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28 novembre 2014 5 28 /11 /novembre /2014 12:06

~~ Quelle est la portée du putsch des nazis berlinois ?

Les dissensions chez Hitler L'union douanière austro-allemande, les revendications extérieures sur la Sarre, Eupen-Malmédy, sur les territoires polonais, la préparation de la conférence du désarmement, toutes les revendications concernant l'égalité absolue des droits avec les puissances ex-alliées, voilà un programme extérieur qui suffit, ces temps- ci, à retenir l'attention de tout bon citoyen du Reich.

La nouvelle constitution municipale de Berlin, la nomination du nouveau bourgmestre, les recommandations de la commission instituée pour combattre le chômage et la crise économique, la prise en considération des commandes soviétiques, autant de préoccupations ou de curiosités « intérieures, susceptibles d'intéresser ceux qui, bien rares, ne se soucieraient pas du relèvement extérieur de la patrie allemande...

Aussi, le mouvement de dissidence qui s'est produit dans les organisations nationales-socialistes risquait-il assez peu de porter sur le public germanique et sur l'opinion internationale...

Il faut cependant se souvenir. Le rêve passe... 14 septembre 1930, 107 députés hitlériens sont élus grâce à six millions et demi de suffrages. Dix ans avant ? Humble origine... Point négligeable pourtant, ni dénuée de beauté. Au milieu de la champignonnière de sociétés secrètes, d'associations militaires, de ligues nationalistes et de groupes armés, de la première Reichsbanner au Loup-garou, en passant par l'Oberland ou le Casque d'acier, sans oublier les Sainte-Vehme dont les exécutions sanglantes devaient bien prouver l'existence aux plus incrédules, un petit groupe se formait autour d'un ex-peintre en bâtiment autrichien, ancien engagé volontaire dans l'armée allemande.... ..

.les confusions inhérentes précède nécessairement à toute grande manœuvre électorale, se révèlent petit à petit. Des éléments rapprochés dans la fièvre de suffrage s'éloignent les uns des autres. Négligeons maints assemblages curieux, réalisés le 14 septembre, pour ne noter que le principal.

Hitler est alors allé aux urnes, non seulement avec ses propres forces, c'est-à-dire avec des éléments parfaitement digérés ou plutôt des éléments qui avaient en eux la pure doctrine et la pure mystique du premier parti raciste des travailleurs nationaux-socialistes, mais aussi avec toute la force du pis-aller. Si M. Hugenberg et ses amis conservateurs et réactionnaires, tout en se battant convenablement pour leurs propres partis, s'effacèrent en somme devant lui et même lui firent attribuer par la grosse industrie de puissants crédits, c'est que précisément par le côté violemment socialiste (mais non marxiste) de son programme.

Hitler devait capter et capta, en effet, une bonne partie du courant qui, sans lui, coulait infailliblement à la rivière rouge. Des radicaux sociaux marchèrent alors avec Hitler plutôt qu'avec Thaelmann et ses communistes, simplement parce qu'il est plus facile à un Allemand d'être révolutionnaire s'il reste national.

Mais avec la présence des nazis au Reichstag, à tort ou à raison, il est apparu que le parti siégeait à droite ; qu'ils l'aient voulu ou non les députés hitlériens n'ont eu qu'une sorte d'alliés fidèles : les nationaux-allemands et les agrariens, c'est-à-dire les élus de M. Hugenberg. En fait alors que le radicalisme, nationaliste du parti ne manquait pas une occasion de se manifester par des actes, son radicalisme social ne prouvait sa vitalité que par quelques projets de lois illusoires sur les banques.

Choix de textes et mise en forme Jean Aikhenbaum

Référence : Je suis partout du n° 20 du 11.04.31 p.3

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