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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 09:55

Le parti populiste allemand, fidèle à sa devise « Des chaînes rouges, seul le parti popu­liste vous libère »,

Je suis partout du n° 2 du 06.12.30 p.2

Les Progrès d’Hitler

L'assaut d'Hitler

Le matin du 30, l'organe officiel et central d'Hitler, le Volkischer Beobachter, publiait la proclamation suivante :

En ce dimanche ont lieu les élections au conseil de Brême. Là, comme  ailleurs, rè­gne encore la fameuse « grande coalition » à laquelle nous devons la redoutable illu­sion de Locarno et la supercherie de Dawes avec toutes leurs conséquences actuelles. Le parti populiste allemand, fidèle à sa devise « Des chaînes rouges, seul le parti popu­liste vous libère », n'avait au lendemain des dernières élections rien eu de plus pressé que de mettre en selle la domination socia­liste et de former avec elle la coalition de malheur.

Contre ce scandale politique, le mouve­ment national socialiste lutte de toutes ses forces. Il frappe de plus en plus fort à la porte du Conseil de la ville de Brême, autrefois si digne — des hommes de grande stature, de caractère fort y siégeaient alors — il frappe à la porte de cette maison qu'oc­cupent maintenant les Messieurs rouges d'un parti dont les chefs ne connaissent pas la patrie allemande, réclament le droit à la trahison et se sont toujours lâchement opposés aux volontés de renouvellement de l'Allemagne.....

 

Les élections au Reichstag, les élections dans le Bade, maintenant celles de Brême. — le peuple allemand veut-il réellement un régime national-socialiste fasciste ? Ce se­rait terrible. Les nationaux-socialistes ne croient peut-être même plus à leurs tirades. Ils savent aussi que leurs fantaisies éco­nomiques contre « l'esclavage de l'intérêt » semblables choses sont de pures folies. Qu'aux questions de quatre professeurs d'é­conomie nationale sur leurs propositions au Reichstag il n'ait pas été répondu, cela le prouve clairement. Quant à la politique extérieure, il en est à peu près de même. Mon­sieur Hitler a dès septembre attesté à la face du monde tout son indigne néant. Mais si les Nazis parviennent un jour au pouvoir ce ne sera plus si simple. Car alors il leur faudra bien entreprendre quelque chose, ne serait-ce que sous la pression de leur démagogie. Nous aurions dans ce cas une catastrophe. La puissance dans l'Etat est le but de ces messieurs, et ce but s'ap­pelle asservissement de toute autre pensée, de toute autre volonté. Le peuple alle­mand en est-il vraiment arrivé au point de vouloir se jeter à l'aveuglette dans cet es­clavage ?

Voilà l'Allemagne d'aujourd'hui. Il est clair cependant qu'on ne peut aller plus loin dans cette voie. Si la volonté de la na­tion ne se rend pas bien vite aux conseils de la raison et de l'entente, nous tomberons effectivement sous la domination des na­zis. Et ce ne sera même pas la fin, mais le début des plus durs combats dont l'issue, tant pour notre destinée intérieure que pour notre existence extérieure, est impré­visible.

L'Allemagne est aujourd'hui en convul­sion...

 

Je suis partout du n° 3 du 13.12. 30p.4

A l'Ouest, rien de nouveau - interdit en Allemagne

La première représentation du film de Remarque au Mozart-Saal, un grand ci­néma de Berlin, s'était passée dans le plus grand calme. Mais le lendemain, M. Goeb­bels, un des lieutenants de Hitler, qui était assis au premier rang, se leva et commença une harangue. Du balcon, ses troupes lancèrent dans la salle des boules puantes et, pour ef­frayer les dames... des souris blanches. Ce fut le signal d'un chahut formidable.

Cette intervention bruyante des nationaux-socialistes ne surprendra pas à première vue. Elle constitue cependant une nouveauté à Ber­lin. La capitale du Reich pouvait se vanter depuis quelques années d'un libéralisme excep­tionnel en matière de spectacles On y a joué de nombreuses pièces politiques d'une tendance très osée, sans que les partis adverses fissent entendre des protestations. On a pu y voir pen­dant des mois des films révolutionnaires russes, comme le célèbre Croiseur Potemkim : jamais le public ne manifesta. Mais depuis les élec­tions du 14 septembre, les nationalistes, eni­vrés par leur succès, affectent de ne plus to­lérer les spectacles qui leur déplaisent. En vain, la société de film Universal Pictures fait précéder sa production d'une annonce disant qu'on a voulu montrer sur l'écran la réalité de la guerre, sans aucune tendance. La Reichs­wehr, avant la première représentation, s'ef­force de faire interdire le film de Remarque et une grande partie de la presse l'attaque vio­lemment. Ces adversaires ne sont pas seule­ment dans le camp de Hitler et de Hugenberg ; des journaux modérés, jadis plus tolérants, dé­clarent que ce film est une chose indigne, qu'il insulte au patriotisme et à l'honneur du peuple allemand.

