeunesse en pla­çant « la parole de jeunesse au cœur de ses revendications ». Tout parti qui l'oublie trop perd, à notre époque, la plupart de ses adhérents. Le parti d'Hitler en a bénéficié par masses compactes. « Le passage de la jeunesse allemande au radicalisme est le plus grave de tous les graves dangers que court le Reich ; Et tandis que les Nazis appliquaient les meilleurs moyens de con­quérir les jeunes, les républicains brillaient par leur incompréhension de ce qui peut enthousiasmer un jeune homme. On accor­dera que, sous la plume d'un rédacteur du grand journal démocrate, pareil aveu est assez inquiétant. Il serait fou, conclut-il, de se faire des illusions : l'adhésion de la jeunesse à l'idéal du Troisième Reich, à l'Etat mâle où la liaison est étroite entre le chef et chacun de ses hommes, est d'ores et déjà très avancée. L'idéal de la fidélité, de la discipline et de la libération natio­nale, voilà la nouvelle trinité qui rallie dé­sormais une foule de jeunes gens à Hitler, la majorité des étudiants, notamment, et la fraction des jeunes ouvriers que les Nazis ont pu enlever aux communistes et aux or­ganisations de la gauche socialiste.

 

Je suis partout du n° 8 du 17.01.31 p7

URSS -La justice des camarades...

Le retentissant procès qui s'est déroulé dernièrement à Moscou et où des places avaient été obligeamment réservées, au banc des accusés, à M. Poincaré, au ma­réchal Pétain et autres personnalités, a attiré l'attention sur la justice en U.R.S.S.

Ce qui donna la victoire aux bolchevis­tes sur le gouvernement provisoire, c'est qu'ils avaient un programme, tandis que Kerensky n'en avait pas et flottait au gré des courants. Mais si les nouveaux maî­tres de la Russie appliquèrent leurs théo­ries économiques et politiques avec une obstination, une ténacité de maniaques, ils se trouvèrent fort embarrassés pour régler une question qu'ils n'avaient pas prévue : celle de la Justice. La conception matérialiste de Karl Marx, ce messie du socialisme, ne reconnaît pas, on le sait, l'existence d'idées, de principes abstraits : Justice, Droit, Religion, autant d'attrape-nigauds, ou, selon l'expression consa­crée : de superstructures sur les fonda­tions économiques. Que le système écono­mique change, et ces édifices en carton-pâte s'écroulent aussitôt. Après avoir ba­foué la justice « bourgeoise », cette arme servant à opprimer le prolétariat, les bol­chevistes, une fois au pouvoir, se virent obligés de faire face aux devoirs qui in­combent à tout gouvernement, à tout pou­voir, fût-il celui des camarades. Malgré les formidables bouleversements politiques qui s'étaient succédé depuis huit mois, la vie suivait son cours, avec ses joies, ses peines, ses misères ; on naissait et on mourait, on se mariait et on divorçait, on volait et on assassinait. Il fallait donc protéger les uns, punir les autres, tran­cher des différends, bref, exercer la jus­tice. Situation difficile, paradoxale même pour des marxistes bon teint ! On en dis­cuta à perte d'haleine, l'idée de « sauver la face », de supprimer toute justice, tous juges, tous tribunaux, fut même sérieusement agitée dans la presse soviétique. Pourtant, Lénine et ses acolytes se rési­gnèrent finalement à donner une entorse au marxisme ; on en avait donné bien d'autres !

 

Tribunaux du peuple, tribunaux révolutionnaires

Ainsi, c'est la loi des suspects dans  tout son sanglant cynisme. Point n'est be­soin de commettre un crime, c'est-à-dire de ne pas payer ses impôts à temps, de déblatérer contre les Soviets, de refuser à entrer dans un « Kolkhoz », d'écrire une lettre à un ami à l'étranger ; il suffit d'être soupçonné de pouvoir accomplir un de ces forfaits pour être collé au mur.

Et, ne l'oublions pas, ce code de sang est également applicable dans toutes ses dispositions aux étrangers qui ont prudence de se fourrer dans le guêpier soviétique : les articles 70 et 71 le spéci­fient expressément. Un Français, un An­glais, un Italien, voyageant en Russie pour ses affaires ou son plaisir, peut être coffré, condamné et fusillé, non seulement pour avoir correspondu avec ses amis de Paris, Londres ou Rome, mais simplement pour avoir été soupçonné de pouvoir le faire. Et aucun recours n'est possible aux ressortissants des puissances qui ont re­connu les Soviets et, par conséquent, toute leur législation ; aucune chance ne leur reste d'échapper aux bourreaux bolchevis­tes, si ce n'est la fuite, comme l'a fait, il y a quelques jours, cet ingénieur anglais qu'on a trouvé agrippé à l'essieu d'un wa­gon du train venant de Moscou.

 

 

 

 

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