 

Je suis partout du n° 3 du 13.12. 30p.7

URSS Le grand procès du sabotage

Le grand procès du sabotage s'est terminé le 7 décembre par la condamnation à la peine de mort du professeur Ramsine, de Laritchef, de Tcharnovski, de Kalinnikof et de Fédotof, et à la condamnation à dix ans de réclusion des ingénieurs Koupianof, Sitnine et Otchkine.

Jusqu'à la dernière minute les huit inculpés ne se sont pas départis de la ligne de con­duite qu'ils s'étaient imposée dès le début du procès. Chacun d'eux se plut à reconnaître pour exacts et bien fondés tous les délits et tous les crimes qui leur étaient reprochés. Certains d'entre ces étranges inculpés s'ac­cusèrent même de délits supplémentaires. Aussi étrange fut leur attitude à l'égard de la Guépéou. Ils ne prononcèrent pas un mot de blâme à son égard. Tout au contraire, ils reconnurent qu’ils avaient été traités de façon parfaite par ses agents. On a parlé de tortures dans la presse étrangère marqua a un moment donné Ramsine : Mais regardez-moi, est-ce que j’ai l’aspect d’un homme que l’on a torturé ? Et Fédotof de renchérir : évidemment aucun de nous n’a été torturé. Nous croit-on capables de dire des mensonges pour nous perdre volontairement ?

Tous furent récompensés de leur docilité. Vingt quatre heures ne s’étaient pas écoulés que ces accusés étaient partiellement graciés, les condamnations à la peine capitale commuées en 10 ans années de détention, les peines de 10 ans réduites à 8.

Le Times qualifia les débats de farce tragique, c’est aussi ce que pensent les journaux russes d’opposition paraissant à l’étranger. Le journal démocrate que M. Mikoulof, imprime à Paris publie les remarques suivantes :

« Il viendra un moment où la voix courroucée du prolétariat ne se fera plus entendre. Les journaux de Staline se tairont pour quelque temps, et le plan quinquennal se replongera dans les grisailles de la vie journalière... après le procès, il ne produira aucune amélioration, sur le front du ravitaillement, et il n’y aura aucun progrès dans la situation monétaire.... la situation ne s’améliorera pas, elle ne fera qu’empirer. On pourra inventer de nouveaux procès, cela ne changera rien. Staline ne réussira pas à procurer du pain aux foules uniquement avec des spectacles. Tout au contraire, plus on voudra de procès à grande mise en scène, plus il faudra renouveler le programme et la troupe... et le dernier acteur pourrait bien être... Staline en personne. Evidemment, il découvrira bien encore des saboteurs sur tous les fronts. Il les fera juger et punir, néanmoins, la situation ne fera que s’aggraver. Ainsi, le procès qui vient de s’achever, de même que les procès qui pourront surgir dans l’avenir, finiront par persuader, à ceux qui ont encore une confiance illimitée en Staline, que le moment est venu de lui mettre la main au collet. Un régime de pourriture, est obligé en fin de compte de se détruire de lui-même ».

 

Je suis partout du n° 5 du 27.12.30.p1

Trop d’or ?

Il parait que nous avons trop d'or. La Société des Nations nous le dit, le monde entier le répète, et nous finirons par le croire.

Cet or n'est point dans nos poches. Il est dans les caves de la Banque de France, où il s'accumule sans arrêt. Chaque semaine, de nouveaux lingots arrivent de New-York ou de Londres. Chaque jeudi le bilan de la Banque accuse ces augmentations : six cents millions au bilan arrêté le 5, un demi milliard au bilan arrêté. Et, s'il faut en croire les compétences le mouvement n'est pas près de s'arrêter

Pour en comprendre les causes, il faut se rappeler le mécanisme de la stabilisation. Une monnaie stabilisée est une mon­naie qui, à chaque instant, peut être con­vertie en or aux guichets de la Banque d'Etat. Prenons un exemple. Un commer­çant parisien doit faire un règlement à Londres. Mais son créancier ne veut pas de francs, dont les maisons anglaises sont déjà encombrées. Le Parisien va rue La Vrillière, où on lui échange ses billets con­tre du métal jaune qu'il expédie à son cor­respondant. Bien entendu, la réciproque est vraie. Si la livre, offerte en masse à Paris, a une tendance à la baisse, les An­glais qui ont des paiements en instance chez nous ont tout intérêt à demander des lingots à la Banque d'Angleterre et à nous les envoyer. Le franc et la livre ne peu­vent ainsi varier, l'un par rapport à l'au­tre, qu'entre d'étroites limites qui repré­sentent, en plus ou en moins, les frais d'envoi de l'or d'une place à l'autre.

 

  Je suis partout du n° 6 du 03.01.31 p3

Une enquête sensationnelle : Hitler au pouvoir ?

La Deutsche Allgemeine Zeitung, organe de l'aile gauche du parti populiste le parti de feu Stresemann et du Dr Curtius, l'actuel mi­nistre des Affaires étrangères du Reich — a consacré une page de son numéro de Noël à la publication d'une enquête sur la participation du mouvement d'Hitler au gouvernement. Cela ne surprendra. pas les lecteurs de Je suis partout qui ont eu connaissance des manifesta­tions populistes - et de plusieurs articles de ce grand journal posant nettement la question d'une collaboration des nazis avec le gouverne­ment. Après un exposé d'un membre du parti demandant que des changements dans ce sens soient apportés à la composition du cabinet Brüning, après un article de tête, plus récent encore, comparant Hitler et Brüning et suggérant leur collaboration, l'organe populiste, a résolu de poser la question sous sa forme la plus directe destinée à avoir dans tout le Reich un très grand retentissement.

Nous avons demandé à quelques per­sonnalités marquantes, appartenant à des partis très différents, si elles considéraient comme souhaitable la participation du mouvement hitlérien aux responsabilités du pouvoir et, dans l'affirmative, quelles seraient les conséquences prévisibles de cette participation.

L'enthousiasme de Von Seeckt

Le général von Seeckt, député populiste, a répondu ceci :

A la question posée, je réponds sans hésitation : Oui, la participation du parti d'Hitler au gouvernement est souhaitable. Elle est même plus que cela : elle est né­cessaire. Je ne donne pas à mon oui une signification purement politicienne et par­lementaire....

 

La question de la collaboration et de la participation au pouvoir des nationaux-so­cialistes, déclare le Volkischer Beobachter, n'a plus de sens aujourd'hui. Au lendemain du 14 septembre (date des élections généra­les), les nationaux-socialistes firent connaî­tre leurs revendications minima.

 

L'avenir n'appartient plus au débat sur une participation de Hitler au gouverne­ment ! La question est maintenant toute différente : avec qui Hitler gouvernera-t-il ? Les rôles sont intervertis. Aussi une coali­tion avec les éléments du Reichstag actuel n'est même plus en cause. A l'automne, ces messieurs n'en voulaient pas, dans l'espoir que la « fièvre Nazi » tomberait. Mais le contraire s'est produit les nazis, gagent de la santé allemande, ont suivi une courbe ascendante. C'EST POURQUOI NOTRE PREMIER ACTE EN -1931 SERA UNE PROPOSITION DE DISSO­LUTION POUR TOUT LE REICHSTAG COMME POUR LANDTAG DE PRUSSE. NOUS  SOMMES MAINTE­NANT PRÊTS A ACHEVER ET A COMPLÉTER NOTRE SUCCÈS DU 14 SEPTEMBRE.

Qu'on cherche donc plus autre chose ! Là où est le national-socialisme, là est L'Al­lemagne. Que tout Allemand aie bien cela dans son cœur et dans sa tête ?

 

Je suis partout du n° 6 du 03.01.31 p7

Communistes et paysans : On vivait mieux sous le Tsar.

Nous avons parlé précédemment de la résistance massive que les paysans russes opposent à tout essai de socialisation. Cette résistance n'est-elle véritablement qu'une force d'inertie inconsciente au ser­vice d'un obscur instinct de la conser­vation, ou bien le moujik est-il guidé par des aspirations politiques, par un idéal so­cial pour lequel il lutte avec courage et ténacité ? Là, à mon avis, est la clef de l'avenir de la Russie, car il est évident qu'aucun pouvoir, destiné à remplacer ce­lui des Soviets, n'aurait quelque chance de se maintenir contre la volonté d'un bloc de cent millions de paysans, à moins de continuer le sanglant régime de terreur bolcheviste.

Il est un fait fort remarquable, c'est que la Russie a traversé en quelques mois toutes les étapes politiques que d'autres pays ont mis des dizaines d'années et mê­me des siècles à parcourir. Le jour même de son abdication, l'empereur Nicolas II avait institué un gouvernement constitu­tionnel, avec le prince Lvov comme prési­dent du Conseil ; ce gouvernement vécut vingt-quatre heures, juste le temps de per­mettre au nouveau souverain, Michel 1er, de renoncer au pouvoir. Ensuite, dans une allure de galop, on vit tour à tour une ré­publique démocratique, avec le même Lvov, une  république socialiste, avec Kerensky, un Directoire le tout en sept mois. Il ne restait plus qu'à tâter du communisme pour épuiser les possibilités politiques ; le pays franchit cette dernière étape. Ob­servons que tous ces régimes successifs, se sont effondrés.

 

On vivait mieux sous le tsar !  Ces simples mots qu'on entend partout maintenant sur l'immense étendue de la Russie, sont la meilleure, la plus dangereuse, la plus effective des propagandes contre le régime de sang et de misère des Soviets.

En vain le Comité central exécutif de l’U.R.S.S. dans son message du 6 décem­bre dernier, rappelle-t-il les masses prolé­tariennes à supprimer la classe des Kou­lak comme celle de leur pire ennemis, les journaux soviétiques (La Pauvreté du 3 décembre, le Marteau du 12 décembre) sont obligés de dénoncer au même mo­ment la collusion qui existe partout entre paysans riches et pauvres dans leur lutte contre l'oppression bolcheviste, pour le re­tour aux traditions nationales.

Le peuple veut revenir au régime sous lequel il « vivait mieux » ; c'est le but qu'il poursuit avec une patiente obstination de paysan, que rien ne décourage et qui fi­nira par avoir raison mime des mitrail­leuses de la Guépéou.

 

choix de texte et mise en forme

J.aikhenbaum

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